Le groupe PSA Peugeot Citroën étudie la possibilité de créer une troisième marque, sans doute en partenariat avec le chinois Changan pour répondre à la demande de véhicules bon marché.
Renault a bien sa Logan Dacia, PSA Peugeot Citroën pourrait un jour avoir à son tour une marque low cost. Le constructeur automobile français, qui a prévu de commercialiser, d'ici à 2012-2013 une série de véhicules d'entrée de gamme avec son nouveau partenaire chinois Changan, n'exclut pas de lancer à cette occasion une nouvelle marque, dont la vocation serait de faire entrer le groupe sur le segment low cost à l'échelle mondiale. « Nous ne sommes pour l'instant pas présents sur ce segment de marché. Nous réfléchissons à la possibilité d'y être un jour. La réponse ne sera pas forcément positive, mais si nous le faisons, je ne nous vois pas le faire avec les marques Peugeot ou Citroën », explique Philippe Varin, le président du directoire de PSA, qui ajoute que la commercialisation devrait également se faire via des canaux ou des réseaux de concessionnaires distincts.
Cohérence avant tout
Engagé dans une stratégie de montée en gamme avec ses marques historiques, le groupe automobile estime en effet qu'il ne pourrait pas d'un côté chercher à remonter le prix de vente de ses véhicules en lançant de nouveaux modèles comme la RCZ ou la ligne DS et de l'autre associer l'image du lion ou des chevrons à des voitures bon marché. « La force d'une marque, c'est sa cohérence », explique le patron de PSA. « Le marché automobile est en forme de sablier. Nous avons des modèles spécifiques pour le haut de gamme, mais nous ne sommes pas présents sur la partie basse », analyse Philippe Varin. « Le marché évolue. Nous devons nous adapter », explique le dirigeant.
La base de ce premier véhicule pourrait être apportée par Changan, qui dispose déjà d'une offre low cost. Ce nouveau modèle serait différent de la future voiture de catégorie C (l'équivalent en taille de la 408) qui doit être assemblée à partir de 2012 à Vigo, en Espagne, puis en Chine et enfin à terme en Inde où le groupe est en train de s'implanter. L'identité de cette nouvelle marque n'est pas encore arrêtée, mais le groupe réfléchit à un nom dont la résonance conviendrait aussi bien au marché chinois qu'au reste de la demande internationale.
Le groupe français estime qu'il est trop tôt pour savoir où pourraient être produits ces futurs véhicules. Au-delà des problèmes et des coûts logistiques, la priorité des usines chinoises restera, à moyen terme, au moins de faire face au boom de la demande interne. Sur ce marché, devenu le premier au monde, le groupe automobile souhaite faire passer sa part de marché de 3,4 % à 8 %.
Le tandem PSA-Changan ne s'interdit toutefois pas d'exporter une partie de sa production. La joint-venture devrait ainsi chercher dans un premier temps à exporter vers l'Asie du Sud-Est une partie de sa production de véhicules utilitaires légers.
A l'occasion d'une rencontre avec la presse, Philippe Varin a également rappelé que la première société commune montée en Chine (DPCA) avait dégagé en 2010, pour la première fois, de réels bénéfices (159 millions d'euros, soit 14 % du résultat net du groupe). Cette coentreprise devrait d'ailleurs verser son premier dividende cette année pour le compte de l'exercice 2010. Le groupe automobile, qui poursuit sa stratégie de mondialisation, réaffirme qu'il entend réaliser la moitié de son chiffre d'affaires hors d'Europe en 2015, contre 32 % en 2009, et 39 % en 2010.
DAVID BARROUX
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