La Tribune (France), no. 4826 - Sur les marchés, mardi 11 octobre 2011, p. 2
La violente correction essuyée par le secteur, fin septembre, crée de nouvelles opportunités, selon les experts.
La forte volatilité des marchés d'actions n'épargne décidément aucun secteur. Preuve en est que le luxe qui avait jusqu'ici bien résisté a été brusquement emporté fin septembre par les inquiétudes exacerbées des investisseurs sur la croissance chinoise. Entre l'annonce de la révision à la baisse des prévisions de croissance chinoise à 9,5 % par le FMI (intervenue le 20 septembre dernier), et le début de la semaine dernière, l'indice Bloomberg du secteur en Europe a chuté de près de 15 %. Ces craintes sont-elles justifiées? Le secteur du luxe serait-il en train de perdre son principal moteur? Rien n'est moins sûr.
Appétit des classes aisées
« La récente baisse de 15 % des valeurs du luxe en Bourse signifie, selon nos calculs, que les investisseurs anticipent une activité en Chine en baisse d'un tiers, ce qui paraît un peu excessif », commente Aurélie Husson Dumoutier, analyste à la Société Générale. Certes, les craintes des investisseurs sont justifiées tant les groupes du luxe sont désormais dépendants de l'Asie. Qu'elle soit tirée de cette région ou issue du tourisme dans les capitales occidentales, l'activité du secteur dépendait pour 50 à 60 % de la clientèle chinoise au premier semestre. Toutefois, même si, « en 2012, le rythme de croissance de cette zone peut être divisé par deux, il faudrait vraiment un arrêt brutal de l'économie chinoise pour que le secteur du luxe soit véritablement impacté. Ce qui est loin d'être le cas », explique de son côté Virginie Blin, analyste chez AlphaValue. De l'avis des gérants actions, un possible ralentissement économique chinois aurait certes des conséquences sur les grands projets, les infrastructures ou le secteur du BTP mais ne remettrait pas en question l'insatiable appétit des classes aisées (en plein essor) chinoises pour les produits de luxe.
Les spécialistes du secteur ne s'attendent pas dans ces conditions à voir les résultats trimestriels du secteur - qui s'ouvrent mercredi avec Burberry - impacté par un tel facteur. Cela étant, le troisième trimestre ne devrait pas jouer à leur avantage. Mais pour d'autres raisons. « Avec une croissance organique de 24 % pour le secteur au deuxième trimestre, les chiffres d'affaires attendus sur le troisième ne devraient pas être aussi exceptionnels, surtout que la base de comparaison devient de moins en moins avantageuse par rapport à 2010 », souligne Aurélie Husson Dumoutier, pour qui « les croissances devraient rester solides ». La récente chute n'aurait été finalement qu'une fausse alerte, offrant un point d'entrée intéressant sur le secteur. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à regarder la vigueur du rebond (près de 11 %) du secteur la semaine dernière.
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