jeudi 14 avril 2011

Le Brésil tente de rééquilibrer sa relation commerciale avec Pékin


Les Echos, no. 20912 - International, jeudi, 14 avril 2011, p. 7

Dilma Rousseff, chef de l'Etat brésilien, a signé à Pékin une série de contrats visant à soutenir la montée en gamme de l'industrie brésilienne.

La méthode aurait-elle payé ? Dilma Rousseff, présidente du Brésil, n'avait pas caché, depuis son arrivée au pouvoir, son exaspération devant la sous-évaluation du yuan, d'autant que le real brésilien est actuellement fort. Mais, face à un pays qui est devenu le premier partenaire commercial du Brésil l'année dernière, détrônant les Etats-Unis, le chef de l'Etat brésilien a préféré, lors de sa visite à Pékin, laisser de côté ce sujet extrêmement sensible en Chine. La vingtaine de contrats signés sur le sol chinois, qui vont de la défense à l'agriculture en passant par les projets d'infrastructures liés à l'organisation des jeux Olympiques de 2016, donnent à penser que les autorités chinoises ont apprécié cette volonté d'arrondir les angles.

Message retenu

Accompagnée par 250 hommes d'affaires, Dilma Rousseff avait mis l'accent sur la nécessité de rééquilibrer la relation commerciale bilatérale, qu'on peut aujourd'hui résumer par la formule « matières premières contre produits élaborés ». « Le Brésil - et, j'en suis convaincu, la Chine également -veut entamer une nouvelle phase dans nos relations, effectuer un saut qualitatif dans notre modèle de coopération », a-t-elle expliqué. Pékin semble avoir retenu le message, puisque l'avionneur brésilien Embraer s'est vu commander 35 avions E190 - d'une centaine de places -pour un prix catalogue d'environ 1,4 milliard de dollars. Embraer a surtout signé un accord pour produire des jets privés sur le sol chinois, une demande de longue date du Brésil à laquelle Pékin n'a toutefois donné qu'à moitié satisfaction, puisque l'E190, en revanche, ne sera pas produit localement.

Dilma Rousseff s'est également félicitée du fait que le groupe taïwanais Foxconn, premier fabricant mondial de composants d'ordinateurs, réfléchirait actuellement à un investissement sur le sol chinois d'une valeur de 12 milliards de dollars. Foxconn n'a pas commenté cette information. De son côté, l'ambassadeur du Brésil en Chine, Clodoaldo Hugueney, a annoncé que Huawei et ZTE, groupes de télécommunications chinois, pourraient investir au total 500 millions de dollars dans un centre de recherche au Brésil. Là encore, aucune confirmation côté chinois.

G.Grésillon

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