Plusieurs sénateurs encouragent le Trésor à désigner officiellement la Chine comme « manipulateur de devises » à la mi-avril.
Google, le dalaï-lama, les ventes d'armes américaines à Taiwan et surtout le yuan : les pommes de discorde se multiplient entre Washington et Pékin. Un an après les premières mises en garde, plus ou moins « feutrées », du secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, sur la sous-évaluation du yuan, c'est au tour du Sénat d'encourager le président américain à durcir le ton sur les « manipulations » de la monnaie chinoise, considérées comme une des principales sources du déficit commercial américain. En annonçant son intention d'être « bien plus ferme » dans le respect des accords commerciaux entre les deux pays, Barack Obama a voulu rassurer le Sénat. Mais les élus des deux bords réclament encore plus de fermeté.
Frustrations
« La Chine est un grand bénéficiaire du commerce international, et pourtant elle ne permet toujours pas à sa devise de flotter librement », estime le sénateur républicain Charles Grassley en critiquant l'indexation du yuan sur le dollar et en encourageant vivement l'administration Obama à franchir un pas supplémentaire. « Le président Obama a l'opportunité de changer d'attitude. Son administration peut désigner la Chine comme un manipulateur de devises dans son prochain rapport semestriel », a-t-il ajouté. De son côté, le sénateur démocrate de New York, Charles Schumer, qui milite pour l'imposition de sanctions à la Chine, n'a pas caché les « frustrations » du Congrès américain sur le sujet. Après avoir fait marche arrière, le secrétaire au Trésor, en charge de l'évaluation des politiques monétaires, doit rendre son prochain rapport à la mi-avril.
De nombreux élus du Congrès imputent directement l'aggravation du déficit commercial américain à « l'avantage compétitif injuste » de la Chine. Selon le secrétaire au Commerce américain, Gary Locke, un meilleur respect des accords commerciaux devrait contribuer à renforcer sensiblement le niveau des exportations américaines en contribuant à créer quelque 2 millions d'emplois sur cinq ans.
En guise d'apaisement, Timothy Geithner s'est déclaré hier confiant sur une initiative prochaine de la Chine visant à répondre aux attentes américaines. « Il est très probable que la Chine réagira, c'est aussi dans son intérêt », a-t-il estimé, en ajoutant qu'il comprenait les préoccupations des sénateurs.
Mais les sujets de tension entre Pékin et Washington ne se limitent pas à la monnaie. Après l'annonce des 6,4 milliards de dollars de ventes d'armes américaines à Taïwan, Pékin a vivement mis en garde Washington sur les conséquences d'une prochaine rencontre entre Barack Obama et le dalaï-lama, à la mi-février, aux Etats-Unis.
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