La confrontation sino-américaine gagne en intensité. Ventes d'armes à Taïwan, visite du dalaï-lama à Washington : l'administration Obama donne des gages de fermeté à l'égard de Pékin qui, " économiquement, financièrement et politiquement, est la grande gagnante de la crise ", selon l'économiste Marc Touati, directeur général de Global Equities.
L'atelier du monde, n#1 des exportations, est aussi un colosse financier, avec ses 2 400 milliards de dollars (1 800 milliards d'euros) de réserves de change. Et pourtant, sa monnaie, le renminbi (RMB), aussi appelé yuan, n'est pas convertible. Les autorités contrôlent les changes et pilotent étroitement sa valeur. Cela n'empêche pas Pékin de déployer, pas à pas, une diplomatie du yuan, multipliant les accords pour faciliter son usage comme monnaie commerciale. La zone de libre-échange Chine-Asean (Association des nations du Sud-Est asiatique), ouverte en 2010, et l'inauguration prochaine d'un fonds de réserves régional Chine-Japon-Corée du Sud-Asean intensifient ce processus.
Aujourd'hui, les experts s'entendent pour juger le yuan sous-évalué de moitié face au dollar américain, même si leurs analyses du phénomène diffèrent parfois. Pourtant, la Chine a arrêté net, en juillet 2008, la lente réévaluation commencée en 2005 (+ 21 % au total). Elle pourrait reprendre ce mouvement graduel au second semestre. Mais face à une sous-évaluation d'encore 50 %, " une réévaluation de l'ordre de 5 % d'ici à la fin de l'année aurait un impact négligeable ", souligne M. Touati. Pour maintenir un yuan faible et garder son avantage concurrentiel, l'empire du Milieu achète massivement des titres libellés en dollars, finançant la croissance à crédit et les déficits américains. Mais ce déséquilibre, générateur de crises, paraît à bout de souffle.
" Après avoir à nouveau encadré le crédit à partir de la fin 2009 pour freiner la surchauffe de l'économie, la Chine pourrait franchir un pas supplémentaire en reprenant, au second semestre, la réévaluation graduelle du taux de change du yuan. Elle perdrait certes en compétitivité, mais pourrait gagner en influence sur la scène internationale ", ajoute Constance Boublil, analyste risque-pays de Coface.
Mais Pékin entend décider seul de ses intérêts. Or une réévaluation forte et rapide diminuerait d'autant la valeur de ses avoirs en dollars. Et elle pénaliserait d'abord les exportations les plus sensibles aux prix, celles des secteurs intensifs en main-d'oeuvre, comme l'habillement ou le jouet, ce que redoute le régime. Il est donc urgent pour Pékin de ne pas se presser. " Dans une dizaine d'années, explique M. Touati, la Chine pourra libéraliser son système financier, ouvrir ses frontières et rendre le yuan convertible : il serait alors un concurrent sérieux du dollar, ce qui pourrait provoquer une crise majeure aux Etats-Unis. "
Aujourd'hui, le lien yuan-dollar crée de facto une zone monétaire commune dont les déséquilibres et les conflits perturbent ses partenaires. Parmi les grandes devises, note André Cartapanis, professeur à Sciences Po Aix-en-Provence, " on a un triangle infernal entre trois monnaies et un seul taux de change fixe, entre le yuan et le dollar. L'euro est un peu la variable d'ajustement du triangle. " La flexibilisation du régime de change du yuan, préalable au flottement de la monnaie, apporterait un soulagement.
Période de rattrapage
Mais si l'on veut corriger les déséquilibres internationaux actuels - trop de déficits dans le G7, trop d'excédents en Chine -, et assurer une croissance mondiale aux bénéfices partagés, de combien la devise chinoise devrait-elle s'ajuster ? La question provoque encore de savants débats. Dans une note du 28 janvier, " Le RMB chinois est-il vraiment sous-évalué de manière choquante ? ", l'économiste en chef de Natixis, Patrick Artus, écrit d'abord que le yuan est " manifestement sous-évalué (de 50 %) en termes réels, ce qui vient de la politique de stabilisation du taux de change nominal menée par les autorités chinoises avec l'accumulation de réserves de change. Ceci permet à la Chine de gagner d'importantes parts de marché dans le marché mondial. " On pourrait en déduire que la valeur du yuan doit être doublée, option prônée par Antoine Brunet, économiste et président d'AB Marchés.
