Le défi chinois touche aussi l'Amérique latine. Pékin est en négociation avec la Colombie pour construire une voie ferrée qui relierait l'Atlantique au Pacifique. Dans une interview au « Financial Times », le président colombien, Juan Manuel Santos (PHOTO), a affirmé que les études de ce projet « étaient très avancées ». Les Chinois ont déjà examiné la question des coûts de transport et des investissements nécessaires pour réaliser, au sud du canal de Panamá, un « canal sec » de 220 kilomètres de long.
Le projet comprendrait la réalisation d'un point de déchargement près de Carthagène, où les marchandises chinoises arriveraient pour être réexportées vers le reste de l'Amérique latine. Pour les Chinois, ce projet permettrait d'accroître leur présence à partir d'un des proches alliés des Etats-Unis. Le commerce sino-colombien est d'ailleurs passé de 10 millions de dollars en 1980 à plus de 5 milliards en 2010. Ce qui fait de la Chine le deuxième partenaire de ce pays. « La Colombie a une position stratégique très importante et la Chine considère ce pays comme un port d'entrée pour toute l'Amérique latine », affirme l'ambassadeur chinois en Colombie, Gao Zhengyue.
Pour Bogotá, il y a en outre une raison plus politique. Il s'agit de faire pression sur le gouvernement américain pour faire ratifier par le Congrès le projet d'accord de libre-échange Etats-Unis-Colombie.
Selon le quotidien britannique, il y aurait d'autres projets à l'étude entre la Chine et la Colombie, comprenant notamment la modernisation du port de Buenaventura, sur la côte pacifique. La Banque de développement de Chine devrait investir quelque 7,6 milliards de dollars dans les projets ferroviaires, qui seront sous la gestion des chemins de fer chinois.
Cette annonce intervient alors que le canal de Panamá est en pleine rénovation pour doubler sa capacité et permettre à de plus gros porte-conteneurs d'emprunter cette voie. D'après le « FT », il faudrait de 20 à 30 trains par jour pour transporter l'équivalent d'un navire.
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La Chine cherche une alternative ferrée au canal de Panama
Le Figaro, no. 20695 - Le Figaro Économie, mardi, 15 février 2011, p. 19 Avant la construction du célèbre canal, les marchandises transitaient déjà au XIXe siècle par chemin de fer pour relier les deux océans. Afin d'assurer ses approvisionnements en matières premières et écouler ses produits « made in China », Pékin cherche un substitut aux 77 kilomètres du canal de Panama, aujourd'hui très engorgés. Selon le Financial Times, les pourparlers seraient très avancés entre la Chine et la Colombie sur un projet de construction d'une nouvelle ligne ferroviaire. Longue de 220 kilomètres, elle partirait du Pacifique pour rejoindre une nouvelle ville proche de Carthagène, sur la côte atlantique, dans le nord de la Colombie. Des pourparlers confirmés par le président colombien, Juan Manuel Santos : «Les études sur le prix du transport à la tonne, le coût d'investissement, tout marche », s'est-il félicité. Bogota, qui rêve depuis longtemps d'une alternative pour exporter ses tonnes de charbon, souffre d'un manque d'infrastructures. Pour les Chinois, la Colombie constitue un point stratégique d'entrée pour le reste de l'Amérique latine. La locomotive chinoise, sacrée deuxième puissance économique mondiale, a plus que jamais besoin des partenaires émergents. ANNE CHEYVIALLE © 2011 Le Figaro. Tous droits réservés.
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