jeudi 22 septembre 2011

Bank of China s'inquiète du climat bancaire français - Virginie Mangin

La Tribune (France), no. 4813 - Sur les marchés, jeudi 22 septembre 2011, p. 15

La banque chinoise a stoppé plusieurs opérations avec trois banques françaises.

La dégradation de la note des banques françaises la semaine dernière a eu des répercussions jusqu'en Chine. Mardi, Bank of China, une des quatre grandes banques chinoises et important teneur de marché sur les devises en Chine continentale, a interrompu ses contrats à terme sur les changes (forward) et les swaps de changes avec plusieurs banques européennes dont BNP Paribas, le Crédit Agricole, La Société Générale et l'UBS. Il n'est pas sûr, à ce stade, que d'autres banques aient été touchées.

L'information, d'abord publiée dans un journal chinois, a été confirmée à " La Tribune " par une source proche du dossier. L'initiative de Bank of China aurait été isolée et serait intervenue suite à la dégradation des notes du Crédit Agricole et de la Société Générale par l'agence Moody's. La source confirme que les régulateurs -- le CBRC et la Banque centrale -- ne sont en aucun cas derrière l'initiative. Mais selon l'agence Reuters, une autre banque chinoise, non identifiée, aurait aussi indiqué avoir interrompu ses transactions de swap avec plusieurs banques européennes.

En 2008, suite à la faillite de Lehman Brothers, la Banque centrale avait effectivement ordonné l'arrêt du refinancement des banques françaises en Chine ce qui avait largement gêné leurs activités à l'époque.

Pour l'instant l'initiative ne porte que sur certains produits dérivés et sur les contrats à termes. Les lignes de crédit sont utilisées pour financer le besoin des banques étrangères en Chine pour les opérations de changes et pour les swaps de taux d'intérêt.

Aucunes données publiques n'existent sur les volumes que représentent ces transactions, mais selon les analystes, il est peu probable que les opérations des banques soient affectées. La Bank of China n'est qu'un acteur mineur sur les marchés financiers internationaux et les banques françaises n'auront sans doute pas de difficulté à se financer auprès d'autres acteurs en Chine.

Contactées hier par " La Tribune ", aucune des banques concernées n'a souhaité réagir.

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