Cette sagesse issue des enseignements du Chinois Confucius (Ve siècle av. J. C.) prône la pratique de vertus individuelles et familiales, afin de réaliser l'harmonie sociale. Le confucianisme concerne aujourd'hui 250 millions de personnes, essentiellement en Chine
Qui était Confucius ?
Kong-fu-tseu (nom latinisé par les jésuites en Confucius) est né en 551 av. J. C. à Qufu, dans le Shandong (Nord-Est), et mourut en 479 : il est un peu plus jeune que Lao-Tseu (570-490) et à peu près contemporain de Bouddha (563-486). Son père, un militaire descendant des rois Chang, était âgé de 70 ans quand il vint au monde, premier garçon après dix filles. L'enfant se révèle vite d'une curiosité insatiable et d'une grande ardeur à l'étude. « Dans un hameau de dix foyers, vous êtes sûr de trouver quelqu'un comme moi, loyal et digne de foi, mais qu'il y en ait d'aussi désireux d'apprendre, je ne le pense pas », disait-il à son propos. Après être devenu magistrat, il quitte son poste afin de voyager à travers la Chine pour dispenser son enseignement à tous - princes et représentants de la classe dirigeante, mais aussi personnes d'humble condition - en échange de « lamelles de viande séchée ». Érudit et pédagogue hors pair, il veut, à travers l'éducation, assurer l'ordre social et restaurer la paix dans une période de rivalités entre les principautés chinoises. Sa règle d'or : « Bien apprendre pour mieux penser, mieux penser pour bien comprendre, bien compren dre pour mieux apprendre. »
Privilégiant l'oralité, il ne laisse aucun écrit. C'est après sa mort que ses disciples recueillirent son enseignement dans quatre ouvrages principaux - la Grande étude, l'Invariable Milieu, les Entretiens et le Mengzi - qui prirent une grande importance avec l'essor du confucianisme. Ce corpus est le fruit de toute une école de pensée qui se réclame du maître, mais il faut rester prudent : les disciples de Confucius ont-ils tout retenu de son message ? Ne l'ont-ils pas déformé ou trahi ?... Après la mort de Confucius également, le prince de Lu fait ériger un petit temple à l'emplacement de sa maison de Qufu : c'est dans ce cimetière, comptant 100 000 tombes sur 300 ha, qu'ont été enterrés tous ses descendants ; son 77e descendant, Kong Te-cheng, né en 1920 à Qufu, vit toujours à Taïwan. Ces descendants vont assurer un culte quasi religieux autour de sa mémoire. Ce qui fait dire à Jacques Sancery (1) que « Confucius est le seul homme qui, de dynastie en dynastie, traverse toute l'histoire chinoise ». Depuis 2006, l'anniversaire de Confucius est à nouveau fêté officiellement en Chine le 28 septembre.
Qu'est-ce que le confucianisme ?
Il ne s'agit pas d'une religion (puisque dans le confucianisme il n'y a ni dogme, ni clergé, ni temple), ni d'une vision spirituelle (il ne se prononce pas sur l'au-delà), mais d'un enseignement éthique. Le confucianisme prône l'acquisition de « cinq vertus » ou « cinq obligations » : la bienveillance (ren), la droiture (yi), la bienséance (li), la sagesse (zhi) et la loyauté ou fidélité (xin). À ces valeurs morales, s'ajoute la pratique de la piété filiale (xiao). Ces « cinq obligations », sans lesquelles l'ordre et l'harmonie sociale ne peuvent se concevoir, doivent réguler les « cinq relations » : entre prince et sujets, père et enfants, frères aînés et puînés, mari et femme, amis et camarades. « Celui qui ne possède pas le "ren" est incapable de séjourner tant dans le malheur que dans le bonheur », disait Confucius. Un adepte de la voie confucéenne vise à devenir une personne « noble » (junzi), capable de guider les autres en donnant l'exemple. Seul un souverain qui gouverne de façon bienveillante et maintient les rites peut gagner le respect du peuple, établir une autorité centrale et unir la Chine. Conséquence de cette éthique privilégiant un système de pensée très encadré et une stricte conformité sociale : tout au long de son histoire, le confucianisme a dévalorisé les femmes (du fait de son approche patriarcale) et a parfois été responsable de répressions fanatiques contre les peuples et les cultures non chinois. C'est là le côté sombre de la tradition confucéenne.
Comment s'est développé le confucianisme ?
Persécuté sous les Qin (IIe siècle av. J. C.), le confucianisme devient doctrine officielle de l'empire chinois sous les Han (du Ier siècle av. J. C. au IIIe siècle apr. J. C.). À la même époque, l'historien chinois Sima Qian rédige une hagiographie de Confucius, faisant de lui le modèle accompli du sage. À partir de cette période, la doctrine confucéenne se répand en Chine et va servir de contexte culturel de base dans lequel le bouddhisme (en Chine à partir du Ier siècle de notre ère), puis le taoïsme (à partir du Ve siècle) se développeront. Pendant près de quinze siècles, les trois enseignements sanjiao - confucianisme, bouddhisme et taoïsme - s'influenceront mutuellement et contribueront à éviter les guerres de religion - transformées en luttes d'influence auprès de l'empereur. Parce qu'il cherche à résoudre les problèmes présents, le confucianisme apparaît très pragmatique. Jusqu'en 1911, il était une matière au concours d'entrée dans la fonction publique, les candidats étant évalués sur leurs connaissances de toute la doctrine confucéenne. Rien d'étonnant, donc, à ce que la Chine du XXIe siècle à la formidable croissance économique propose la figure de Confucius pour retrouver une identité culturelle. Actuellement, on compte environ 250 millions de confucianistes, principalement en Chine, mais aussi en Corée, au Japon et au Vietnam.
Claire LESEGRETAIN
© 2011 la Croix. Tous droits réservés.
2 commentaires:
c'est franchement pas très pro d'écrire un article sur un sujet qu'on maîtrise aussi mal...
c'est franchement pas très pro d'écrire un article sur un sujet qu'on maîtrise aussi mal...
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