Le Figaro, no. 20851 - Le Figaro Économie, mercredi 17 août 2011, p. 21
Joe Biden veut convaincre Pékin de la crédibilité budgétaire des États-Unis.
En pleine crise de la dette, Joe Biden arrive à point nommé chez son premier créancier. Le vice-président américain espère renforcer les liens avec la Chine, où il démarre aujourd'hui une tournée asiatique qui le mènera ensuite en Mongolie et au Japon. C'est la première visite officielle à Pékin du numéro deux de l'Administration Obama depuis son entrée en fonctions. Il vient notamment rencontrer la nouvelle génération de leaders, en particulier Xi Jinping, pressenti pour succéder à Hu Jintao en 2013, et va s'efforcer de rassurer ses homologues quant à la destinée de la première puissance mondiale.
Malgré les diatribes de certains médias officiels qui avaient appelé les États-Unis à « vivre selon leurs moyens » et l'estocade portée par l'agence de notation chinoise Dagong, qui a, elle aussi, dégradé la note souveraine américaine, le pouvoir central semble garder sa confiance dans l'économie des États-Unis, qu'il continue à supporter. Entre avril et juin, loin de céder ses titres à l'instar d'autres pays, la Chine n'a pas ralenti le rythme de ses achats de bons du Trésor. Et, fin juin, Pékin détenait 1 170 milliards de dollars de dette américaine.
Confiance des investisseurs pour l'Asie
Malgré ces réassurances, il est clair que l'empire du Milieu a plutôt le dessus dans ses relations bilatérales avec Washington. Alors que le monde s'inquiète de l'avenir américain, les investisseurs accordent en revanche toute leur confiance à l'Asie, et en particulier à la Chine. Les investissements directs étrangers (IDE) y ont progressé de 19,83 % en juillet, par rapport à la même période en 2010. Au cours des sept premiers mois de l'année, la République populaire a attiré 69,19 milliards de dollars d'IDE. Le monde des affaires semble ainsi tabler d'une part sur une croissance soutenue, malgré le poids sur l'économie du resserrement de la politique monétaire chinoise, et d'autre part sur un yuan fort. Pour le ministère du Commerce chinois, Pékin bénéficie de la désaffection des investisseurs en Europe et aux États-Unis.
Quant aux critiques américaines que Joe Biden devrait relayer, concernant le niveau trop bas de la monnaie chinoise, elles risquent de faire chou blanc. Le yuan, toujours jugé sous-évalué par Washington, atteignait des records hier. La banque centrale, qui fixe chaque matin un cours pivot autour duquel le yuan peut fluctuer de 0,5 % au-dessus ou au-dessous, a déterminé hier, comme point bas, le niveau de 1 dollar pour 6,3925. En d'autres termes, la monnaie chinoise s'est appréciée de 7 % depuis son décrochage du billet vert en juin 2010. Mais certains investisseurs parient sur la pression inflationniste pour contraindre Pékin à laisser sa monnaie progresser davantage.
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