Il y a 50 ans dans le Monde
L'ACCESSION de M. Liu Shao-chi (Liu Shaoqi) à la présidence de la République populaire de Chine et le maintien de M. Chou En-lai (Zhou Enlai) au poste de premier ministre semblent indiquer que rien n'est changé dans le " système " chinois. Bien que les observateurs aient souvent relevé dans le passé, ancien ou récent, des rivalités personnelles et des conflits sur des points de doctrine entre ces deux hommes, leur coexistence est, en fait, la clé de voûte de la direction collégiale qui, sous l'égide de Mao Tse-toung, gouverne la Chine continentale depuis bientôt dix ans. Quant aux permutations opérées aux différents échelons de la hiérarchie gouvernementale, elles confirment également la permanence du " système ".
La promotion de M. Liu Shao-chi ne constitue nullement une surprise, puisque, avec le maréchal Chu Teh, M. Chou En-lai et Mme Sun Yat-sen (Soong Ching-ling, il était un des favoris de la course à la magistrature suprême. On a dit depuis longtemps du nouveau président qu'il était l'éminence grise du régime, mais, en fait, il en était très ouvertement le n° 2, après Mao : n° 2 du gouvernement en tant que président du comité permanent de l'Assemblée nationale (poste aussi important que celui de premier ministre) et n° 2 du Parti communiste en tant que premier vice-président du comité central. Plus jeune que Mao, le nouveau président de la République paraît apte à mener plusieurs tâches de front.
C'est manifestement la polyvalence de M. Liu qui a décidé le comité central du Parti communiste, dont la décision vient d'être entérinée à Pékin par le Soviet suprême, à le préférer au maréchal Chu Teh, qui au titre de vice-président de la République était l'héritier présomptif de Mao Tse-toung.
(28 avril 1959.)
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