
Pour la première fois depuis longtemps, la visite du président chinois au Japon s'est tenue dans un climat détendu. Les questions d'efficacité énergétique et de lutte contre la pollution ont été au coeur des débats. Le président chinois, Hu Jintao, s'est rendu au siège de Matsushita-Panasonic à Osaka. Il a demandé à Fumio Ohtsubo, son président, de coopérer davantage.

La visite de Hu Jintao, bien que sous haute surveillance, n'a pas été marquée par un quelconque dérapage, comme ce fut le cas, dix ans plus tôt, lors de celle de son prédécesseur, Jiang Zemin. L'ancien président chinois avait profité de son séjour à Tokyo pour redire les contentieux historiques non résolus. Celle-ci au contraire restaure le principe de rencontres annuelles de haut niveau, après l'interruption des contacts entre 2001 et 2006. Les visites répétées de Junichiro Koizumi, l'ancien Premier ministre japonais, au temple shintoïte du Yasukuni, où est honorée, entre autres, la mémoire de criminels de guerre japonais, avaient considérablement dégradé les relations bilatérales. Cette fois, « la Chine a donné d'elle l'image d'un pays plus réceptif », explique Robert Dujarric, de Temple University à Tokyo. A deux mois des JO de Pékin et compte tenu du parcours chaotique de la flamme olympique, la Chine a mis son arrogance diplomatique entre parenthèses. Consciente que ses réactions intransigeantes peuvent la desservir, elle sait tout autant que, en s'ouvrant sur le monde, elle devient aussi plus vulnérable.

En resserrant ses liens avec le Japon, la Chine poursuit un autre but, celui de profiter du savoir-faire de son voisin en matière de protection de l'environnement. Juste avant de retourner à Pékin, le président chinois s'est rendu au siège de Matsushita-Panasonic à Osaka. A Fumio Ohtsubo, son président, il a demandé de coopérer davantage. De son côté, la firme, qui est le premier fabricant mondial de produits électroniques grand public, installe à Pékin une réplique de sa maison du futur déjà visible à Tokyo. Elle utilise notamment un chauffage à pile à combustible.
Auparavant, le chef de l'Etat chinois avait visité une usine ultramoderne de recyclage d'appareils électroniques et de bouteilles usagées et a déclaré vouloir « introduire en Chine la technologie avancée du Japon pour l'environnement ».
En rencontrant des chefs de grandes entreprises japonaises, Hu Jintao a ainsi appelé à la coopération pour les technologies environnementales, un domaine où le Japon est perçu comme leader mondial. « La coopération sur l'environnement et l'économie d'énergie est pleine de promesses. J'espère que les entreprises des deux pays vont bien s'engager dans ce domaine et en faire une nouvelle priorité », a-t-il dit.


DE NOTRE CORRESPONDANT À TOKYO.
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