" Mais dans les périodes de rattrapage, de convergence, les autres pays avaient aussi des monnaies sous-évaluées ", ajoute M. Artus, citant l'Irlande, la Pologne, la Corée et le Japon. " Compte tenu de son revenu par tête, le degré de sous-évaluation réel de la Chine n'a rien d'anormal ", dit-il. Si l'on considère le revenu des populations urbaines plus favorisées, " alors, on trouve une sous-évaluation du RMB - corrigée du niveau de vie - mais qui reste faible (12 %) ", écrit-il.
Cependant, le rattrapage économique suppose aussi celui du niveau de la monnaie et des revenus : la désinflation des biens importés compense l'effet des hausses des salaires sur les prix. Or, en Chine, l'évolution des revenus des ménages n'est pas proportionnelle à la réussite économique du pays : la part des salaires dans le produit intérieur brut (PIB) a reculé depuis 1995, perdant 7 points, pour tomber à 47 % en 2008, selon Natixis. La masse des ruraux pauvres exerce une pression sur les salaires ouvriers. Le régime policier l'accroît. Les droits sociaux et les libertés publiques avancent moins vite que les exportations. Peut-on en déduire que la sous-évaluation du yuan est justifiée ? M. Artus propose lui-même, dans une note du 13 janvier, l'instauration d'un salaire minimum en Chine.
Ce sont surtout les entreprises étrangères qui bénéficient de la faiblesse du yuan et des salaires : elles ont réalisé 56 % des exportations en 2009, selon Natixis.
" La Chine joue les managements des sociétés contre leurs Etats souverains. Quand Wal-Mart approvisionne ses magasins à plus de 50 % en Chine, quand Apple fait fabriquer en Chine tous ses iPod et ses iPhone, cela joue contre la macroéconomie américaine. Ce qui est bon pour Wal-Mart et pour Apple est mauvais pour les Etats-Unis ", analyse M. Brunet.
Enfin, Pékin construit une diplomatie du yuan reflétant ses intérêts actuels - on ne peut acheter que des produits chinois avec un yuan non convertible - et ses ambitions de long terme. Des accords de swaps (d'échanges) permettant d'utiliser le yuan dans des transactions commerciales ont été signés avec Hongkong, la Corée du Sud, la Malaisie, la Biélorussie, l'Indonésie et l'Argentine en 2009.
De plus, l'usage transfrontalier de la devise chinoise, autorisé depuis 2003, se développe avec les entreprises du Laos, du Vietnam, de Mongolie et de Russie, explique Constance Boublil. " En juillet 2009, ajoute-t-elle, la Chine a franchi un pas majeur dans l'internationalisation de sa monnaie en étendant largement cette dérogation. La banque centrale a autorisé les entreprises de cinq villes chinoises - Shanghaï et quatre villes du Guangdong - à régler leurs opérations de commerce extérieur en yuans avec Hongkong, Macao, les pays membres de l'Asean, le Brésil et la Russie. " Dans cinq ans, les contrats en yuans pourraient ainsi représenter 30 % des échanges commerciaux Chine-Asean.
Mais, souligne Mme Boublil, " l'internationalisation progressive du yuan a un effet paradoxal : elle pousse la monnaie chinoise à la hausse, et le dollar, moins demandé, à la baisse. Cela modifie la composition des réserves de change. Plus le yuan est promu, plus la banque centrale de Chine doit acheter des bons du Trésor américain afin d'éviter sa réévaluation. Il serait donc logique que la Chine accepte une appréciation plus importante du yuan et que, à terme, elle rende sa monnaie convertible ". Cela supposerait aussi une réorientation de l'économie - déjà commencée, notamment avec son plan de relance - vers la montée en gamme de ses produits et vers la consommation intérieure. Le danger, c'est que cette marche soit très longue.
