Le Figaro, no. 20892 - Le Figaro Économie, mardi 4 octobre 2011, p. 24
La hausse du PIB chinois ferait rêver n'importe quel pays occidental. Pourtant, le resserrement du crédit, pour lutter contre l'inflation, met en difficulté de nombreuses PME. Les signes de ralentissement se multiplient.
Porteuse de tous les espoirs d'une relance de l'économie mondiale, la Chine laisse poindre des signes de ralentissement. L'indice des directeurs d'achat (PMI) publié par la banque HSBC vendredi dernier montre une contraction de l'activité manufacturière sur le mois de septembre à 49,9 - au-dessus de 50, le chiffre montre au contraire une progression de la production. C'est le troisième mois consécutif que la banque note un recul de l'activité manufacturière, mettant en lumière les difficultés que traverse le secteur privé chinois, et notamment ses petites et moyennes entreprises, qui souffrent d'un resserrement du crédit et du ralentissement des exportations vers l'Europe et les États-Unis.
Les statistiques de la China Federation of Logistics and Purchasing laissaient entendre que les usines chinoises ne se portaient pas si mal avec un indice des directeurs d'achat de 51,2. Mais la fédération reflète davantage la situation des grandes entreprises, en particulier les sociétés d'État, moins affectées par le tour de vis donné sur le crédit. Et les chiffres officiels se veulent souvent plus optimistes.
La Bourse de Shanghaï au plus bas depuis 2009
Le recul calculé par HSBC reste cependant bien relatif. « Cela signifie que même si l'effet à retardement du resserrement du crédit va continuer à peser sur les activités industrielles, il y a peu de raisons de s'inquiéter d'un ralentissement aigu », commentait Qu Hongbin, économiste en chef pour HSBC, à la publication de l'indice PMI.
Il est vrai que la Chine continue de croître toujours davantage que le reste du monde avec une progression attendue de son produit intérieur brut entre 8,5 % et 9,5 % pour l'ensemble de l'année. Mais le simple mot de ralentissement fait déjà frémir les investisseurs, qui montraient des premiers signes d'inquiétude la semaine dernière. La plupart des actions chinoises reculaient. La Bourse de Shanghaï, dont l'indice composite a perdu près de 15 % entre juillet et septembre, a atteint son plus bas niveau depuis 2009 et les titres chinois cotés à Hongkong (les actions H) ont reculé de 29 % au dernier trimestre, avec une baisse de 4 % rien que pour vendredi à la publication des données de HSBC.
Pour beaucoup, il n'en faut pas plus qu'un spectre de ralentissement pour douter de ce que réservent les prochains mois. D'autant que l'inflation reste élevée - malgré le « contrôle » revendiqué par le premier ministre, Wen Jiabao, elle pourrait encore atteindre 6 % pour le mois de septembre. Pour ne pas l'alimenter, le crédit restera verrouillé, tant Pékin redoute que la hausse des prix nourrisse la grogne sociale.
L'immobilier, seule véritable option de placement pour les particuliers, reste d'ailleurs dans la ligne de mire du gouvernement, qui cherche à calmer la hausse des prix des appartements. « En dix-sept ans, c'est de loin l'année la plus difficile pour les ventes », confiait la semaine dernière Zhang Xin, puissante PDG du groupe immobilier Soho.
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