mercredi 4 mai 2011

Pascal Lamy ne veut pas croire à la mort de Doha - Ram Etwareea

Le Temps - Economie, mercredi 4 mai 2011

L'OMC maintient la Conférence ministérielle du 15 au 17 décembre à Genève

«C'est le moment, pour autant qu'il y en ait un, de penser et d'agir de façon systémique.» Nullement découragé par l'échec la semaine dernière de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de présenter un projet d'accord des négociations du Cycle de Doha, son directeur, Pascal Lamy, a exhorté mardi les pays à redoubler d'efforts, à faire des compromis et à reprendre les discussions.

Le directeur de l'OMC a accueilli avec un certain soulagement une proposition européenne de débloquer les négociations, notamment sur la réduction des droits de douane sur les produits industriels, ce qui a constitué le point d'achoppement. L'Union européenne espère qu'un compromis sera possible entre les Etats-Unis et la Chine, les deux pays dont les positions sont à présent très éloignées.

«Nous n'avons pas l'impression que ces derniers soient enchantés, mais il faut donner la chance à toutes les initiatives, a expliqué hier un diplomate qui a participé hier à la réunion du Conseil général, l'instance suprême de l'OMC. Nous savons que Chinois et Américains, appuyés par les Brésiliens et les Indiens, cherchent bilatéralement un compromis.»

Pour l'heure, Pascal Lamy ne voit pas d'autre alternative que de persévérer. «Il sait que Doha est réellement menacé de mort, mais en même temps, il ne peut pas mettre à la poubelle dix ans de travail, poursuit un autre diplomate. D'autant plus que les pays ont beaucoup à gagner même dans l'état actuel de négociation.»

Muni de son bâton de pèlerin, Pascal Lamy compte assister à trois conférences ministérielles (Organisation de coopération et de développement économiques à Paris; Pays les moins avancés à Istanbul; Coopération économique pour l'Asie-Pacifique au Montana, Etats-Unis) en mai et demander aux hommes politiques de prendre leur responsabilité. Il a convoqué une réunion du Conseil général à fin mai pour faire le point à partir de ses consultations.

«Il n'appartient pas au directeur de l'OMC de jeter l'éponge ou de songer à un plan B, explique l'un de ses proches. Invoquer un plan B signifie l'échec du plan initial qui est de parvenir à un accord de Doha d'ici à la fin de l'année, tel que l'avait décidé le G20 en décembre dernier.»

Par ailleurs, l'OMC veut maintenir sa conférence ministérielle prévue du 15 au 17 décembre 2011 à Genève. Au départ, les ministres devaient y signer l'accord de Doha. «Cette perspective étant désormais improbable, ils devront décider de la suite à donner aux négociations, explique un diplomate. Ils pourront se donner un nouveau délai ou encore réduire les ambitions de Doha.»

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