A la fin du mois d'avril, une usine BMW flambant neuve devrait être inaugurée près de Pékin. La Chine étant devenue le premier marché automobile mondial devant les Etats-Unis, cet événement n'est pas anodin. Depuis un an, les ventes du constructeur bavarois ont doublé dans le pays, passant de 50 000 à 100 000 véhicules. Une bonne nouvelle pour les constructeurs allemands " haut de gamme ", alors que la crise frappe de plein fouet les marchés américain et européen.
En Europe, la crise du " premium " touche plus sévèrement la France que l'Italie ou la Grande-Bretagne. Pour BMW, l'Hexagone est le quatrième marché européen derrière l'Allemagne, l'Italie et la Grande-Bretagne et, en dépit d'une médiocre année 2009 (ses ventes ont chuté de 11,7 %), le constructeur bavarois y conserve sa place de leader sur le segment, devant Mercedes et Audi.
Pour conserver une longueur d'avance sur ses concurrents, la Bayerische Motoren Werke (usines bavaroises de moteurs) s'adapte aux réalités industrielles et environnementales en proposant des propulseurs de plus en plus sobres et en lançant de nouveaux modèles.
Commercialisé il y a peu, le X1, véhicule de loisirs qui rejoint la grande famille du X bavarois (X3, X5, X7), connaît un certain succès en France : 800 ventes mensuelles au lieu des 500 espérées au moment de son lancement.
Dans un registre plus classique, la nouvelle Série 5 entend bien demeurer la troisième " Béhème " la plus vendue en France, derrière les Série 3 et Série 1. Pour cette sixième génération de Série 5, la concurrence directe s'appelle, comme d'habitude, Mercedes Classe E et Audi A6. Et dans cet étroit créneau aussi exigeant que lucratif, où les tarifs d'entrée de gamme flirtent avec les 50 000 euros, la lutte est féroce.
Celles et ceux qui n'ont jamais accroché au style trapu, mastoc et un tantinet agressif des différentes Série 5 qui se sont succédé depuis 1972 vont être agréablement surpris par la nouvelle venue dont la longueur atteint 4,84 mètres. Feux avant effilés, courbes élégantes, plis courant le long du capot, elle adopte un petit air de Jaguar musclée qui lui sied à ravir. A l'intérieur, les déceptions passées concernant certains plastiques indignes du segment sont oubliées : " Nous en avions assez d'entendre dire qu'Audi est la référence en matière de qualité de finition ! ", avoue l'un des responsables de BMW France.
De fait, une fois confortablement installé dans les sièges de la nouvelle Série 5, la perception des matériaux est très satisfaisante. Le style intérieur reste classique, mais la nouvelle berline statutaire bénéficie d'une multitude de gadgets technologiques qui peuvent rendre la conduite plus agréable : affichage tête haute, système de guidage perfectionné ou d'amortissement variable piloté permettant de choisir entre trois types de conduite, du plus confortable au plus sportif.
Réputé, à juste titre, pour ses moteurs, le constructeur bavarois ne déçoit pas avec son six-cylindres en ligne Diesel et son TwinPower Turbo essence. Beaucoup plus confortable et moins raide que les précédentes générations, la nouvelle Série 5 bénéficie en outre de la nouvelle boîte Servotronic à huit rapports, un régal de douceur.
Alain Constant
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