Le Monde - Economie, mardi 4 octobre 2011, p. MDE4
1 - Quel est le rythme de la croissance et de l'inflation en Chine ?
Le Fonds monétaire international anticipe une croissance de 9,5 % en 2011 et de 9 % en 2012, contre + 10,4 % en 2010, en raison de l'effet du ralentissement économique en Occident sur les exportations. Le taux d'inflation annuel a atteint 6,5 % en juillet, 6,2 % en août. L'objectif du gouvernement est d'atteindre 4 % fin 2011. Cette préoccupation a motivé un resserrement du crédit qui, avec la fin des effets du plan de relance de 440 milliards de yuans (52 milliards d'euros) annoncé en 2008, a pesé sur la croissance.
2 - Le gouvernement chinois peut-il mettre en oeuvre un nouveau plan de relance ?
La " rechute " des pays occidentaux pourrait entraîner la croissance de la Chine sous la barre des 8 %, un niveau plancher pour maintenir l'équilibre du marché du travail, estime la banque HSBC. Dans ce cas, " Pékin répondrait probablement afin de stabiliser la croissance à 8 % ou 9 % ", écrit son chef économiste en Chine, Qu Hongbin. Il songe notamment à un assouplissement de la fiscalité. L'inflation semblant avoir passé son pic cet été, Pékin disposerait aussi d'une marge d'assouplissement.
Mais un plan de relance de l'ampleur de celui de 2008, qui avait permis de conserver une croissance de 8,7 % en 2009, serait malvenu. " Les décideurs politiques ne voudront pas répéter l'erreur consistant à trop stimuler l'économie, qui a apporté l'inflation, la surchauffe immobilière et le risque de la dette des gouvernements locaux. "
3 - La Chine peut-elle utiliser ses 3 200 milliards de dollars (2 380 milliards d'euros) de réserves de change pour régler les dettes locales ?
" Ces réserves sont - certes - des actifs, mais il s'agit de contreparties, note Patrick Chovanec, professeur d'économie à l'université Tsinghua, à Pékin. Cette richesse a déjà été injectée dans l'économie chinoise quand ses clients ont changé leurs dollars pour acheter des produits en renminbis. " Cela reviendrait à les utiliser deux fois, ce qui est politiquement possible mais inflationniste et difficile à justifier sur les places financières étrangères, où les banques chinoises sont désormais cotées.
Selon Michael Pettis, professeur à l'université de Pékin, pour contrer le risque " d'une explosion directe de la dette publique interne, entraînant le système bancaire ", Pékin ne pourrait recapitaliser les banques qu'en émettant de la dette publique ou en mettant les ménages à contribution.
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