vendredi 24 juin 2011

Pékin autorise les investissements étrangers en yuan - Gabriel Grésillon

Les Echos, no. 20959 - International, jeudi 23 juin 2011, p. 7

La mesure s'inscrit dans la stratégie globale d'internationalisation de la « monnaie du peuple ». Elle présuppose également le développement des marchés financiers chinois, un chantier auquel la Chine travaille également.

Selon le « China Business News », qui s'est procuré un document confidentiel de la banque centrale chinoise, Pékin aurait commencé à autoriser les premiers investissements directs étrangers sur son sol libellés en yuan. Même si une commission devra autoriser, au cas par cas, chacun de ces investissements, la nouveauté est incontestable : jusqu'à présent, les entreprises internationales investissaient essentiellement en dollar. Cette réforme s'inscrit dans la stratégie globale d'internationalisation du yuan décidée par les autorités chinoises. Une stratégie qui repose nécessairement sur deux piliers. Il faut, d'une part, permettre à la monnaie chinoise de sortir du territoire national, ce qui se fait par l'émission d'obligations libellées en yuan sur le territoire de Hong Kong, mais également par le biais de transactions commerciales libellées en yuan. Et, d'autre part, il importe de permettre à cette devise de revenir sur le territoire national, comme en témoigne cette nouvelle mesure.

S'affranchir du dollar

Ce dispositif vise notamment à s'affranchir progressivement du dollar, dont l'afflux continu en Chine entraîne une création monétaire qui n'est pas sans lien avec l'inflation. Il devrait progressivement mener la monnaie chinoise vers la convertibilité. Encore faudra-t-il, pour cela, que les marchés financiers chinois, encore balbutiants, se développent. A cette fin, Pékin a annoncé, hier, que les banques étrangères seraient désormais autorisées à proposer à leurs clients, en Chine, des placements collectifs (mélangeant actions, obligations et produits monétaires). Un type de produits encore rare en Chine, et qui devrait offrir aux épargnants une alternative aux simples dépôts bancaires. Non seulement ces derniers sont mal rémunérés, mais ils présentent en plus le défaut d'alimenter, via le système bancaire, un secteur immobilier déjà hypertrophié.

G. G.

Note(s) :

CORRESPONDANT À PÉKIN

© 2011 Les Echos. Tous droits réservés.

0 commentaires: