Cette fois-ci, on ne sortira pas le stylo pour signer de « gros contrats », comme l'a confié Jean-Pierre Raffarin lui-même. Il faut dire que cette nouvelle visite de Nicolas Sarkozy suit de près celle de François Fillon en décembre, et précède aussi de peu celle que doit effectuer en France le président Hu Jintao à l'automne. On va bien sûr parler d'économie, mais à un niveau plus « stratégique », affirme-t-on côté français, notamment dans la perspective de la préparation du prochain G20.
Malgré la présence de grands patrons dans la délégation française (LVMH, Michelin, Vuitton, Suez Environnement, EDF, PSA Peugeot Citroën, Thales), aucune grande cérémonie de signatures n'est a priori prévue. Mais on paraphera tout de même - au niveau des ministres concernés - une série d'accords.
On concrétisera ainsi une affaire déjà lancée : la création par la Caisse des dépôts et consignations et la China Development Bank d'un fonds de 500 millions d'euros pour aider des PME françaises à s'implanter en Chine et des PME chinoises en France. Quelques nouveaux accords de coopération industrielle pourraient également être signés, notamment entre EDF et CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company).
La grosse artillerie commerciale sera plutôt sortie lors de la venue à Paris du chef de l'État chinois, qui s'effectuera dans le cadre d'une tournée européenne. Il semble que Pékin veuille à cette occasion « faire masse » dans les contrats signés, prouvant ainsi que la balance n'est pas si déséquilibrée que cela. Que la Chine n'est pas seulement un pays « vendeur », dont les exportations à bas prix menacent l'emploi en Europe et aux États-Unis, mais aussi un « acheteur » de premier plan.
Une centaine d'Airbus
On devrait alors voir se concrétiser une série de contrats actuellement en discussion. Après les achats d'avions de 2007, signés à l'occasion d'une précédente visite de Nicolas Sarkozy, une nouvelle commande d'une bonne centaine d'Airbus de la famille A 320 devrait être passée par la Chine, avec en sus entre 10 et 30 appareils de la famille A 330. Côté aéronautique encore, après avoir obtenu le moteur et la nacelle du futur avion C919 chinois, Safran pourrait aussi obtenir le câblage de l'appareil.
Dans le secteur nucléaire, ce pourrait être la suite de Taishan avec la signature de deux réacteurs EPR de plus (Nos 3 et 4), ainsi qu'une avancée sur le dossier majeur de l'aval du cycle, avec le projet d'une usine de retraitement et de recyclage du combustible.
© 2010 Le Figaro. Tous droits réservés.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire