Les groupes pétroliers chinois multiplient les investissements stratégiques au Brésil, à l'image du premier raffineur asiatique Sinopec, qui va racheter 40 % de la filiale locale de l'espagnol Repsol. En mai, Sinochem avait déjà repris 40 % du site de Peregrino au norvégien Statoil. Ces opérations visent les gisements en eaux profondes découverts depuis 2007.
Pour étancher une soif énergétique toujours plus importante, les compagnies pétrolières de l'empire du Milieu multiplient les acquisitions à l'étranger, et notamment au Brésil. Ainsi, l'espagnol Repsol a-t-il annoncé vendredi avoir vendu 40 % de sa filiale brésilienne, Repsol Brasil, au numéro deux chinois Sinopec, par le biais d'une augmentation de capital de 7,1 milliards de dollars (5,2 milliards d'euros).
Le premier raffineur asiatique serait aussi candidat -de même que le troisième pétrolier chinois CNOOC -au rachat de certains actifs du groupe pétrolier et gazier brésilien OGX, rapportait Reuters mi-septembre. En mai, c'est le norvégien Statoil qui a annoncé la cession à la société publique chinoise Sinochem de 40 % du site de Peregrino pour 3,1 milliards de dollars (2,45 milliards d'euros). Ces opérations stratégiques visent les très importants gisements en eaux profondes découverts au large des côtes brésiliennes depuis 2007. L'alliance avec Sinopec doit permettre à Repsol Brasil de « faire face aux investissements nécessaires pour le développement complet de ses actifs brésiliens, notamment les découvertes dans les bassins pré-salins [situés sous une épaisse couche de sel] de Guará et Carioca », a indiqué le numéro un espagnol.
Cette association apporte aussi plus de « tranquillité financière » au groupe, qui veut investir 15 milliards de dollars au Brésil dans les dix prochaines années, a ajouté son directeur général des opérations, Miguel Martínez, à la chaîne espagnole CNN +. A l'issue de l'opération, qui doit encore être validée par les autorités de la concurrence, Repsol conservera 60 % de sa branche brésilienne, que l'opération valorise au total à 17,8 milliards de dollars. Cette dernière deviendra ainsi « une des entreprises énergétiques privées les plus importantes d'Amérique latine », se targue le pétrolier espagnol. Celui-ci estime qu'entre 1,1 et 2 milliards de barils sont récupérables dans le bassin de Guará, exploité au sein d'un consortium avec l'anglais British Gas et le brésilien Petrobras.
Fin 2009, ce dernier avait signé un accord pour un emprunt de 10 milliards de dollars auprès de la Chine, qui serait en passe de devenir le premier investisseur direct étranger au Brésil, selon le site d'information brésilien « G1 ».
Jessica Berthereau
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