jeudi 4 juin 2015

MAGAZINE - Les prodiges de votre cerveau

C'est la révolution scientifique de ces dernières années : les chercheurs multiplient les découvertes sur l'infinie complexité de notre matière grise. Loin d'être une mécanique figée, elle se transforme et se régénère en permanence. La promesse de formidables avancées médicales... et de délicats débats éthiques : jusqu'où peut-on modifier nos neurones?


L'humanité est parvenue à identifier des galaxies situées à des années-lumière d'ici, à étudier des particules plus petites qu'un atome, mais nous n'avons toujours pas élucidé le mystère de ce kilo et demi de matière qui se trouve entre nos deux oreilles. » Ainsi parlait Barack Obama lors du lancement de Brain ( « cerveau » , en anglais), en avril 2013, le programme scientifique le plus ambitieux de son second mandat. Les Américains ne sont pas les seuls à partir à l'assaut de cette « terra incognita » . Le Japon (Brain/MINDS) et surtout l'Europe (Human Brain Project) ont engagé des projets colossaux (1,2 milliard d'euros pour ce dernier) sur une décennie pour comprendre le cerveau, le cartographier et le stimuler par ordinateur. Jamais le monde de la recherche n'avait été si uni dans un même élan. « Le XIXe siècle fut celui de la chimie, le XXe a établi les grandes lois de la physique puis a permis la révolution génétique et le XXIe sera celui des neurosciences » , pronostique Pierre-Marie Lledo, directeur de recherche au CNRS et patron de l'unité Perception et mémoire de l'Institut Pasteur.

Pas un jour sans une nouvelle avancée prouvant l'incroyable sophistication du cerveau. « Plus la recherche progresse, et moins l'encéphale apparaît comme une mécanique figée, s'enthousiasme le journaliste Patrice Van Eersel, auteur d'un ouvrage sur le sujet (1). Il est mille fois plus complexe que tout ce que l'on pouvait imaginer. »

Si incroyable que cela puisse paraître, ce petit « kilo et demi de matière » dont parlait Barack Obama nous est longtemps resté quasi inaccessible. Question de bon sens : pour l'explorer, il fallait... l'ouvrir. Or une telle prouesse ne s'effectuait que post mortem. A la fin du XIXesiècle, les anatomistes avaient donc la main, tel le Français Paul Broca puis l'Allemand Carl Wernicke, qui conclurent à l'existence d'aires corticales précises affectées au langage et à la compréhension. Cette vision « localiste » a prévalu pendant un siècle. Elle n'est, du reste, pas fausse : l'hippocampe joue un rôle majeur dans la mémoire spatiale; nos réflexes dépendent de la moelle épinière et de notre bulbe rachidien; l'amygdale se trouve impliquée dans les émotions, tandis que les lobes occipitaux et temporaux traitent les informations visuelles et auditives. Enfin, le cortex cérébral - cette enveloppe aux allures de tissu plissé, repliée à l'intérieur du crâne, qui couvrirait une surface de 1,6 mètre carré mise à plat - abrite notre imagination et notre intelligence créative. Cette déclinaison par aires, trop simpliste, a été renforcée par une autre grande découverte neuro - scientifique de l'Espagnol Santiago Ramon y Cajal, Prix Nobel de médecine en 1906 : l'existence des neurones et la structure du système nerveux. « De là est né un dogme que l'on a longtemps cru intangible, explique le neurologue Bernard Mazoyer, à la tête du groupe d'imagerie neurofonctionnelle (université de Bordeaux/CNRS). Le cerveau s'apparentait à une superbe machine, avec des zones parfaitement câblées entre elles. Une fois arrivé à maturité, on ne pouvait plus y toucher et, si l'une de ses parties était détruite, il n'y avait plus rien à faire. »

Les progrès de l'informatique et de l'imagerie cérébrale ont eu raison de cette théorie. Depuis un demi-siècle, des technologies non invasives ont révolutionné les neurosciences (voir l'encadré ci-dessous).Aux yeux du grand public, elles se résument à des sigles barbares : IRM ou IRMf pour l'imagerie par résonance magnétique (la plus courante), EEG pour l'électroencéphalographie (la plus ancienne), TEP pour la tomographie par émission de positrons (la moins utilisée). Toutes permettent de labourer un domaine en pleine expansion, dont les avancées ne laissent plus de doute sur la complexité du cerveau. L'individu possède, en effet, 86 milliards de neurones, dotés chacun de 1000 à 10000 connexions synaptiques, et entourés de 100 milliards de cellules gliales au rôle encore flou, mais favorisant les échanges chimiques et électriques grâce à environ 5000 sortes de molécules...

