Les pays de l'OCDE et d'Amérique latine sont les plus ouverts aux prises de participations étrangères. Les plus fermés sont la Chine et l'Indonésie.
Singapour ne doit pas faire illusion. C'est en Asie de l'Est et dans le Pacifique que les restrictions imposées aux prises de participations des entreprises étrangères sont les plus nombreuses dans le monde, à commencer par la Chine et l'Indonésie. À l'inverse, l'Europe de l'Est et l'Asie centrale se montrent les régions les plus ouvertes, selon le rapport « Investing Across Borders 2010 », publié hier par le groupe de la Banque mondiale.
Réalisé sur la base d'une enquête effectuée entre avril et décembre 2009, il passe au crible 87 pays sur la base de quatre critères : les prises de participations, les temps qu'il faut pour créer une entreprise quand on est étranger, l'accès au foncier et les régimes d'arbitrage commercial en cas de litige. Il laisse en revanche de côté les questions de sécurité, de stabilité économique, de compétence et d'infrastructures.
Parmi les pays les plus ouverts aux prises de participations étrangères figurent naturellement les grands pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) dont le Chili. En Amérique latine, le Guatemala et le Pérou « figurent parmi les pays les plus accueillants ». L'Afrique subsaharienne est également bien classée.
Règlements tatillons
En revanche, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord se montrent restrictifs, à l'exception de la Tunisie. L'Asie du Sud reste très fermée dans les secteurs des mines, du pétrole et du gaz.
C'est en Europe de l'Est et en Asie centrale que l'on peut monter le plus vite son entreprise : 4 jours en Géorgie, 7 en Albanie, contre 6 au Canada. La France se place dans la moyenne de l'OCDE. À l'opposé, les délais sont particulièrement longs en Amérique latine : 179 jours au Venezuela, 166 jours au Brésil. C'est beaucoup plus qu'en Asie où la Chine demande en moyenne 99 jours, le Vietnam 94 et l'Indonésie 86. Une exception toutefois, Singapour encore, où 9 jours suffisent pour ouvrir son entreprise.
Si les pays de l'OCDE et les pays d'Amérique latine permettent sans problème d'acquérir des terrains, il n'en va pas de même partout dans le monde, relève la Banque mondiale. Ainsi en Asie, exception faite de la Malaisie, de la Thaïlande et de Singapour, aucun pays n'autorise les achats par les étrangers. Et au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie du Sud, on loue son terrain, on n'en devient pas propriétaire.
La banque, qui plaide pour davantage d'ouverture, remarque que ce sont en fait les pays qui jouent la transparence et qui disposent de lois claires qui attirent les investisseurs étrangers, pas ceux qui ont des règlements compliqués et tatillons.
Le constat n'a rien d'étonnant. Mais plus surprenant sans doute, le rapport « Investing Across Border 2010 » souligne aussi que 70 % des pays sur lesquels la Banque mondiale s'est penchée sont passés à côté de belles opportunités d'investissements, non pas à cause de leurs législations, mais parce qu'ils n'ont tout simplement rien fait pour promouvoir, de manière publique ou privée, leurs marchés à l'étranger.
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