Un fonds de 120 milliards de dollars entre la Chine, la Corée du Sud, le Japon et les pays de l'Asean devrait permettre de prévenir les crises de liquidités.
Un « fonds monétaire asiatique » verra le jour, le 24 mars prochain, sous la forme d'un fonds d'urgence en devises de 120 milliards de dollars. Destiné à prévenir toute crise de liquidité dans la région, il réunit la Chine, le Japon et la Corée du Sud ainsi que les dix pays membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Il s'agit d'une version améliorée du dispositif de solidarité régional né en 2000 sous le nom d'initiative de « Chiang Mai ».
L'idée d'un fonds monétaire asiatique avait émergé au sortir de la crise de 1997-1998. La Thaïlande, l'Indonésie et la Corée du Sud avaient alors dû emprunter de fortes sommes au Fonds monétaire international (FMI). Au prix d'une réduction drastique de leurs dépenses publiques, de la privatisation d'entreprises d'Etat et de la hausse de leurs taux d'intérêt.
La mise en place d'un fonds régional s'est finalement fait attendre, découragée par le FMI et les Etats-Unis mais aussi par les rivalités nationalistes, dont la région est coutumière. La solidarité régionale s'est donc limitée dans un premier temps à une série d'accords bilatéraux d'échanges de devises. Les Etats ainsi liés s'engagent à se fournir mutuellement des réserves quand l'un des deux est en danger, par exemple sous le coup d'une attaque spéculative sur sa monnaie.
Mécanisme de solidarité
Le projet d'un véritable mécanisme de solidarité est revenu sur la table au plus fort de la crise financière, quand les pays asiatiques ont manifesté l'intention de se doter d'un fonds d'échanges de devises de 80 milliards de dollars. Finalement, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et les membres de l'Asean ont ratifié en décembre dernier l'inauguration de ce fonds avec une dotation plus forte de 120 milliards de dollars.
Financé à 80 % par la Chine, le Japon (38,4 milliards de dollars chacun) et la Corée du Sud (19,2 milliards de dollars), ce fonds permettra aux pays signataires, s'ils venaient à avoir un besoin urgent de liquidités, d'obtenir très rapidement un prêt d'un montant calculé en fonction de leur propre contribution.
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