« A la naissance, tout est précâblé »

Une machinerie vertigineuse, agencée très tôt. « Durant les derniers mois de la grossesse, les neurones se mettent en place pour former le cortex, explique Lucie Hertz-Pannier, pédiatre et neurologue au centre NeuroSpin du CEA (Saclay). A la naissance, tout est précâblé. » S'ensuit un bouillonnement synaptique, qui permet au bébé d'entrer en contact avec le monde extérieur. A 2 ou 3 ans, l'enfant a intégré la langue maternelle - vocabulaire, syntaxe, accent. Il peut même en assimiler une deuxième jusqu'à l'âge de 6 ou 7 ans. Cet enrichissement se poursuit jusqu'à la fin de la puberté. Par la suite, notre plasticité cérébrale décline - nous perdons un neurone par seconde -mais ne nous empêche pas de continuer à apprendre. Au cours de l'existence, notre matière grise se transforme pour répondre aux besoins de l'organisme. Et ce dans de si surprenantes proportions que des zones corticales peuvent se développer plus que d'autres. Tel est le cas de certains professionnels, comme les musiciens (allongement du corps calleux) ou - plus étonnant - les chauffeurs de taxi, ainsi que l'a révélé une étude de l'University College London (UCL). Les chercheurs ont observé 20 000 conducteurs de « black cab » et constaté qu'ils possédaient un hippocampe - région où s'active la mémoire spatiale - 30% plus développé que la moyenne. L'explication? Pour obtenir leur licence, ces chauffeurs doivent mémoriser les 25000 rues de la capitale britannique.

Preuve de notre élasticité neuronale, une aire peut être remplacée par une autre - le toucher à la place de la vue chez les aveugles, par exemple - et le cerveau, se réorganiser totalement à la suite d'un AVC ou d'une maladie grave. C'est l'aventure vécue par la petite Américaine Cameron Mott, victime du syndrome de Rasmussen, qui connaît aujourd'hui une existence presque normale après avoir été amputée d'un hémisphère. « Du fait de l'étendue de sa plasticité, le cerveau se réagence en permanence, explique Christian Marendaz (2), du laboratoire de psychologie et neurocognition (université de Grenoble/ CNRS). C'est une jungle grouillante où les cellules colonisent le moindre espace vacant. »

Mais les scientifiques n'ont pas fini de s'émerveiller. Au tournant du XXIe siècle, une découverte majeure a changé le cours de la médecine moderne : notre stock de neurones se reconstitue tout au long de la vie grâce à deux « fontaines de jouvence » clairement identifiées - l'hippocampe et le bulbe olfactif. A la pointe de ces travaux, l'équipe française de l'Institut Pasteur, dirigée par Pierre-Marie Lledo. « Nous avons montré que ces nouvelles cellules s'intégraient dans le réseau neuronal et migraient, grâce à une molécule - la ténascine - agissant comme un aimant vers les zones qui en ont besoin. »

Cette régénérescence ouvre la perspective d'une médecine réparatrice capable de soigner les maladies neurodégénératives : Alzheimer, Parkinson (voir page 56), l'épilepsie, ou encore la sclérose en plaques. « Attention à ne pas donner trop d'espoir trop vite, prévient Hervé Chneiweiss, président du comité d'éthique de l'Inserm. Aujourd'hui, les neuro - biologistes savent diriger ces nouvelles cellules mais n'ont pas réussi à les connecter avec les plus anciennes. »

Les récents travaux en neurosciences ont aussi permis de réconcilier des disciplines qui se tournaient le dos, comme la psychiatrie et la neurologie. Des psychanalystes, notamment lacaniens, se refusaient à appréhender l'humain comme un simple courant électrique agissant dans la boîte crânienne. L'année 1992 marque un tournant. L'Américain Lewis Baxter Jr. prouve, via la neuro-imagerie, les effets d'une psycho thérapie appliquée à des patients souffrant de troubles obsessionnels compulsifs (TOC). « C'était la première fois qu'une thérapie comportementale se révélait aussi efficace qu'un traitement médicamenteux, raconte Christophe André, psychiatre au centre hospitalier Sainte-Anne (Paris), où il a introduit la méditation. Cela a légitimé notre travail. »

« Neurones miroirs » et mécanisme mimétique

Depuis, la dimension « sociale » du cerveau a été mise en évidence par la théorie des « neurones miroirs » , du neurophysiologiste italien Giacomo Rizzolatti, au milieu des années 1990. Un jour à midi, le chercheur du laboratoire de l'université de Parme fait une pause « déjeunatoire » avec le reste de son équipe, après une série d'expériences menées sur des macaques. Par commodité, il laisse les animaux appareillés. Alors qu'il tend la main pour attraper un sandwich, il entend le crépitement émis par le casque d'un singe occupé à le regarder. Il réitère le mouvement. Même constat. « Les neurones miroirs s'activent lorsque nous réalisons une action ou voyons quelqu'un faire la même chose que nous, explique Pierre Bustany, neurophysiologiste et neuro - pharmacologue au CHU de Caen. Ces cellules entrent en résonance avec celles de la personne qui est face à nous, ce qui nous permet de comprendre l'intention de ses actions. » Grâce à ce mécanisme mimétique, nous pouvons ainsi percevoir les émotions d'autrui. Mieux: nos cellules sont agencées de telle sorte qu'elles sont capables de se mettre en phase avec celles de notre interlocuteur. Et si l'empathie nous est consubstantielle, elle est également indispensable au développement de notre matière grise. Le moindre sourire, le moindre regard, le moindre émoi provoquent un bouillonnement insoupçonnable de nos neurones qui cherchent, en moins de vingt millièmes de seconde, à se connecter avec ceux de notre partenaire.

