mercredi 2 novembre 2011

Comme Pékin, Moscou veut aider la zone euro - Nikita Robert

Tribune de Genève - Economie, mercredi 2 novembre 2011, p. 13

Le Kremlin a fait savoir qu'il était prêt à prêter un montant maximal de dix milliards de dollars pour soutenir la zone euro

Face à la crise de l'euro, Moscou souffle le chaud et le froid. Arkadi Dvorkovitch, le conseiller économique du Kremlin, vient d'annoncer que la Russie, est prête à soutenir la zone euro pour un montant s'élevant «jusqu'à dix milliards de dollars». Mais pas, comme l'envisage la Chine, via le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Moscou veut passer par le Fonds monétaire international (FMI). Sont aussi envisagées des aides bilatérales, notamment par le rachat d'obligations souveraines espagnoles.

«Dix milliards de dollars, on peut se le permettre», insiste Evgueni Gavrilenkov, économiste en chef de Troïka Dialog, l'une des principales banques d'investissement russes. Pour la Russie, troisième plus importante réserve de devises après la Chine et le Japon, il s'agit de participer à la reconsolidation de l'économie européenne, importatrice clef de son gaz et de son pétrole. Au plus fort de la dernière crise, elle avait déjà aidé l'Islande avec un prêt de 4 milliards d'euros.

Le 11 octobre dernier, le premier ministre Vladimir Poutine avait pourtant tranché autrement: «Je ne pense pas que les pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) aient un quelconque rôle à jouer», avait-il prévenu.

Envoyant des piques contre le «laxisme» de la discipline financière européenne. Et rappelant les bons fondamentaux de l'économie russe.

Moscou jouit en effet d'une dette publique représentant moins de 10% de son PIB et possède des réserves de devises atteignant en tout 500 milliards de dollars. De quoi faire beaucoup d'envieux en Europe Jouant les fiers-à-bras, Vladimir Poutine avait alors fait savoir que la Russie se montrerait conciliante mais à une condition: «Moscou exige une stratégie spécifique et claire de la part de l'Europe. » C'était déjà le cas avant l'annonce du référendum grec. . .

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