L'agence de notation salue les « perspectives exceptionnelles de croissance » des deux pays.
Une fois n'est pas coutume, l'agence Standard and Poor's, habituée ces derniers mois à dégrader les pays d'Europe en crise, a relevé hier, sans grand risque, les notes qu'elle attribue à la Chine et à Hongkong. Elles passent respectivement de AA- à A pour l'une et à AAA, soit le meilleur niveau possible, pour l'autre.
« Nous pensons que les autorités chinoises répondront à de futures menaces contre la stabilité financière par des mesures opportunes », affirme l'agence, qui salue les « perspectives exceptionnelles de croissance du pays ». Perspectives dont profite bien évidemment Hongkong grâce à « l'approfondissement des liens économiques » du territoire avec Pékin.
La Chine, dont le PIB (produit intérieur brut) devrait, à 4 193 milliards d'euros, dépasser celui du Japon cette année, prévoit de contenir sa croissance à 8 % en 2011, contre 10 % cette année. Une croissance qu'elle veut maîtriser pour éviter les menaces de surchauffe. C'est la raison pour laquelle elle promet de maintenir inchangé le volume de ses prêts bancaires l'an prochain, autour de 838 milliards d'euros. Une politique monétaire prudente saluée par l'agence Standard and Poor's, qui souligne le faible endettement de la Chine (environ 23 % du PIB) et insiste sur ses énormes réserves de change.
Réévaluer le yuan
Fin octobre, les seuls Chinois du continent étaient toujours les premiers détenteurs des dettes du Trésor américain, avec l'équivalent de 685 milliards d'euros, ce qui n'est pas sans inquiéter Washington. Les États-Unis, qui ont enregistré un déficit commercial de 226 milliards d'euros avec la Chine pour les dix premiers mois de l'année, attendent avec impatience une véritable réévaluation du yuan.
Pékin, pour apaiser les tensions, a laissé sa monnaie remonter de 2,8 % par rapport au dollar depuis l'été dernier. Et, si les autorités continuent d'affirmer que la stabilité du yuan reste une priorité pour l'an prochain, les voix se multiplient pour reconnaître que la Chine devra tôt ou tard le laisser s'apprécier. Il lui faudra évoluer « conformément à la croissance économique du pays », soulignait dernièrement l'un des conseillers du gouvernement. Car la Chine sait qu'une hausse de sa monnaie l'aidera à combattre l'inflation. À 5,1 %, elle était en novembre au plus haut depuis 28 mois. Pékin promet de la maintenir à 4 % l'an prochain, mais avec l'explosion des prix de certains produits ces dernières semaines, comme ceux des légumes (+ 60 %) elle est au centre des préoccupations des ménages chinois, devant les inquiétudes concernant la santé et les tarifs de l'immobilier.
Les autorités doivent en tenir compte si elles veulent éviter les mouvements sociaux.
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