Le pétrolier français envisage une prise de participation dans la construction d'une raffinerie dans le sud de la Chine. Ce projet de 9 milliards de dollars est mené par le chinois Sinopec et le koweïtien KPC.
Total veut renforcer ses positions dans l'empire du Milieu. Le groupe discute avec le Koweït d'un projet de raffinerie en Chine, a déclaré hier le directeur général de Total, Christophe de Margerie, à Koweït City, cité par Bloomberg.
Le français étudie la possibilité de rejoindre un projet de complexe industriel mené par le pétrolier chinois Sinopec et son partenaire koweïtien Kuwait Petroleum Corporation (KPC). Les deux acteurs comptent investir 9 milliards de dollars dans la construction d'une raffinerie d'une capacité de 300.000 barils par jour dans le Guangdong, dans le sud de la Chine. Le site, qui devait initialement voir le jour à Nansha, près de Hong Kong, a été déplacé suite à une vive opposition locale.
Ce complexe sera l'un des plus importants du pays. Il comprendra des installations pétrochimiques capables de produire 1 million de tonnes d'éthylène par an. Les autorisations sont attendues pour la fin de l'année et la mise en service pourrait intervenir à partie de 2013. Le Koweït alimentera la raffinerie en brut.
Sinopec et KPC possèdent chacun 50 % de la coentreprise, mais la compagnie nationale koweïtienne pourrait céder une participation de 20 % à une grande compagnie étrangère. BP est sur les rangs. Son concurrent Shell a annoncé en décembre qu'il mettait un terme à ses discussions.
Des marges sous pression
Pour Total, ce projet constituerait une belle opportunité, même si aucune signature n'est imminente. La Chine représente une zone de développement majeure en termes tant de consommation de carburants que de besoins de plastiques. Dans la pétrochimie, ce serait le moyen pour Total de prendre pied dans le pays par lui-même, sans s'appuyer sur sa co-entreprise avec Samsung.
Dans le raffinage, le pétrolier français dispose déjà d'une participation de 22 % dans l'usine de Dalian dans le nord du pays. Il développe aussi deux réseaux de distribution autour de Shanghai et de Pékin.
Mais le projet n'est pas sans risque. Les prix du carburant restent en grande partie fixés par l'Etat en Chine. Lorsque le baril dépasse les 80 dollars, les marges des raffineurs sont sous pression. Pris en tenaille par l'envolée du brut et le maintien des prix d'Etat à des niveaux très bas, les grands raffineurs chinois comme Sinopec ou Petrochina ont enregistré des pertes importantes en 2007-2008.
EMMANUEL GRASLAND
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