Le pôle gastronomie sud-ouest de la coopérative Maïsadour veut croître au Japon et en Chine avec le foie gras et la viande de canard sous marque Delpeyrat.
Au tour des fois gras Delpeyrat de s'installer en Chine. Après l'ancienne Coop de Pau, Euralis, qui s'y est lancée en 1997 avec les foies gras Rougié, le groupe coopératif Maïsadour s'apprête à signer un bail de longue durée pour son premier site industriel en juin à Shanghai. L'opération se fera avec le chinois Bright Food, propriétaire des locaux, connu pour avoir acquis les biscuits BN et Delacre et pour avoir fair l'offre de rachat la plus généreuse sur Yoplait. « Nous y investirons entre 500.000 euros et 1 million d'euros en équipement », explique Thierry Blandinières, directeur général de Maïsadour. Le groupe landais y produira sous la marque Delpeyrat des foies gras crus et élaborés surgelés et de la viande de canard, très prisée localement, sous toutes ses formes : magrets, pattes etc. Ses clients seront la restauration, les épiceries fines et les enseignes françaises de la distribution.
A la différence de son concurrent Euralis, qui devrait bientôt acquérir sa deuxième ferme de canards en Chine, Maïsadour a renoncé pour l'instant à investir dans l'élevage après en avoir cherché une pendant des années.
Delpeyrat, le pôle gastronomie du sud-ouest de Maïsadour, compte par ailleurs tirer profit du partenariat signé avec Guy Martin, le chef étoilé du Grand Véfour pour faire valoir son image en Chine comme au Japon. Depuis la France, Delpeyrat fournit actuellement 25 % des importations de foie gras des japonais.
Une compétition acharnée
Thierry Blandinières, qui a porté le chiffre d'affaires de Delpeyrat de 80 à 400 millions d'euros en cinq ans, veut renforcer la présence des produits Delpeyrat dans les restaurants haut de gamme des Emirats arabes unis avec l'appui de Guy Martin. Au Canada, le groupe produit sur place depuis plusieurs années pour contourner le problème récurrent de la fermeture des frontières américaines au foie gras. Les ambitions internationales d'Euralis ressemblent incontestablement à celles de son concurrent Maïsadour, qui a, lui aussi, choisi d'accélérer son développement en dehors de la France en achetant des actifs en Chine, en Bulgarie et au Canada. Loin de se défendre des comparaisons, Thierry Blandinières reconnaît « s'être fixé pour objectif de rattraper Rougié en Chine, où il y a largement la place pour deux ».
Le groupe a annoncé il y a un mois un investissement de 10 millions d'euros sur trois ans sur son site landais pour en faire « la plus grande unité mondiale de foie gras ».
MARIE-JOSÉE COUGARD
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