France Culture - Chronique internationale, lundi 25 mai 2009
Oui, elle redevient. Évidemment, ce n’est pas comme l’Arlésienne. La Corée du Nord a conçu une arme nucléaire dans le courant des années 90. Le projet remonte même aux années 80. Des aides diverses sont venues épauler les Nord-coréens et on le sait particulièrement aujourd’hui, le Pakistanais A. Q. Khan. Ce qui fait qu’on peut, sinon soupçonner, en tout cas envisager que la Chine a longtemps exercé une certaine complaisance sur ce programme nucléaire – ce n’est d’ailleurs plus le cas aujourd’hui.
Cette arme nucléaire nord-coréenne a été jugée inacceptable par l’ensemble de ses voisins – Chine et Russie comprise. Et, petit à petit, avec des pressions diverses, les Nord-coréens ont accepté d’y renoncer jusqu’à un certain point. Évidemment avec eux, les négociations sont difficiles. La parole signée n’est qu’une étape pour la suite d’une négociation dans laquelle une partie du contrat va être remis en cause. En gros, les propositions sont sur la table. Après avoir fait de la surenchère, George Bush a fait plutôt de la sous-enchère parce qu’il ne voulait pas être engagé sur un nouveau terrain alors qu’il donnait toute la place nécessaire au Moyen-Orient et donc, les Américains ont joué en Corée du Nord exactement la partition inverse de celle qu’ils jouent en Moyen-Orient, le multilatéralisme. Ils ne voulaient pas s’asseoir en face des Nord-coréens si les Chinois, les Russes n’étaient pas là. Et puis, finalement, cette pression a mené pas à pas et difficilement Kin Jong-Il à reculer.
Entre temps, la Corée a connu deux famines catastrophiques, un début d’immigrations en Chine qui a inquiété les dirigeants chinois, des organisations du pays considérables, des accidents mystérieux – d’explosifs notamment – qui ont fait sans doute des milliers de morts… On ne sait pas ce qui se passe réellement en Corée du Nord. On sait néanmoins que Kim Jong-Il a été malade et que cette maladie a certainement affaibli son pouvoir ou peut-être donné le pas à ceux de ces militaires qui considèrent qu’il n’y a rien à perdre et que la politique de l’affrontement est la meilleure.
Alors, il y a un phénomène nouveau dans cette affaire : c’est le rapprochement sino-japonais. Celui-ci est le résultat de la crise mondiale. On sait qu’au mois de décembre dernier, les Japonais, les Sud-coréens et les Chinois se sont rencontrés au plus haut niveau (les présidents, les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales). Ils ont quasiment décidé d’aller vers une monnaie asiatique, en tout cas un système de monétaire asiatique inspiré du défunt serpent européen avec des limites de variations, une coopération des banques centrales qui est plus forte que celle que nous avons en Europe, c’est-à-dire des aides automatiques en cas de faillites organisées, et bien entendu, tout ça, c’est très très mauvais pour la Corée du Nord.
D’ailleurs, les Nord-coréens ont envoyé un missile chantant – un de leurs missiles radiophoniques – juste au moment où le Premier ministre chinois rencontrait le premier ministre japonais, il y a de ça un an. Et ici, l’explosion fait partie d’une stratégie de perturbation. Simplement, Barack Obama fait la dure expérience que « quand on est président des États-Unis, on ne peut pas se concentrer sur un seul sujet ». Voici, que le Japon appelle à l’aide et évidemment cette violation grossière des accords précédents va nécessiter une mobilisation contre la Corée du Nord.
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Il y a 1 an
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