Le faïencier HB-Henriot n'a pas résisté à la concurrence asiatique

Les Echos, no. 20866 - Entreprises et régions, mercredi, 9 février 2011, p. 18

Concurrencée notamment par les produits asiatiques, la faïencerie, labellisée Entreprise du patrimoine vivant, cherche un repreneur depuis plusieurs mois.

La faïencerie HB-Henriot, dont l'origine remonte à 1690, a obtenu le label Entreprise du patrimoine vivant en 2006. Mais ce fabricant de vaisselle et d'objets de décoration intérieure en faïence, avec des motifs tous dessinés et peints à la main par l'équipe basée à Quimper (dont les célèbres bols à oreilles), est confronté à la concurrence des pays où le coût de la main-d'oeuvre est peu élevé, comme la Chine.

Résultat, HB-Henriot vient d'être placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de cette ville. La durée de la période d'observation n'était pas connue hier. La direction table sur six mois afin de lui laisser le temps de trouver un repreneur. Plusieurs contacts ont été établis au cours des mois écoulés mais n'ont pas abouti alors que Pierre Chiron, le principal actionnaire depuis huit ans, souhaite se désengager. Il avait racheté HB-Henriot à l'homme d'affaires hollandais Paul Janssens, qui était l'importateur exclusif des gammes de HB-Henriot aux Etats-Unis et avait repris l'entreprise en 1983 à la suite d'un premier dépôt de bilan. Pierre Chiron a récemment cédé à la ville de Quimper les locaux de la faïencerie, qui accueille 40.000 visiteurs par an. Quelque 50 personnes travaillent dans l'atelier de cette entreprise dont le chiffre d'affaires en 2010 atteint les 2,2 millions d'euros. Ses ventes s'effectuent principalement dans les magasins de vaisselle, de souvenirs, mais également sur Internet grâce à sa boutique en ligne. L'export représente 12 % des activités de HB-Henriot. Pour moderniser le concept de la faïencerie, Michel Merle, qui dirige l'entreprise, a notamment créé une gamme de bijoux en faïence vendus dans une centaine de boutiques en France. Une diversification qui n'a manifestement pas suffi.

Stanislas du Guerny

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