Le groupe français va se faire livrer en 2013 et 2014 par le chantier naval chinois de Bohai Bay huit vraquiers, pour le transport de matières premières en vrac, correspondant à une commande d'environ 330 millions de dollars.
Edouard Louis Dreyfus, directeur général du groupe Louis Dreyfus Armateurs (LDA), et Dong Qiang, vice-président de China Shipbuilding Industry Corporation (CSIC), ont signé, hier, le contrat portant commande de huit navires vraquiers. L'opération, d'un montant d'environ 330 millions de dollars (227,5 millions d'euros), a été financée sans difficulté par les banquiers traditionnels de LDA, a précisé l'armateur français.
« C'est un moment historique », a déclaré le dirigeant des chantiers navals d'Etat chinois. CSIC est numéro un de la construction et de la réparation navale en Chine - avec un chiffre d'affaires d'environ 21,5 milliards de dollars -, ce pays étant devenu numéro un mondial du secteur l'an dernier, devant la Corée du Sud. Historique aussi pour le groupe LDA, a souligné Philippe Louis-Dreyfus, son président, en se félicitant de voir signer ce contrat par son fils, Edouard Louis-Dreyfus, directeur général « Business Development », représentant de la cinquième génération de la société familiale, dont les navires sillonnent les mers du globe depuis plus de cent soixante ans.
« Stratégie contrat-cyclique »
LDA, qui avait déjà signé avec un chantier naval chinois pour le premier des navires conçus pour transporter des pièces d'avions Airbus, marque aussi son retour sur le marché de la construction neuve pour ses activités traditionnelles de transport de matières premières en vrac, en l'occurrence avec quatre « Capesize » (près de 300 mètres de long), pour le transport des minerais, et quatre « Handymax » (près de 200 mètres), plus diversifiés, dont un est d'ores et déjà attaché à un contrat d'un an avec Eramet pour l'approvisionnement de matières premières destinées au fonctionnement d'une centrale électrique du groupe minier en Nouvelle-Calédonie. « En volume et en chiffres, c'est un important contrat, qui illustre une nouvelle fois notre stratégie contrat-cyclique », a commenté Philippe Louis-Dreyfus. De fait, a rappelé le patron de LDA, son groupe avait anticipé le cycle baissier, en vendant la plus grande partie de sa flotte de vraquiers en 2007 et 2008, quand le coût de construction des navires atteignait des sommets - jusqu'à 180.000 dollars par jour ! -et avant que celui-ci ne s'écroule fin 2008 à moins de 20.000 dollars... Philippe Louis-Dreyfus n'a pas exclu de se porter acquéreur de bateaux déjà construits, estimant que « le marché du vrac risque d'être sinistré dans les deux ans qui viennent ». Les huit navires neufs commandés, qui permettront de réduire les émissions de CO2 pour l'équivalent de 57.200 tonnes par an, seront livrés en 2013 et 2014. Par ailleurs, le président de LDA a indiqué qu'il négociait avec un grand groupe industriel coté pour un navire à forte valeur ajoutée, comme ceux signés avec Alcatel-Lucent ou CGGVeritas.
ANTOINE BOUDET
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