L'émergence des neurosciences sociales

La mise en évidence de notre « intelligence relationnelle » bouleverse la donne. Pour s'entretenir, s'épanouir, vivre, notre cerveau a donc besoin d'altruisme. D'où la naissance d'une nouvelle discipline - les neurosciences sociales - qui concentre une partie des recherches. « L'exploration de notre encéphale soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses » , résume Alexis Brice, directeur de l'Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), à Paris. Elle interroge aussi nos certitudes. Les scientifiques et philosophes ont longtemps pensé que nous pouvions nous transformer à l'échelle darwinienne, sur des milliers d'années. Grâce aux évolutions technologiques et aux changements constants de la structure de l'encéphale, tout devient possible. Nous pouvons être « neuronalement » modifiés. Chaque nouvelle étude revêt alors une dimension éthique inédite. Dernièrement, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dirigés par le Prix Nobel japonais Susumu Tonegawa ont réussi à implanter dans la tête de souris génétiquement modifiées de faux souvenirs, qu'ils activaient ou désactivaient à volonté par un signal lumineux (optogénétique). Pareilles manipulations de la mémoire, jusqu'alors réservées au cinéma - voir les films Total Recall ou Inception -, n'ont pas manqué de soulever l'indignation. Dès l'instant où l'on peut modifier nos souvenirs, quelle valeur juridique doiton donner à un témoignage? Et si l'on peut manipuler de la sorte - effacer/activer - nos sentiments, pourra-t-on un jour en inhiber certains? Oter la peur à un combattant, par exemple? « De la souris à l'homme, il y a un pas que nous sommes loin d'avoir franchi, rassure Hervé Chneiweiss. Le cas du soldat amélioré reste une pure illusion. »

Pour autant, la réalité de l'homme augmenté ne peut plus être ignorée. Une personne croisée dans la rue dotée d'une prothèse de hanche, d'un implant auditif ou d'un pacemaker n'appartientelle pas à cette nouvelle catégorie d'humains?

« Oui. Mais lorsque vous procédez à l'implantation transcrânienne d'une électrode chez un patient atteint de la maladie de Parkinson, vous améliorez son autonomie. Dans l'exemple du soldat, vous la lui ôtez » , ajoute Hervé Chneiweiss. Mêmes questionnements autour de l'interface homme/machine. Grâce à des programmes informatiques spécifiques, le cerveau peut commander des machines par ordinateur. Il est évident que permettre à un paralysé d'actionner un bras robotique ou d'endosser un exosquelette pour remarcher est un progrès.

Mais où situer les frontières de l'éthique? En France, ces questions divisent au point, parfois, de freiner la recherche. Dans les pays anglo-saxons, les autorités scientifiques, elles, laissent faire, puis s'interrogent. C'est ainsi que croît aux Etats-Unis, porté par Google, le courant idéologique du transhumanisme, prônant l'amélioration de l'être humain par le recours à toutes les possibilités offertes par la technique. Cette vision conduit ses champions à considérer nos états critiques - la maladie, la vieillesse, voire la mort - comme inacceptables, et donc à les combattre. Les hérauts de ce mouvement sont loin d'être des illuminés. Témoin l'informaticien Ray Kurzweil, formé au prestigieux MIT et embau - ché par Google en 2012, afin de développer des machines intelligentes. S'appuyant sur les lois de progression de la puissance des ordinateurs, ce spécialiste estime qu'il sera possible vers 2045 de simuler un cerveau humain. Débarrassé de ses contraintes biologiques, cet encéphale artificiel ne tarderait pas à « s'autoaméliorer » pour devenir plus intelligent. D'ici là, les humains seraient bien avisés de réfléchir à leur avenir et à ce qu'ils entendent en faire.

(1)Votre cerveau n'a pas fini de vous étonner. Collectif, dirigé Patrice Van Eersel

(2)Peut-on manipuler notre cerveau?, par Christian Marendaz (Le Pommier).

Bruno D. Cot



VISITE AU COEUR DES NEURONES

Moquette bleu azur, bâtiment en forme de vagues... l'ambiance est zen et futuriste. En moins d'une décennie, le Neuro - Spin du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), situé à Saclay, dans l'Essonne, s'est imposé comme l'un des centres d'imagerie médicale les plus modernes du monde. « Notre force consiste à réunir, au sein de la même plateforme, plusieurs outils pour explorer le cerveau et à les mettre à la disposition de la communauté de chercheurs » , explique Cyril Poupon, responsable du laboratoire.

Au NeuroSpin règne une technologie : l'imagerie par résonance magnétique(IRM), star incontestable en matière de neurosciences. Le laboratoire possède plusieurs appareils, des petites et des grosses cylindrées dont la puissance se mesure en teslas (T). L'un d'eux, deux fois plus puissant que les machines utilisées dans les hôpitaux, permet de « déceler d'infinis détails » , explique Régine Trebossen du CEA. Fort utile pour comprendre les maladies neurodégénératives, comme celle d'Alzheimer, qui devrait toucher 1,3 million d'individus à l'horizon 2020 et qui se caractérise par une diminution de la taille de l'hypo - thalamus, objet actuellement de nombreuses recherches.

Mais les progrès de l'imagerie permettent déjà de soigner certains de ces maux, dont l'épilepsie. « On arrive maintenant à cibler des micromalformations dues à des formes aiguës de la maladie, pour une éventuelle opération » , ajoute Cyril Poupon. Le CEA accueillera d'ici à la fin de l'année l'une des plus puissantes IRM jamais conçues (11,7 T). Un mastodonte de titane et d'acier de 130 tonnes, doté d'immenses aimants, dessiné par les ingénieurs du Large Hadron Collider (LHC) du Cern (Suisse). La précision de l'engin - 100 microns - permettra de percer les mystères du cerveau. Toujours plus en profondeur.

PSYCHOPATHES SOUS IRM

Jean Decety, professeur de psychologie et de psychiatrie à l'université de Chicago (Etats- Unis), s'est intéressé à ces monstres froids qui représentent environ 1 % des Américains, mais de 20 à 30 % de la population carcérale. Il a fait passer une IRM à 80 psychopathes sous les verrous. Et constaté que les zones de l'encéphale identifiant les expressions du visage (peur, tristesse, joie, souffrance, etc.) restaient pratiquement éteintes chez ces derniers, lorsqu'on leur montrait des vidéos exprimant ces émotions. Ces personnes semblent ainsi dépourvues de neurones miroirs. « Le psychopathe voit l'autre comme une chose. Etant incapable de discerner l'expression des émotions sur le visage de ses victimes, il ne sait pas mettre un frein à sa violence » , explique le neurophysiologiste Pierre Bustany.


« 300 millisecondes pour passer en mode conscient »
Estelle Saget

Stanislas Dehaene, docteur en psychologie cognitive et membre de l'Académie des sciences, sonde depuis plus de vingt ans les mécanismes de la pensée. Il s'attarde sur l'instant, miraculeux, de la prise de conscience.

L'image subliminale, si furtive que nous la voyons sans pouvoir en prendre conscience, n'est pas un mythe. Vous l'avez vérifié dans votre laboratoire (1)...

Un directeur marketing s'était vanté, dans les années 1950, d'avoir poussé les consommateurs à boire davantage de Coca-Cola en les exposant à des publicités sans qu'ils s'en aperçoivent. Cette affaire était un mensonge, mais le mécanisme, lui, est bien réel. Si une image est présentée à quelqu'un pendant un temps trop bref, celle-ci est perçue par son cerveau mais lui n'a pas conscience de l'avoir vue.

Comment est-ce possible?

Nos expériences montrent que l'image doit s'afficher au moins cinquante millisecondes pour pouvoir accé der à la conscience. C'est la première condition, mais il en existe une deuxième. Notre cerveau traite en permanence, sur le mode inconscient, l'ensemble des signaux qui bombardent nos sens. Pour qu'une image en particulier accède au mode conscient, il faut que le cerveau la choisisse parmi toutes les autres informations. Ce filtrage s'opère selon des critères qui peuvent être innés [NDLR : il claque des doigts, nous levons aussitôt le nez de notre carnet de notes.] Voyez, le bruit vous alerte immédiatement, c'est instinctif, une question de survie pour notre espèce! D'autres critères sont propres à l'histoire de chacun, d'autres encore sont liés au but poursuivi sur l'instant.

Revenons à l'image, une publicité, par exemple.

Que se passe-t-il au moment où le cerveau en prend conscience?

Toutes les images commencent par être subliminales. Elles déclenchent un premier traitement par différentes zones du cerveau, qui garde d'abord un niveau d'activité stable. J'utilise souvent la métaphore d'une vague progressant régulièrement au large.

Ensuite, si l'image reste dans le mode non conscient, l'activité cérébrale diminue - la vague vient mourir doucement sur le rivage. Et la personne dira ensuite qu'elle n'a rien vu. Si, en revanche, l'image passe en mode conscient, alors on assiste au bout de 300 millisecondes environ à une amplification brutale de la vague. Elle se transforme en tsunami, rentre à l'intérieur des terres et submerge tout.

