Christine Lagarde n'a pas hésité à parler des sujets qui fâchent, tels que la propriété industrielle avec le vice-ministre du Commerce ou l'évolution des taux de change avec le gouverneur de la Banque centrale chinoise. « Nous partageons avec les autorités chinoises le souhait ardent d'avoir un dollar fort », a-t-elle déclaré, sans attaquer de front le taux de change du yuan.
L'objectif est de positionner la France afin qu'elle bénéficie autant que d'autres de la manne financière que représentent les fonds souverains chinois. La journée d'hier, à Pékin, a été ponctuée par la signature d'un accord-cadre entre la China Development Bank (CDB) et la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Un fonds commun franco-chinois, doté au départ de 500 millions d'euros, sera créé pour permettre des investissements croisés dans des PME. « C'est une relation de long terme que nous instaurons. Les stocks d'investissements chinois en France est aujourd'hui de 300 millions d'euros ; ce montant pourrait être rapidement augmenté de 50 % », indique le patron de la Caisse des dépôts, Augustin de Romanet.
« C'est une visite qui va permettre de développer les échanges entre nos deux pays », a indiqué hier le ministre des Finances chinois, Xie Xuren. Une délégation d'acheteurs chinois est maintenant attendue en France fin novembre. Fin décembre, François Fillon viendra à Pékin sceller politiquement les liens entre les deux pays. On se risquerait presque à parler de fiançailles. Mais la lune de miel est encore loin... Les entreprises se remettent tout juste de la période de rétorsion dont la France a été victime.
« On nous demandait encore il y a quelques semaines des rabais, juste parce que nous étions une entreprise française », témoigne le patron d'une PME industrielle installée à Pékin. Ensuite parce qu'il est encore difficile pour les entreprises étrangères de travailler avec les autorités. Alstom a investi ces dernières années dans des usines chinoises, dans l'énergie et le transport. « Le groupe compte 9 000 salariés en Chine, et nous voudrions être considérés comme une entreprise chinoise », note Philippe Favre, son directeur international. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Alstom attend toujours, par exemple, certaines licences administratives pour son usine de métro de Shanghaï.
Marie Visot
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