L'observation, durant trois mois, de 183 sites accessibles au grand public dans onze pays, a permis de mettre au jour des annonces portant sur des espèces strictement protégées, pour une valeur d'environ 2,8 millions d'euros. Les Etats-Unis étaient responsables de 70 % des échanges, avec un volume de transactions dix fois supérieur à celui du Royaume-Uni et de la Chine.
Grande victime de ce commerce en ligne : l'éléphant. " On estime que 20 000 éléphants sont abattus chaque année par les braconniers qui prélèvent leurs défenses pour les revendre, et, de fait, l'ivoire représente plus de 73 % des activités commerciales observées ", souligne le rapport de l'IFAW. Le commerce d'oiseaux exotiques vivants (20 %) vient en deuxième position. Suit une grande variété d'autres espèces protégées : primates, félins et reptiles. Ou de leurs " dérivés " : vin d'os de tigre, bile d'ours, des produits fort prisés par la médecine traditionnelle chinoise.
Comment lutter contre ce " e-commerce " ? Depuis deux ans, la plupart des grandes plates-formes en ligne (y compris le puissant site chinois Taobao.com) ont interdit le commerce de l'ivoire, et celui des principales espèces les plus menacées. Mais les vendeurs déguisent leurs offres, changent d'orthographe pour échapper aux filtres, et parviennent bien souvent à leurs fins.
Consciente du problème, la Convention sur le commerce international de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction (Cites) a créé, en 2009, un groupe de travail chargé d'examiner les moyens de renforcer le contrôle sur le commerce en ligne. Ses conclusions ont été présentées lors de la dernière conférence des parties de la Cites, en mars dernier à Doha (Qatar).
" Contrairement à ce que nous espérions, la conférence n'a donné lieu à aucune résolution contraignante en matière de commerce en ligne ", constate Cécile Sissler-Bienvenue, experte française de l'IFAW. Toutefois, une résolution déjà existante sur la lutte contre la fraude a été amendée, pour inviter chaque pays membre de la Convention à évaluer l'efficacité des dispositions nationales au regard de ce que représente la menace Internet. Un premier pas ?
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