Autrement dit, l'activité s'intensifie dans le cerveau et des ondes se propagent dans des régions très éloignées les unes des autres. Pour nous, scientifiques, ce phénomène d'embrasement général est la signature nous permettant de repérer avec certitude l'accès d'une information à la conscience.

Avec quels appareils l'observez-vous?

L'embrasement est visible sur les clichés obtenus grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), une cartographie montrant quelles aires s'activent dans le cerveau. Nous nous appuyons aussi sur un second équipement, les électrodes placées au sommet du crâne de notre sujet d'étude. A l'instant où la personne prend conscience d'une information, une onde de grande amplitude balaie précisément cette région. Cette onde ne fait que quelques microvolts, un million de fois moins qu'une pileAA, mais sa mesure ne pose aucune difficulté avec les amplificateurs modernes.

Dans votre livre, Le Code de la conscience (Odile Jacob), on apprend qu'avec le cerveau c'est tout ou rien...

Exactement. Dans l'une de nos expériences, nous avons affiché des mots devant des volontaires, en les soumettant en même temps à une source de distraction. Nous leur avons demandé ensuite d'indiquer s'ils avaient vu le mot en entier, seulement une syllabe, quelques lettres ou rien du tout. Résultat : ou bien ils avaient perçu tout le mot, ou bien ils l'avaient manqué. Pas d'entre-deux! Nos travaux et ceux d'autres équipes à travers le monde ont conduit à l'une des découvertes les plus importantes des neurosciences : le cerveau ne peut pas faire deux choses à la fois. La conscience fonctionne, en quelque sorte, comme une porte. Elle s'ouvre pour laisser entrer une information, puis elle se referme. Tant que le traitement est en cours, la porte reste fermée à d'autres informations.

Comment expliquer, alors, qu'on puisse conduire sa voiture tout en discutant avec son passager?

Certaines tâches finissent par être automatiques à force d'entraînement : conduire, jouer du piano, taper à la machine. Celles-là font l'objet d'un traitement non conscient, laissant le système conscient libre pour une autre tâche. En revanche, si je commence à lire un mot et que j'en entends un second, je ne peux pas répondre aux deux sollicitations en même temps.

Le cerveau opère sur un mode séquentiel. Au mieux, il met le deuxième mot en attente pour pouvoir s'occuper du premier. Au pire, il rate carrément le deuxième. En résumé, le fait de se concentrer sur un objet de pensée nous empêche d'en percevoir un autre.

La modernité produit une multitude de sollicitations : les panneaux d'affichage, les alertes sur les mobiles, les fenêtres publicitaires qui s'ouvrent sur Internet... Cet environnement représente-t-il un défi particulier pour le cerveau?

Le défi, pour notre système conscient de traitement des informations, c'est de ne pas se laisser distraire, même brièvement, par une information indésirable. Si cela arrive, il perd au minimum trois cents millisecondes - le temps que ce stimulus accède à la conscience et soit jugé non pertinent.

Au maximum, le système conscient perd... le fil. Le processus est interrompu. Pour autant, il ne faut pas regretter ces nombreuses stimulations. La science montre qu'un environnement riche entraîne un bien meilleur développement cérébral qu'un contexte pauvre.

Les personnes en état végétatif - qui s'endorment, s'éveillent, mais restent inertes - interpellent les scientifiques. Sait-on aujourd'hui si elles conservent malgré tout une part de conscience?

C'est le cas pour une petite fraction de ces patients, entre 10 et 20%, selon l'étude d'un chercheur britannique.

On parle ici de personnes totalement paralysées, sans même la possibilité d'un clignement de paupières pour communiquer, contrairement aux personnes en locked-in syndrome. Les chercheurs réussissent pourtant à repérer, chez eux, des marqueurs de la conscience.

Dans notre laboratoire, avec mon collègue neurologue Lionel Naccache, nous avons par exemple mis au point un test fondé sur une série de sons identiques, suivis d'un son différent. Le patient est équipé d'un casque avec des électrodes. Quand, au cours de l'exercice, nous observons une activité électrique caractéristique, nous savons qu'il est conscient.

Un tel diagnostic est-il sûr à 100%?

S'agissant de travaux de recherche, nous n'avons pas de certitude absolue. Mais une quasi-certitude, oui. Les scientifiques espèrent trouver des moyens pour aider ces personnes ayant conservé leur vivacité mentale à communiquer. Et à récupérer, par la suite, toutes leurs facultés.

(1) Stanislas Dehaene est directeur de l'unité Inserm-CEA de neuro-imagerie cognitive, au centre Neurospin, à Saclay, dans l'Essonne.


Voyage au bout de la vie
Géraldine Catalano

Lumière blanche, tunnel, flottement... Le neurologue belge Steven Laureys et son équipe mènent depuis trois ans une étude sur les visions liées aux expériences demort imminente. Pour éclairer l'un des plus fascinants mystères du cerveau.

