Les pays de l'Asean, la Chine, le Japon, la Corée, l'Inde et l'Australie se retrouvent au Vietnam.
Hanoï accueille ce matin les dix pays de l'Asean, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (1), avant de s'ouvrir samedi à la Chine, la Corée du Sud, le Japon, l'Inde, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Ce double sommet au Vietnam promet d'être très largement centré sur la monnaie chinoise, le yuan, que le monde entier juge sous-évaluée. Hier encore, le patron du FMI (Fonds monétaire international) pour l'Asie a demandé à Pékin de « faire en sorte qu'elle s'apprécie ».
Au lendemain de la réunion des ministres des Finances du G20 en Corée du Sud, qui se sont mis d'accord pour éviter une guerre des monnaies et pour réclamer que les taux de change soient « déterminés par le marché », l'avertissement s'adresse aussi à tous les pays d'Asie qui maintiennent artificiellement bas leurs taux de change pour aider leurs exportateurs.
Ce problème est d'ores et déjà au centre d'une réunion ouverte hier, à Hanoï également, entre les dirigeants d'entreprise de la région. Tous souhaitent un meilleur environnement des affaires, tant sur le terrain commercial que sur celui des investissements. Ils veulent renforcer les réseaux routiers, ferroviaires, maritimes et aériens de l'ensemble des pays de l'Asean et notamment construire pas moins de 42 nouveaux ports. Mais ils savent que la réussite de ces projets passe aussi par un équilibre monétaire bien compris de tous. La Chine, dont l'accord de libre-échange avec l'Asean est entré en vigueur au premier janvier de cette année, est évidemment l'interlocuteur tout-puissant du sommet de Hanoï.
Américains et Russes invités
Ensemble, l'empire du Milieu et les pays de l'Asie du Sud-Est représentent un PIB (produit intérieur brut) cumulé de 6 000 milliards de dollars (4 350 milliards d'euros). Et leurs échanges commerciaux auront dépassé 200 milliards de dollars cette année.
Mais, surtout, Pékin voit dans l'Asean le moyen de promouvoir le yuan comme moyen de paiement pour remplacer le dollar. Pour le moment, ses expériences dans ce domaine sont limitées à Hongkong, à Macao et à quelques autres pays de la région. Or, la Chine a besoin de tester sa monnaie, qui n'est toujours pas convertible, sur un nombre croissant de marchés étrangers pour vérifier son poids sur l'échiquier international.
C'est d'autant plus important pour elle qu'elle est engagée dans une crise diplomatique avec le Japon, à propos des îles de Senkaku (Diaoyu en chinois) et que le sommet de Hanoï va cette année dépasser le seul cadre asiatique. Les Américains, représentés par Hillary Clinton, et les Russes sont en effet invités pour la première fois à participer aux débats dimanche. Une initiative qui devrait se reproduire l'an prochain et les années suivantes.
(1) Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Vietnam.
© 2010 Le Figaro. Tous droits réservés.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire