Les deux groupes ont annoncé la création d'une coentreprise afin de vendre des PC au Japon.
Le nouveau numéro un japonais du PC est nippo-chinois. Le chinois Lenovo et le japonais NEC ont annoncé hier la création d'une coentreprise Lenovo NEC Holdings. Elle sera détenue à 51 % par Lenovo et 49 % par NEC, qui lui apporte la totalité de ses activités dans le PC. En contrepartie, Lenovo versera à son partenaire japonais 175 millions de dollars, via une émission d'actions nouvelles. Le groupe chinois a déjà prouvé sa capacité à réaliser des opérations d'envergure. Il y a six ans, il a racheté la branche grand public d'IBM. L'intégration est un succès industriel
NEC, qui a connu son heure de gloire dans les années 1980 et 1990, ne fait plus partie du top 10 des fabricants de PC. Le japonais a en outre publié hier une nouvelle perte trimestrielle, multipliée par trois à 240 millions d'euros. Toutes ses activités sont en recul, le secteur des télécommunications souffre particulièrement. Seules les ventes de produits grand public ont progressé. NEC apportera notamment à la coentreprise son savoir-faire en termes de développement de nouveaux produits. Lenovo pourrait donc bénéficier de transferts de technologie. Tandis que la nouvelle entité bénéficiera de la puissance d'achat du groupe chinois.
Pour Lenovo, numéro 4 mondial des PC, cette alliance s'inscrit « parfaitement » dans sa stratégie. « Elle renforce notre implication dans notre coeur de métier, le PC, tout en nous offrant de nouvelles opportunités de croissance au Japon », a déclaré Yang Yuanqing, le PDG de Lenovo. L'Archipel ne lui est pas complètement inconnu, puisque Lenovo dispose déjà de plusieurs bureaux de distribution au Japon et d'un centre à Yamoto. Le groupe chinois a les moyens de financer ses ambitions.
Au deuxième trimestre de son exercice, le chinois a engrangé un bénéfice de 77 millions de dollars et dispose d'une trésorerie nette de 2,3 milliards de dollars. De quoi financer d'éventuels projets de croissance interne... ou externe.
Le Japon et le PC pourraient d'ailleurs n'être qu'un premier pas dans la stratégie commune de développement des deux groupes. Ils se sont aussi mis d'accord pour discuter de coopérations supplémentaires dans d'autres domaines, y compris le développement de nouveaux appareils, comme des tablettes ou des serveurs Internet.
Un smartphone, deux tablettes
Le chinois vient en outre d'annoncer une nouvelle organisation et la création d'une entité dédiée à l'Internet mobile, présidée par Liu Jun, ancien patron de la branche PC. Cette dernière revient à l'américain Peter Hortensius. Liu Jun aura à charge de faire croître les nouveaux produits tablettes, smartphones et smart TV (télés connectées). Lenovo a annoncé début janvier le lancement de ses deux tablettes, l'IdeaPad, dotée d'un clavier, et le LePad. Lenovo a fait ses premiers pas l'année dernière sur le marché de la téléphonie, avec LePhone. Le smartphone siglé Lenovo n'est pour le moment commercialisé qu'en Chine, mais la téléphonie représente déjà 3,7 % de son chiffre d'affaires.
Lenovo a su s'imposer sur le marché des PC avec sa marque Idea, distribuée dans 90 pays. Il entend bien poursuivre sa progression sur les autres segments de l'électronique grand public en s'attaquant à la fois à deux marchés : les pays émergents et les pays développés. Autrement dit, le monde.
Elsa Bembaron
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