Tout commence en 2012 par une petite annonce peu banale. Un appel à témoins lancé par le neurologue belge de renommée mondiale Steven Laureys et l'équipe qu'il pilote au CHU de Liège, le Coma Science Group : quiconque ayant vécu une expérience de mort imminente (EMI) et souhaite la partager dans le cadre d'une étude scientifique est invité à prendre contact par mail avec l'hôpital (1). Depuis quinze ans, ce chercheur clinicien âgé de 46 ans, fin pédagogue et inlassable avocat du don d'organes, a fait des altérations de la conscience chez les patients victimes de graves lésions du cerveau son principal terrain d'investigation. Il a consacré nombre d'articles et de conférences au sujet ainsi qu'aux questions fondamentales de la prise en charge de la douleur et de la fin de vie.

Que venait s'aventurer ce « si brillant cerveau » , pour reprendre le titre de son ouvrage paru en janvier dernier (2), sur le terrain glissant de l'EMI?

Quarante ans après le livre fondateur de l'Américain Raymond Moody (La Vie après la vie), et malgré l'intérêt de spécialistes comme le Dr Sam Parnia, de l'université de New York, l'EMI - en anglais NDE, pour Near Death Experience - continue en effet de diviser la communauté scientifique. Le phénomène, qui mêle science, paranormal et religion, concerne pourtant 10% des survivants à un arrêt cardiaque, selon le Dr Laureys. « Tant pis pour ceux qui considèrent qu'il s'agit de charlatanisme. On disait la même chose de l'hypnose ou du sommeil paradoxal il n'y a pas si longtemps. Le travail du chercheur est de percer le mystère.

L'EMI est une réalité physiologique présente dans toutes les cultures. Il existe par ailleurs de trop nombreuses erreurs factuelles dans la littérature sur le sujet, y compris chez certains de mes confrères. Dire par exemple, comme le fait le cardiologue Pim Van Lommel, que la conscience se trouve dans chaque cellule de notre corps, est une contre-vérité choquante. Nous devons faire beaucoup plus, en avançant sans dogme, avec humilité et en suivant une méthodologie rigoureuse » , explique le chercheur clinicien.

Sur la trentaine de chercheurs que compte le Coma Science Group, trois doctorants se consacrent exclusivement à l'EMI. Le travail ne manque pas. Depuis 2012, l'hôpital a compilé plus de 300 témoignages, recueillis auprès d'hommes et de femmes de tout âge, de toute croyance et de toute origine sociale. Les « expérienceurs » , comme on les appelle, ont d'abord répondu aux 16 demandes du questionnaire Greyson (établi en 1983 par le chercheur américain du même nom), afin de mesurer l'intensité de leur vécu.

Ils ont ensuite raconté, souvent pour la première fois, tant le sujet reste tabou, l'étrange séquence durant laquelle ils se sont trouvés aux portes de la mort.

Rédigés au présent et avec le recul des années - entre neuf et vingt-quatre ans se sont déroulés depuis les faits, selon les cas -, ils mêlent observations triviales et envolées quasi mystiques.

« Zut, je n'irai pas au cinéma ce soir » , réalise un témoin parvenu dans l'anti - chambre de la mort, avant de s'étonner : « Je vais parfaitement bien, j'entends tout, je vois tout ce qui se passe, mais ma famille ne m'entend pas, ne me voit pas, m'ignore totalement, comme si je n'existais pas. »

Une sensation de « hors corps » évoquée par huit patients sur dix

Plusieurs constantes dans ces récits qui semblent parfois nés de la plume onirique de René Barjavel : les visions d'un tunnel, d'une lumière blanche tantôt aveuglante, tantôt très douce; les notions d'apesanteur, de chaleur et de bien-être. « Sur les 300 patients, seuls six évoquent une expérience négative. La plupart parlent d'une grande sérénité et ne ressentent plus aucune douleur. Ce qui est plutôt bon signe, sachant que nous allons tous mourir » , relève malicieusement Steven Laureys. Une patiente se compare à « une boule de coton ou un nuage » . Un autre voit son corps prendre la forme d' « une ombre » , d'une « mélasse » , tandis que son épouse pleure et que les ambulanciers s'agitent autour de lui. Un autre encore se voit flotter « à trois mètres au-dessus du sol » - cette sensation de « hors corps » est citée par 8 patients sur 10 - et parle d'une impression d' « amour inconditionnel » , qui « enveloppe tout » . 3 patients sur 10 voient défiler le film de leur vie. Plusieurs évoquent la rencontre d'un être cher, qu'il s'agisse d'un aïeul décédé, d'un amour perdu, d'une mère partie trop tôt : « Elle était vêtue d'un chemisier blanc et coiffée comme avant son décès [...]. Ses deux mains me repoussaient gentiment vers le bas et d'une voix douce [...], elle me disait : "Je ne te veux pas près de moi [...]

