Les Echos, no. 21053 - Marchés, lundi 7 novembre 2011, p. 32
Toutes les grandes Bourses ont cédé du terrain depuis mi-juillet. L'Europe a été en première ligne, en particulier les valeurs cycliques et financières. Paris, par exemple, a dégringolé de 19 %. Les marchés émergents ont également beaucoup souffert. Seule Wall Street résiste un peu mieux.
Ni le G20, ni l'abandon du référendum grec sur l'euro, ni la baisse surprise des taux de la BCE n'y auront rien fait la semaine dernière. Le pessimisme ambiant continue de régner sur les places boursières. Malgré une belle hausse en octobre sur de nombreux marchés, la plupart des grands indices boursiers restent très en deçà de leur niveau d'avant l'été. Aucune des réunions et annonces depuis le premier plan sur la Grèce décidé le 21 juillet n'ont permis un véritable rebond durable. Depuis mi-juillet, les Bourses mondiales ont ainsi fondu de plus 3.300 milliards de dollars (1). Retour sur trois mois et demi de crise.
Tous les marchés sont affectés
Aucune des grandes Bourses mondiales n'a été épargnée par les turbulences européennes. Les marchés émergents ont lourdement souffert - en particulier l'Europe de l'Est et l'Asie : le MSCI « emerging markets » a dégringolé de 16 % depuis le 22 juillet. « Les pays émergents et, en particulier, la Chine sont entrés dans une nouvelle ère où les attentes de croissance (le principal facteur expliquant la surperformance de ces dernières années) ont été décevantes », souligne Alain Bokobza, responsable de l'allocation d'actifs globale chez Société Générale CIB. « Les émergents ont, en outre, pâti d'un phénomène d'aversion pour le risque et de leur plus grande sensibilité aux mouvements de marché », ajoute Philippe-Henri Burlisson, directeur des gestions fondamentales de Groupama AM.
Seuls les Etats-Unis se distinguent : le S&P 500 ne perd « que » 6,8 % depuis trois mois et demi. L'indice, qui a affiché en octobre sa plus forte progression mensuelle depuis 1991, a bénéficié de bonnes surprises sur le plan macroéconomique - même si elles ont été tempérées vendredi par le rapport mensuel sur l'emploi -et d'une saison des résultats plutôt faste : 70 % des 432 sociétés ayant communiqué leurs comptes trimestriels ont battu le consensus, selon Thomson Reuters.
L'Europe recule mais les écarts entre pays sont marqués
L'Euro Stoxx 50 a lâché 17,3 % depuis le 22 juillet. Sans surprise, Athènes est en première ligne (- 49,1 %). Mais, les pays centres de l'Europe ont aussi plongé : les Bourses de Paris et de Francfort ont cédé 18,7 % et 18,6 % depuis le 22 juillet, soit davantage que Madrid (- 14,5 %). La chute du CAC 40 avoisine donc celle de Milan (- 21,1 %), alors que l'endettement de l'Italie est actuellement au coeur des inquiétudes des marchés. « Les indices ayant un poids importants de financières - tel le CAC 40 -et de cycliques - le DAX -ont pâti de leur composition. En outre, l'Italie avait commencé à baisser un peu avant », précise Frédéric Buzaré, directeur de la gestion actions chez Dexia AM.
De leur côté, les principaux indices hors zone euro affichent également un repli sur la période, toutefois bien moins marqué. En monnaies locales, le Footsie 100 et le SMI ont cédé environ 6-7 %, bénéficiant, entre autres, de leur profil relativement défensif. « Londres affiche la meilleure performance rapportée en euros, alors que les investisseurs se sont reportés sur les pays hors de la tourmente », ajoute Alain Bokobza.
Les financières et les cycliques sont en première ligne
Cette période de turbulences a été caractérisée par une nette différenciation de performances entre les secteurs cycliques et financiers, d'une part, et les défensifs, d'une autre. « La crise a d'abord été financière, puis les inquiétudes se sont cristallisées au cours de l'été sur une possible récession et, plus récemment, sur le risque de "credit crunch" », rappelle Frédéric Buzaré.
Il n'y a donc rien d'étonnant que l'automobile, la banque et les minerais et métaux affichent les plus fortes baisses du Stoxx 600 depuis juillet. De même, au sein du CAC 40, Alcatel Lucent, Société Générale et Peugeot chutent de plus de 50 %. A l'inverse, la distribution ou encore le segment alimentation-boissons parviennent à limiter leurs reculs. Exception notable : les services aux collectivités ne jouent plus vraiment leur rôle « défensif ». « Le marché s'inquiète des politiques d'austérité avec de possibles hausses de fiscalité pour les "utilities". Sans compter les débats sur le nucléaire », explique Wilfrid Pham, directeur de la gestion actions de Natixis AM.
MARINA ALCARAZ
(1) Selon les calculs de S&P Indixes entre le 22 juillet et le 31 octobre.
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4 commentaires:
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