C'est un véritable bond en avant qu'ont réalisé l'aéroport de Pékin et le transport aérien chinois dans son ensemble, en 2009. A la faveur de la crise, qui semble l'avoir totalement épargné quand elle a amputé le trafic des aéroports américains et européens, l'aéroport international de la capitale chinoise est en effet passé du neuvième au troisième rang mondial, juste derrière Londres-Heathrow, Atlanta restant solidement installé sur la première marche du podium. Quant à Roissy-CDG, il a rétrogradé de la 6e à la 7e place. Le trafic de l'aéroport parisien a en effet reculé de 4,9 %, à 57,9 millions de passagers, alors même que celui de Pékin a progressé de 16,9 %, pour atteindre 65,4 millions de passagers. Et sauf renversement de tendance, Pékin devrait dépasser Heathrow, dont l'avance n'est plus que d'un demi-million de passagers, avec en ligne de mire l'aéroport d'Atlanta, loin devant avec ses 88 millions de passagers.
Cette performance illustre, avant tout, le formidable dynamisme du trafic intérieur à la Chine, en plein boom après la pause de 2008. Selon les chiffres de l'Aviation civile chinoise, les 166 aéroports du pays ont ainsi accueilli près d'un demi-milliard de passagers l'an dernier (486,1 millions précisément), soit 19,8 % de plus que l'année précédente. Dans le même temps, le trafic aérien mondial a reculé de 3,5 %, selon l'Association internationale du transport aérien.
Le trafic cargo aussi
Par ailleurs, les trois premières compagnies chinoises, Air China, China Eastern et China Southern, ont encore pris livraison de 69 nouveaux Airbus et Boeing l'an dernier, portant ainsi leur flotte totale à plus de 800 appareils, soit l'équivalent des trois premiers transporteurs européens.
Cette surperformance chinoise n'est pas limitée au trafic passager. Dans le cargo, l'année 2009 s'est également soldée par une progression, encore plus fulgurante, puisque pas moins de deux aéroports chinois sont sur le podium. Sur la plus haute marche, Hong Kong a ainsi détrôné Memphis, tandis que Shanghai joue des coudes avec Séoul pour la deuxième place mondiale. En sixième position, Roissy-CDG ne peut que contempler le match interasiatique pour la primauté mondiale.
Seule consolation pour les aéroports occidentaux : le marché chinois reste encore deux fois moins développé que le marché américain ou le marché européen et ses quelque 800 millions de passagers. De plus, Roissy-CDG peut toujours se flatter d'être le deuxième aéroport mondial en nombre de passagers internationaux, derrière Londres-Heathrow et loin devant Pékin, au trafic à 90 % domestique.
BRUNO TRÉVIDIC
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