Va les retrouver, ils ont encore besoin de toi" » , se souvient une patiente.

Les scénarios, impressionnants par leur précision, varient-ils selon les causes ayant entraîné l'EMI? « Non » , répond catégoriquement le Dr Laureys. « L'étiologie ne joue aucun rôle dans le type de visions perçues, que l'EMI intervienne lors d'un coma, ou, comme dans 20 % des cas, à la suite d'un événement qui ne mettait pas le patient en danger de mort. Comme le sommeil, une séance de méditation, voire un orgasme » , précise-t-il.

Reste à élucider les causes biologiques du phénomène. Comment le cerveau produit-il ces visions? Pourquoi une telle similitude dans les témoignages?

Une étude réalisée en 2013 sur des rats par l'université du Michigan (Etats- Unis) ouvre une piste intéressante. Elle démontre que l'activité cérébrale, loin de se tarir entre l'arrêt cardiaque et la mort, connaît des pics d'hyperexcitabilité dans les circuits chargés de la conscience. « Cette étude, très intéressante, rappelle que la dynamique d'un cerveau durant les secondes qui précèdent sa mort est plus complexe qu'on ne le pense. Mais il est difficile d'aller plus loin tant que nous n'aurons pas clairement compris comment le cerveau produit la conscience » , explique Steven Laureys.

« La seule preuve d'une vie après la mort, c'est le don d'organes »

La recherche progresse, cependant, se félicite le chercheur, notamment sur la correspondance entre certaines visions et des zones cérébrales précises. « Il arrive que des patients épileptiques ou atteints d'acouphènes (sons parasites) vivent le même genre d'épisodes. Grâce aux travaux menés par le Coma Science Group et à ceux de mes confrères Dirk De Ridder et Olaf Blanke, nous savons désormais que la stimulation du cortex temporo-pariétal droit peut induire la sensation de décorporation, et celle du lobe pariétal gauche, l'impression d'une présence. La notion de bien-être implique le cortex cingulaire antérieur. L'apparition d'un tunnel ou d'une lumière est, quant à elle, liée au dysfonctionnement des régions visuelles dans la région occipitale » , précise le neurologue. Sur la suite du voyage, en revanche, Steven Laureys garde un silence cosmique. « La mort cérébrale reste la mort. La seule preuve d'une vie après elle, c'est le don d'organes » , martèle-t-il. Au bout du tunnel, toujours l'inconnu.

(1) Les personnes intéressées peuvent contacter le Coma Science Group à cette adresse mail : coma@ulg.ac.be

(2)Un si brillant cerveau. Les états limites de conscience (Ed. Odile Jacob sciences).


VIVRE SANS HÉMISPHÈRE DROIT
Joséphine Manière

C'est une jeune fille comme l'Amérique les aime. Boucles blondes, regard charmeur. Et une véritable miraculée. A 3 ans, Cameron Mott souffrait de crises d'épilepsie d'une rare violence, qui la clouaient au sol pendant plusieurs minutes, parfois plus de dix fois par jour. « Son quotidien était un enfer, nous laissant totalement désemparés. Il nous a fallu consulter différents hôpitaux avant de savoir ce qu'elle avait » , se souvient sa mère, Shelly. Le diagnostic tombe, après trois années de cauchemar : Cameron souffre du syndrome de Rasmussen, une maladie neuro - dégénérative extrêmement rare détruisant peu à peu les tissus cérébraux. Le mal touche l'hémisphère droit du cerveau de la petite fille, qui envoie à la partie gauche de son corps de puissantes décharges électriques responsables des crises et des chutes à répétition. Pour les médecins, la seule chance de survie consiste à pratiquer une hémisphérectomie : ôter l'hémisphère malade et le remplacer par du fluide cérébro-spinal,afin de combler le vide. Une opération rare, sans garantie de succès. « Le risque principal est d'abîmer la partie non endommagée ducerveau de l'enfant et que celui-ci ne se réveille pas après la lourde anesthésie » , explique le neuro chirurgien George Jallo, qui a opéré Cameron Mott au centre Johns Hopkins de Baltimore (Maryland). L'opération, effectuée en 2007, dure sept heures. Cameron commence une rééducation prodigieuse. Au bout de trois semaines, elle quitte l'hôpital en marchant seule.

Aujourd'hui, Cameron a 14 ans. Elle vit presque comme les autres adolescentes de son âge, suit un cursus normal, et possède un compte Instagram. « Elle se fatigue juste plus vite que ses camarades et il lui faut un peu plus de temps pour assimiler certaines connaissances » , raconte Shelly Mott. Elle n'a pas non plus retrouvé l'usage intégral de son bras gauche. Comment en serait-il autrement, avec un demi-cerveau en moins? Plus que tout, sa mère se réjouit d'une chose : « Je la vois avec bonheur profiter de chaque instant de l'existence. »


Vittorio, victorieux de Parkinson
Vincent Olivier

Grâce à une technique de pointe - des électrodes implantées à l'intérieur du cerveau-, cet architecte ne souffre plus de sa maladie. Et regoûte à la vie « comme avant » .

