Economique, facile à utiliser, stable à la cuisson et résistante aux changements de température, l'huile de palme a tout pour séduire les industriels. Surtout dans l'agroalimentaire, où on apprécie sa texture onctueuse qui donne du moelleux aux aliments et son goût neutre. Résultat, on la retrouve dans les plats préparés, les biscuits, les pâtes, les tartes, mais aussi les produits cosmétiques. Pourtant, l'huile de palme a mauvaise presse. A tel point que, sous la pression des médias, des consommateurs et des associations, de plus en plus d'entreprises, tels Findus ou le groupe Casino, la suppriment de leurs produits. Car elle est nocive pour le coeur et les artères. "L'acide palmitique, présent en très grande quantité dans cette huile, est athérogène. En d'autres termes, c'est un facteur de risque cardiovasculaire", explique le Pr Irène Margaritis, chef de l'unité d'évaluation sur la nutrition et ses risques à l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Il contribuerait également à l'apparition du diabète de type II. Mais pas d'affolement, insiste Irène Margaritis, "comme toujours, c'est l'excès qui pose problème. Le mot d'ordre est ni trop, ni trop peu". Or, c'est là que le bât blesse. Difficile de savoir quelle quantité on ingurgite quand les étiquettes restent muettes. Et quand, la plupart du temps, l'huile de palme se cache derrière des noms scientifiques (Elaeis guineensis, sodium palmate, sodium palm kernelate) ou le terme "huile végétale".
En revanche, "il n'y a aucune contre-indication en cosmétique", affirme Laurence Wittner, de l'Observatoire des cosmétiques, qui note principalement sa présence dans les gels douche et les crèmes.
Opter pour l'huile "durable"
Mais l'autre gros défaut de l'huile de palme, c'est son mauvais bilan environnemental. Et son rôle important dans la déforestation, surtout en Asie. "Pour planter des palmiers, on abat chaque année des hectares entiers de forêt tropicale. En termes de biodiversité, c'est dramatique", s'alarme Jérôme Frignet, chargé de mission pour la forêt à Greenpeace. La solution : opter pour de l'huile de palme "durable". L'organisme certificateur Roundtable On Sustainable Palm Oil (RSPO) vient de dévoiler un label qui apparaîtra en rayons début 2011. Un premier pas dans la bonne direction. Pour l'instant, seulement de 5 à 7 % des tonnages vendus sont certifiés RSPO, mais de nombreux industriels (Nestlé, Unilever...) se sont engagés à substituer tout ou partie de l'huile de palme classique pour de l'huile "durable" d'ici à 2015.
© 2010 Marianne. Tous droits réservés.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire