Pays de la loire
Spécialisé dans la génétique du canard et de l'oie, le groupe vendéen accroît ses capacités de production en Chine et cherche à renforcer par croissance externe ses capacités d'accouvage en France.
C'est à Vieillevigne, dans le bocage vendéen, que se trouve Orvia, l'un des leaders mondiaux de la génétique palmipède. Ce groupe, détenu par Benoît Gourmaud, aborde une nouvelle étape de son expansion internationale avec, pour projet phare, la construction, près de Pékin, d'un complexe de production de 10.000 m2, d'un coût de 4,5 millions de dollars. Orvia y développera son savoir-faire en matière d'assemblage génétique débouchant sur la production de « grands-parents et de grands-grands-parents » de reproducteurs pour le marché asiatique, où il envisage d'étendre son réseau de distributeurs. Orvia a déjà établi deux joint-ventures en Chine et fondé deux filiales qu'il contrôle à 100 %. Le groupe se confronte en Asie à son grand concurrent, le britannique Cherry Valley, détenant 95 % du marché sur le canard de Pékin, celui que l'on cuisine en canard laqué.
Présent dans 40 pays, Orvia revendique, en revanche, une position dominante en Europe, avec 70 % du marché de la génétique sur le canard Mular, destiné au foie gras, et 50 % sur le Barbarie, pour la viande. Le marché du palmipède représente 400 millions de têtes par an en Europe et 5 milliards en Asie.
Deux métiers complémentaires
L'histoire d'Orvia démarre en 1976 avec Le Couvoir de la Seigneurtière. Par croissance externe, un groupe se constitue et Benoît Gourmaud, quarante-neuf ans, qui en a désormais le contrôle, l'oriente vers deux métiers complémentaires : l'accouvage industriel, c'est-à-dire la production d'animaux d'un jour, et surtout la génétique, en amont de la filière. Cette activité de recherche et développement porte sur la sélection et la définition des critères caractérisant une lignée. Orvia l'effectue en lien avec des laboratoires de génétique privés ou publics, en Allemagne et en France, dont celui du Syndicat des sélectionneurs avicoles aquacoles français (Sysaaf). C'est avec une gamme de services et d'équipements associés qu'Orvia commercialise ces lignées auprès d'une clientèle de filières agro-industrielles. « Il s'agit d'optimiser, d'exprimer au mieux le potentiel génétique et pour cela de maîtriser des critères génétiques, physiologiques, zootechniques, nutritionnels ou de résistance aux maladies », décrypte Benoît Gourmaud.
Orvia, qui emploie 300 personnes, est passé de 28,3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2006 à 55 millions cette année, le groupe ayant dans le même temps investi 3 millions d'euros par an. Le rachat de couvoirs en France et à l'étranger a contribué à ce développement. Le groupe, qui possède quatre sites de production en France et un cinquième en Hongrie, montre un fort appétit de croissance externe, notamment en France. « Nous cherchons à consolider nos capacités d'accouvage en achetant de petites sociétés, pour acquérir une dimension assurant des débouchés à notre activité génétique. Nous sommes en fait nos propres clients. Cela crée de la rentabilité générant les moyens d'un développement à l'international », poursuit le dirigeant, qui défend le dogme de l'autofinancement, la capacité du groupe sur ce point ressortant à 10,1% du chiffre d'affaires en 2009.
EMMANUEL GUIMARD
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