Le Temps - Lundi 6 juin 2011
La croissance africaine devrait ralentir à 3,7% en 2011. Les secousses politiques en Afrique du Nord et en Côte d'Ivoire ainsi que la hausse des prix alimentaires et du pétrole freinent le décollage.
Les pays émergents s'imposent comme des partenaires à part entière, susceptibles d'apporter à l'Afrique de nouvelles opportunités de croissance. En 2009, la Chine a dépassé les Etats-Unis et est devenue le principal partenaire commercial de l'Afrique. Par ailleurs, la part des échanges de l'Afrique avec les pays émergents a sensiblement augmenté au cours des dix dernières années, passant de 23 à 39%. Les cinq pays émergents partenaires de l'Afrique les plus importants sont dorénavant la Chine (38%), l'Inde (14%), la Corée (7,2%), le Brésil (7,1%) et la Turquie (6,5%).
C'est ce qui ressort du rapport «Perspectives économiques en Afrique» publié lundi par la Banque africaine de développement (BAD), en collaboration avec l'Organisation de développement et de coopération économiques (OCDE), le Programme des Nations unies pour le développement et la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA). Toutefois, le rapport fait ressortir que les partenaires traditionnels - Etats-Unis et Europe - assurent encore la plus grande partie des échanges commerciaux (62%), de l'investissement (80%) et de l'aide publique au développement (90%) de l'Afrique. «Les économies émergentes sont en mesure de fournir le savoir-faire, les technologies et les expériences de développement supplémentaires nécessaires au relèvement du niveau de vie de millions de personnes vivant sur le continent», souligne le rapport.
Sur le plan conjoncturel, le rapport estime que la croissance devrait ralentir dans le continent en 2011 à 3,7%, sous le coup des événements politiques en Afrique du Nord, la guerre civile en Côte d'Ivoire et de l'escalade des prix alimentaires et du pétrole. En 2010, elle s'était établie à 4,9%. L'an prochain, elle devrait toutefois rebondir à 5,8%, «sous réserve d'un retour à la normalité économique» en Libye et en Côte d'Ivoire, estiment les auteurs du rapport.
La BAD et les autres organisations préviennent que le chômage structurel reste élevé dans de nombreux pays et que si les apports financiers à l'Afrique ont considérablement augmenté depuis dix ans, le continent doit redoubler d'efforts pour attirer des investissements dans des secteurs plus diversifiés.
(Agences)
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