mardi 15 mars 2011

La « sirène de Shanghaï » ensorcelle Séoul - Séabstien Falletti

Le Figaro, no. 20716 - Le Figaro, vendredi, 11 mars 2011, p. 1

Grands yeux noirs, teint mat et rouge à lèvres discret. Deng Xinming, 33 ans, vole la vedette aux habituelles actrices en minijupe à la une des journaux sud-coréens. Cette jeune Chinoise bien sous tous rapports est la nouvelle « femme fatale » qui ensorcelle le pays du Matin-Calme. Et pour cause : au moins trois diplomates en poste au consulat de Shanghaï sont tombés dans ses rets. La belle a obtenu des informations confidentielles, dont une longue liste de numéros de téléphone de hauts dirigeants sud-coréens, en usant de ses charmes. La « sirène de Shanghaï », comme l'a surnommée immédiatement la presse, savait également se montrer délicieusement convaincante pour obtenir des visas d'entrée en Corée du Sud. Pour mieux les revendre ensuite à prix d'or à des hommes d'affaires chinois. Une « scandaleuse affaire », a reconnu Séoul, qui a ouvert une enquête après avoir été alerté par... le mari de Deng!

Pis, cette Mata Hari aurait obtenu, en toute illégalité, des visas d'entrée pour onze réfugiés nord-coréens. Une affaire croustillante qui tombe au plus mal pour la Corée du Sud, à l'heure où elle tente d'améliorer ses relations avec la Chine, avec l'espoir d'enfoncer un coin dans l'alliance Pékin-Pyongyang. Les James Bond sud-coréens ont encore des leçons à apprendre... et le mythe de l'espionne chinoise de charme a de beaux jours devant lui.

SÉBASTIEN FALLETTI (à Séoul)

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