En 2009, 56% des exportations chinoises ont été le fait d'entreprises étrangères. Pékin se prépare, à terme, à internationaliser sa monnaie. Le yuan, arme de guerre économique.
Adrien de Tricornot et Marie de Vergès
Excédents Le yuan faible a aidé la Chine à accumuler des excédents commerciaux croissants depuis son entrée dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001. Sa production industrielle a explosé. Pour garantir son avantage concurrentiel, elle a contrecarré les pressions à la hausse sur le yuan et à la baisse sur le billet vert, accumulant des actifs financiers en dollars et finançant l'endettement de ses clients et de l'Etat américain. Mais la croissance chinoise a été très mal partagée : la part des salaires dans le produit intérieur brut (PIB) a dégringolé ces dernières années. La libéralisation des échanges avec l'Asean devrait favoriser l'usage du yuan - Brice Pedroletti Les programmes lancés en 2009 par Pékin montrent la voie : les exportateurs des provinces du Yunnan et du Guangxi frontaliers du Vietnam, du Laos et de la Birmanie peuvent se faire payer en yuans. Comme les exportateurs de la province du Guangdong avec Hongkong. L'accord de libre-échange à l'étude entre Taïwan et la Chine pourrait conduire à l'adoption de mécanismes de ce type. Cette régionalisation du rôle du yuan fonctionnerait sans doute ainsi : l'importateur Asean paie avec des yuans achetés auprès de la banque centrale du pays, elle-même bénéficiant de facilités de swaps (produits dérivés financiers) de la part de la banque centrale chinoise. Les importations chinoises se feraient dans la devise du pays de l'Asean concerné. D'ici à la création d'une véritable zone yuan, il y a toutefois un certain nombre d'inconnues, constate Claude Meyer, professeur d'économie internationale à Sciences Po. Un usage optimal du yuan dans la zone de libre-échange suppose, à terme, une libéralisation des marchés financiers et une levée du contrôle des changes sur les mouvements de capitaux. La Chine, qui limite la convertibilité du yuan aux transactions commerciales, est réticente à franchir cette étape. " Ce n'est pas une priorité pour le pouvoir actuellement. D'une part, la Chine cherche d'abord à stabiliser son économie après la crise (éviter la surchauffe, les bulles, etc.). De l'autre, une libéralisation des mouvements de capitaux entraînerait une appréciation substantielle du yuan en raison de la taille des excédents de sa balance courante ", explique-t-il. Autre dilemme pour la Chine, une zone yuan " renforcerait son influence stratégique, mais affecterait l'autonomie et l'efficacité de sa politique monétaire et financière. Elle implique en effet que se créent hors de Chine d'importantes balances yuan, susceptibles d'alimenter la spéculation sur les marchés boursier et immobilier chinois ". L'obstacle japonais Dernier obstacle, le Japon : " Cela touche à la question de la rivalité Chine-Japon. Le Japon a lancé son propre accord de libre-échange avec l'Asean, dont l'entrée en vigueur s'étale jusqu'en 2012, et qui aura logiquement les mêmes effets de stimulation de l'usage régional du yen, cette fois. Or, cela se fera à plus grande échelle puisque le yen est déjà convertible et détenu par les banques centrales concernées ", fait remarquer M. Meyer, dont le dernier ouvrage, Chine ou Japon : quel leader pour l'Asie ?, qui doit paraître le 25 février aux Presses de Sciences Po, se penche sur les destins des deux premières puissances économiques asiatiques. L'expérience japonaise est d'autant plus éclairante que le pays était, dans les années 1970-1980, à la place de la Chine d'aujourd'hui : ses excédents commerciaux mettaient en difficulté les économies occidentales. " On était en présence d'une sous-évaluation structurelle du yen, comme c'est le cas pour le yuan depuis 2006. Les Japonais avaient pour atout leur compétitivité technologique et organisationnelle, la Chine, elle, bénéficie de ses faibles coûts de production. Mais c'est une illusion de penser qu'avec une réévaluation du yuan, la balance commerciale des pays occidentaux va fortement s'améliorer ", estime M. Meyer. La réévaluation du yen