Réunis à Yokohama, les pays de la zone Asie-Pacifique entendent doper leurs échanges en baissant leurs tarifs douaniers mais les compétitions entre Américains, Chinois ou Japonais pèsent sur ces ambitieux projets.
Si les pourparlers du Forum économique Asie-Pacifique (Apec), qui se tenait ce week-end à Yokohama au Japon, ont été beaucoup moins conflictuels que ceux de jeudi et vendredi, au G20 de Séoul (voir ci-dessus), ils n'ont pas non plus permis aux plus grandes puissances économiques de la planète de dégager un programme concret de rééquilibrage de la croissance mondiale.
Après s'être violemment opposés en Corée du Sud sur leur politique monétaire respective, les Etats-Unis et la Chine ont bien tenté au fil des réunions publiques d'apparaître moins divisés et se sont entendus avec les autres membres de l'Apec - 21 pays de la zone Asie-Pacifique -pour condamner le protectionnisme, relancer, au sein de l'OMC, les négociations sur le cycle de Doha et encore « travailler » à la réalisation d'une zone de libre-échange regroupant tous les marchés de la région. Les délégations n'ont toutefois pas évoqué de calendrier concret pour cet ambitieux projet. Dans les prochains mois, les négociateurs des différents gouvernements espèrent travailler à une extension des deux accords liant déjà plusieurs pays de la région. Ils pourraient ainsi s'appuyer sur les structures de l'Asean + 3 qui regroupe les 10 pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), plus la Chine, le Japon et la Corée du Sud ainsi que sur le « TPP » (le partenariat trans-Pacifique), une petite zone de libre-échange pour l'instant limitée à Brunei, au Chili, à la Nouvelle-Zélande et à Singapour, mais que les Etats-Unis veulent intégrer, tout comme l'Australie, la Malaisie, le Pérou, le Vietnam ou encore le Japon.
Le Japon tiraillé
S'ils saluent ces initiatives, les experts notaient, hier soir, que la création d'une zone de libre échange Asie-Pacifique qui lierait les trois plus grandes économies de la planète (les Etats-Unis, la Chine et le Japon) avec quelques-uns des pays les plus dynamiques d'Asie et d'Amérique latine allait encore nécessiter de laborieuses négociations. Le Japon, qui reste l'un des principaux acteurs de la zone, a confirmé, hier, qu'il aimerait rejoindre le « TPP » mais n'a pas osé présenter sa candidature officielle. Les industriels du pays militent pour une adhésion de leur pays à ces pactes commerciaux, mais Naoto Kan, le Premier ministre nippon, redoute la colère de ses agriculteurs, qui ne survivent aujourd'hui que grâce à la fermeture du marché domestique aux productions étrangères.
YANN ROUSSEAU
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