Cet homme est un miraculé. Il y a encore quelques mois, Vittorio Caldoncelli pouvait à peine marcher. Soumis à des tremblements aussi violents qu'irrépressibles dus à la maladie de Parkinson, cet architecte de 69 ans avait peu à peu renoncé à mener une vie normale. Plus question, par exemple, de se livrer à son activité favorite, le karaté, dont il est ceinture noire. Aujourd'hui, cette satanée affection qui l'avait réduit à un état « pitoyable » n'est qu'un mauvais souvenir, ou presque. Il revient d'un mois de trekking au Laos, où il n'aurait jamais imaginé être capable de « faire des randonnées de six heures par jour » , comme il le raconte, le regard pétillant. A l'exception de (très) légers soubresauts à la jambe gauche, Vittorio ne présente aucun stigmate de sa maladie. Ni rictus ni mouvement incontrôlé. Rien qui laisse deviner la maladie de Parkinson, toujours tapie dans ses neurones.

Cacher ses mains tremblantes...

Ce miracle porte un nom : stimulation cérébrale profonde. Une intervention chirurgicale extrêmement pointue, réalisée par un petit nombre d'équipes médicales dans le monde, qui consiste à implanter dans la matière grise d'un malade - conscient! - des électrodes. Après l'opération, celles-ci ne laissent qu'une trace au sommet de la tête, des « petites cornes » que Vittorio montre en souriant. Une fois posées, les électrodes sont reliées à un boîtier implanté sous la peau, au niveau de la poitrine. L'étape suivante consiste à envoyer un minuscule courant électrique pour stimuler la production de dopamine dans le cerveau. Impressionnant? Pas pour Vittorio, qui clame sa « confiance absolue » dans la médecine, au point d'avoir écouté sans broncher son chirurgien lui expliquer, en pleine intervention, qu'il utilisait une chignole pour lui percer le crâne.

Avant d'en arriver là, ce Brésilien d'origine, grand copain de l'architecte Oscar Niemeyer, est passé par tous les stades. Il y eut la phase « coup de poing » , à l'annonce de la maladie, en 2003. Puis la « lune de miel » , durant les premiers mois, quand les médicaments apportaient leurs bienfaits. Sont arrivés ensuite les effets secondaires - sautes d'humeur brutales, fatigue intense, symptômes dépressifs, crampes, vomissements et autres. La gêne de sentir son corps ne plus obéir, l'obligation de dissimuler ses mains tremblantes sous la table au restaurant. La peur, enfin, d'inquiéter son entourage, hormis ses copains de karaté qui « eux seuls savaient » . Vittorio a même caché la réalité à ses deux filles pendant huit ans. Jusqu'à ce que son aînée accouche et que, ayant appris la vérité, elle vienne habiter à son domicile. Officiellement « pour des raisons d'argent » - en réalité pour s'occuper de lui.

Bien lui en a pris... A l'époque, le Dr Walter, son neurologue, hésite encore à intégrer Vittorio dans son protocole chirurgical, tant la liste d'attente est longue. En secret, ses deux filles écrivent au médecin, lui expliquent que s'il n'est pas retenu, « la déception sera telle qu'il n'aura plus le goût de vivre » . Le spécialiste accepte et le soumet à une batterie de tests, complétée par un rendez-vous chez le psychologue. L'intervention a lieu en novembre dernier.

Depuis, Vittorio a retrouvé un confort et une qualité de vie « comme avant » , selon ses propres mots. Il le sait, « on ne guérit pas d'un Parkinson » . Mais il compte se remettre au karaté prochainement. Et, surtout, il a déjà choisi son prochain voyage : quatre mois au Brésil, cet été, pour y planter une bambouseraie, un végétal « qui pousse partout, solide et dense, souple et résistant » . A l'image du personnage.


© 2015 L'Express. Tous droits réservés.

1 commentaires:

Anonyme a dit…

bonjour,
je réagis à votre article en tant que président de l"Association des Parkinsoniens en Nouvelle Calédonie" (APNC)et atteint de la MP depuis début 2005.
Ce reportage de Michel Cymes m'a beaucoup impressionné et en conséquences encouragé à accepter l'option SCP que l'équipe du CHU de Grenoble me proposait. J'adresse mon salut à VITTORIO le receveur principal et courageux de cette opération avec qui je me suis trouvé beaucoup de similitudes –> même âge, –> même durée de MP, –> symptômes –> ancien footballeur…
Je vais pouvoir bénéficier de cette intervention très prochainement (fin février) et je mets beaucoup d'espoir dans celle-ci bien que je reste conscient de certaines de ses limites. Durant l'opération, si longue, mes pensées iront certainement vers Vittorio.Notre site : www.apnc.nc