Deux mois après avoir décidé de ne plus céder à la censure des autorités chinoises sur Internet, Larry Page et David Drummond, le directeur juridique de Google, reviennent sur la situation du groupe dans le pays.
Comment fonctionne aujourd'hui le moteur de recherche Google en Chine ?
Larry Page - Nous avons déplacé les serveurs du moteur de recherche à l'extérieur du " firewall " - le système de sécurité anti-intrusion du gouvernement chinois pour contrôler l'Internet - , à Hongkong. Comme eux en politique, nous avons " deux systèmes pour un seul pays ".
En Chine, quand les internautes font une recherche, elle passe par le " firewall " avant d'atteindre Google. Elle est donc censurée, mais pas par Google, par le gouvernement chinois. Sinon, si vous faites une requête non autorisée, vous êtes déconnectés. Cela fonctionne raisonnablement bien, il y a encore des gens qui utilisent Google.
Nos bureaux de Shanghaï et de Pékin sont encore ouverts. En revanche, sur notre système d'exploitation pour téléphones mobiles, Android, nous avions un certain nombre de discussions et déjà des accords de distribution, mais nous ne sommes plus très actifs sur le sujet en ce moment.
Etes-vous toujours actuellement en discussion avec les autorités chinoises ?
David Drummond - Nous poursuivons un dialogue constant avec les autorités. Nous avons l'intention de continuer à être présents en Chine. Evidemment, notre marge de manoeuvre dépend de l'attitude du gouvernement. Nous aimerions continuer à fonctionner, mais nous ne connaissons pas la réponse complète du pouvoir chinois.
Finalement, cette affaire a été bonne pour votre image : vous êtes apparus comme capables de résister au pouvoir chinois, et vous êtes toujours présents sur place...
D. D.
La solution qui consiste à servir les utilisateurs depuis Hongkong, hors du " firewall ", n'est pas une solution optimale pour nous. Cette décision n'a pas été prise pour des considérations commerciales, mais nous pensons que c'était la bonne chose à faire. Nous faisons encore sur place de la publicité en ligne et de la recherche évidemment.
L. P.
Mais environ la moitié de nos services sont " éteints " là-bas, car ils tomberaient sous la censure de Pékin, encore plus sûrement que le moteur de recherche. Comme notre service de cartographie (" maps ") ou YouTube.
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