imposée par les Etats-Unis en 1985 lors des accords du Plaza (New York) fut une " victoire à la Pyrrhus ", écrit l'économiste, qui était alors directeur adjoint d'une banque japonaise à Paris : " L'effet retard de cette correction brutale sera de plonger le Japon dans une crise profonde, avec des lourdes conséquences non seulement pour le pays, mais aussi pour l'économie mondiale. " En librairie La Liquidite Incontrolable, de Patrick Artus et Marie-Paule Virard, à paraître le 26 février, éd. Pearson, coll. " Les temps changent ", 144 p., 18 euros. La Chine sera-t-elle notre cauchemar ? : Les dégâts du libéral-communisme en Chine et dans le monde, de Philippe Cohen et Luc Richard, 2005, éd. Mille et une nuits, 144 pages, 15 euros. Sur le Web " Bonne année 2010 de Pékin : le défi chinois ", post de Georges Ugeux du 4 janvier 2010 sur son blog " Démystifier la finance " : http://finance.blog.lemonde.fr/
Malgré une phase de lente réévaluation entre 2005 et 2008, la sous-évaluation du yuan face au dollar reste criante. La façon la plus simple pour l'évaluer est de partir du panier de la ménagère, selon la méthode dite des " parités de pouvoir d'achat " : combien de biens et services peuvent être achetés pour une quantité donnée de monnaie dans un pays comparé à un autre. D'autres méthodes existent, dites du " taux de change d'équilibre fondamental " ou " comportemental ", mais leur logique est toujours que la valeur de la monnaie doit varier pour rééquilibrer les économies.
En créant, le 1er janvier, avec les dix pays de l'Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean), la plus vaste zone de libre-échange du monde, la Chine se trouve en position de promouvoir un rôle élargi pour sa devise nationale, le yuan. Cette étape est susceptible de faciliter la réévaluation à petit pas souhaitée par ses dirigeants.
La fin de 2009 et le début d’année 2010 m’ont permis de m’immerger pendant deux semaines en Chine. C’est à la fois troublant et interpellant.
Même si l’étranger est important, ce n’est que dans des lieux et des sphères d’action tres limités que cette présence étrangère se fait sentir. Il faut dire que Shanghai qui vient de franchir le seuil des 20 millions d’habitants cette semaine, n’a qu’1% de sa population qui n’est pas chinoise. Ne surestimons pas notre degré de pénétration de la société chinoise.
2009 a vu un changement de ton dans la diplomatie chinoise qui affecte de nombreux domaines des relations de la Chine avec le monde occidental. Tout d’abord, Jiang Zemin n’est pas Hu Jintao. Ayant eu le privilège de les rencontrer tous les deux, je ne suis pas surpris du durcissement de la position chinoise dans une série de domaines. Autant Jiang Zemin ne manquait ni d’humour ni de sagesse, Hu Jintao est pure politique. Le Président Obama a pris un risque calculé de visiter la Chine dès le début de son mandat. Les Chinois ne l’ont pas accueilli comme il le méritait, voulant marquer leur autonomie dans une série de domaines.
Durant ce séjour en Chine, deux incidents ont encore révélé le gouffre entre l’Occident et la Chine. Le premier est la sentence de 11 ans de prison pour un activiste qui a exprimé ses réserves face au régime de manière totalement non-violente. Comme chaque fois, l’Occident a à juste titre exprimé ses réserves auxquelles la Chine a répondu que c’était une affaire intérieure.
Par contre, l’exécution d’un trafiquant de drogue britannique pris avec plus de 4 kilos d’héroïne était attendue. Si les Chinois exécutent leur ressortissants des qu’ils sont en possession de 50 grammes d’héroïne, et que la Chine maintient la peine mort, pourquoi traiteraient-ils différemment des trafiquants chinois et étrangers?
Les journaux chinois n’ont quasi pas parlé de la première affaire, ils se sont répandus sur la seconde.
Pour comprendre la manière dont la Chine est structurée économiquement, il est essentiel de se souvenir que la Chine a connu sa prospérité par le commerce. C’est la raison pour laquelle les relations politiques chinoises sont constamment influencées par des questions commerciales et l’entrée de la Chine à l’Organisation Mondiale du Commerce a été essentielle.
Le rapprochement avec l’Amérique Latine et l’Afrique est de plus en plus évident en matière commerciale, et aura des conséquences politiques profondes sur ces régions du monde. Chaque fois qu’un pays établira une forme directe ou indirecte d’embargo (comme les Etats-Unis l’ont annoncé pour l’acier), ce seront les relations politiques qui prendront un coup de froid. Cette guerre commerciale fait rage.
Ce qui nous interpelle dans ce domaine est quel type d’attitude entendons-nous adopter vis-à-vis de la Chine. Cette dernière est à la fois communiste et centralisée, mais utilise de manière très subtile l’économie de marché dans son propre intérêt. Ceci explique qu’elle soit très libérale dans les transactions internationales, mais très sourcilleuse sur la propriété des entreprises qui touchent de près ou de loin la finance et les ressources naturelles. C’est à travers cette stratégie que la Chine entend assurer son pouvoir économique.
Cet amalgame entre le commerce, la finance et la politique nous force à revoir nos approches politiques traditionnelles. La Chine considère les Etats-Unis à la fois comme un partenaire commercial mais aussi comme un débiteur puisqu’elle est son premier créancier. Les Etats-Unis s’obstinent à vouloir négocier séparément les deux aspects de sa relation économique et d’ignorer l’impact négatif du cours du dollar. Inutile de dire que cela rend inefficacetout appel au renforcement du Yuan par les Etats-Unis.
L’Europe dans ce domaine n’existe pas dans la mesure où ses relations extérieures sont à la fois nationales, et empreintes de concurrence interne. C’est donc à travers des accords individuels avec les pays membres de l’Europe que la Chine manipule le continent européen. Que ce soient les droits de l’homme, le Tibet, ou les accords commerciaux, chacun des grands pays européens a ses positions et elles ne sont pas coordonnees.
Cela ne rend pas pour autant la Chine invulnérable. L’annonce du besoin de fonds propres additionnels par les banques chinoises répond à une impulsion du gouvernement chinois qui leur demande de continuer à prêter aux entreprises et aux particuliers. Il s’agit de dizaines de milliards de dollars. Cinq banques chinoises figurent dans les 25 banques les plus importantes du monde. C’est une banque chinoise qui est au sommet des capitalisations boursières mondiales : ICBC a une capitalisation boursière de $ 300 milliards, $ 11.000 milliards de dollars d’actifs, 18.000 succursales et 600 présences en dehors de Chine. Il ne fait aucun doute que le gouvernement prendra les mesures qui permettent à ces banques de continuer à croitre.
La Chine continue à donner une image moderne et efficiente d’elle-même. Les Jeux Olympiques en ont été la démonstration. Mais afin de parvenir à une croissance maitrisée et efficace, elle a besoin de technologie et de connaissances qui ne peuvent venir pour le moment que de l’Occident. Cette monnaie d’échange dans le commerce international doit être utilisée stratégiquement : n’oublions pas que les Chinois sont les maitres de la copie et peu scrupuleux en matière de propriété intellectuelle.
La leçon est claire : il faut aborder la Chine avec une grande vigilance, mais aussi en sachant clairement quels sont les objectifs poursuivis dans les divers domaines et décider quelles sont les priorités devant la complexité des objectifs poursuivis.
C’est également dans ce contexte que nous nous sommes lourdement trompés sur la manière dont la Chine approchait le sommet de Copenhague. Les Chinois ont fait savoir qu’ils ne voulaient pas d’obligations contraignantes, ne signeraient pas un vrai contrat et ont envoyé des négociateurs de niveau inferieur. Le Premier chinois n’a voulu traiter qu’avec Barack Obama qui a obtenu la signature de l’accord intervenu le dernier jour. Cela ne veut pas dire qu’elle ignore l’environnement. Mais la gravité de sa situation en matière d’environnement impose des mesures fondamentales qu’elle a décidé de mettre en application comme elle l’entend.
Sans cet exercice difficile, la Chine continuera à utiliser subtilement son pouvoir commercial pour imposer son pouvoir politique. La plus grande erreur que nous puissions commettre est de sous-estimer ce pouvoir.
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