Selon un communiqué de RSF:
"Le 27 décembre 2007 vers 15 heures, une vingtaine de policiers se sont introduits dans la maison de Hu Jia, où se trouvaient sa femme, Zeng Jinyan, également blogueuse et activiste, sa grand-mère et leur fille Hu Qianci, âgée d’un mois et demi. Après avoir coupé leur connexion Internet et leurs téléphones, les policiers ont emmené Hu Jia. Selon l’organisation Chinese Human Rights Defenders, des policiers sont restés, après son arrestation, afin d’empêcher sa femme de prévenir d’autres personnes. Les policiers ont montré à Zeng Jinyan un mandat d’arrêt pour "subversion du pouvoir de l’Etat" à l’encontre de Hu Jia. Personne ne sait où se trouve depuis le défenseur des droits de l’homme."
A 34 ans, Hu Jia est un habitué de l'appareil de répression chinois. Très actif dans la lutte contre le sida et en particulier dans la dénonciation du scandale de la contamination des paysans du Henan, et dans la défense des droits de l'homme, Hu Jia a passé ces dernières années plus de temps en détention et en résidence surveillée que libre de ses mouvements. Il est probable qu'il paye cette fois ses dernières cyberincursions internationales, notamment celle, fin novembre, en liaison par webcam, lors d’une audition sur les droits de l’homme en Chine devant le Parlement européen à Bruxelles. Il avait notamment déclaré, rappelle RSF:
"C’est ironique que l’un des responsables de l’organisation des Jeux Olympiques de Pékin soit le chef du Bureau de la Sécurité publique qui est responsable de tant de violations des droits de l’homme. Il est très grave que les promesses officielles n’aient pas été tenues avant les Jeux olympiques."
On pourra retrouver Hu Jia, son côté frêle et de perpétuel adolescent dans un reportage de France 2 réalisé en juin dernier, disponible sur le blog du bureau de France 2 à Pékin. On comprendra alors que cette dernière arrestation fait partie de son ordinaire, et ne sera pas de nature à le faire flêchir. Pas plus que les précédentes.