Investir-Le Journal des finances, no. 1963 - L'essentiel, samedi 20 août 2011, p. 7
La responsabilité, dans la crise financière de l'été 2007, de la politique monétaire américaine ultra-accommodante des années 2000 n'est guère plus discutée. Moins connue, certains experts pointent du doigt la complicité coupable des autorités chinoises. Explications.
Les difficultés des pays industrialisés commenceraient avec l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. En quelques années, le déficit commercial américain double de 3 % à 6 % du PIB. L'excédent commercial des pays du G7 se mue en déficit. Cette dégradation des comptes extérieurs, synonyme d'une insuffisance d'épargne nationale, débouche alors sur une forte croissance de l'endettement des pays du G7, tout particulièrement des Etats-Unis. Cette folle spirale sera facilitée par le financement des déficits publics américains par les autorités chinoises. Pékin, par son dumping social et en maintenant artificiellement une devise sous-évaluée, s'est condamnée à financer les excès américains en achetant massivement des obligations du Trésor américain.
Les critiques à peine voilées de certains dirigeants chinois des dérives budgétaires américaines et européennes paraissent du coup bien exagérées selon cet éclairage. Une solution durable à la crise passera donc par une véritable coordination internationale des changes et des politiques économiques pour sortir de ce déséquilibre destructeur. Pékin l'a peut-être enfin compris. Ces dernières semaines, le pilotage de la devise chinoise semble s'être quelque peu assoupli dans le sens d'une appréciation du yuan face au billet vert. Il faudra que ce mouvement soit durable et qu'il ne se fasse pas au détriment de la parité euro-yuan, et donc des entreprises européennes.
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