jeudi 31 décembre 2009

Les pays asiatiques vont lancer en mars leur fonds d'urgence de devises - Yann Rousseau

Les Echos, no. 20584 - International, jeudi, 31 décembre 2009, p. 8

La Chine, la Corée du Sud, le Japon et les pays de l'Asean viennent de ratifier l'inauguration dans trois mois d'un fonds de 120 milliards de dollars permettant de prévenir toute soudaine crise de liquidité dans l'un des pays de la région.

Comme ils l'avaient promis au printemps dernier en pleine crise financière internationale, les pays asiatiques viennent officiellement de valider la création d'un fonds d'urgence en devises de 120 milliards de dollars destiné à prévenir toute crise de liquidité dans la région. Hier, le gouvernement coréen a annoncé que tous les pays participant au projet, soit la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les membres de l'Asean (la Birmanie, Brunei, le Cambodge, l'Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam) avaient achevé le processus de ratification de cet accord, qui entrera en vigueur le 24 mars prochain, pour améliorer un dispositif de solidarité régional né en 2000 sous le nom d'initiative de « Chiang Mai ».

Plus de souplesse

Encore sous le choc de la crise asiatique de 1997-1998 qui avait nécessité une intervention du Fonds monétaire international pour aider la Thaïlande, l'Indonésie et la Corée du Sud à répondre à l'écroulement de leurs monnaies, les pays de la région avaient, à l'époque, mis en place une série d'accords bilatéraux d'échanges de devises pour aider les nations de la zone à prévenir toute nouvelle crise. Mais le manque de souplesse du système, qui imposait notamment aux gouvernements en crise de négocier une autorisation préalable auprès de chacun des pays signataires avant d'être aidés, avait été vivement critiqué par plusieurs participants, qui plaidaient pour une structure multilatérale plus réactive.

Suivant le nouveau pacte, un gouvernement ayant soudainement besoin de liquidités pourra désormais obtenir, en moins d'une semaine, le droit de puiser, dans le pool de devises alimenté sur l'instant par les banques centrales de chaque pays, un prêt d'un montant calculé en fonction de sa propre contribution. Selon le communiqué du gouvernement coréen, la Chine et Hong Kong contribueront à ce fonds à hauteur de 32 % (soit 38,4 milliards de dollars), tout comme le Japon, quand les pays de l'Asean apporteront, eux, 20 % des capitaux et la Corée du Sud 16 %.

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