Les Echos, no. 20923 - Marchés, lundi 2 mai 2011, p. 33
L'action du groupe immobilier Hui Xian a dévissé pour son premier jour de cotation à la Bourse de Hong Kong. Le fait qu'elle soit libellée dans la devise chinoise n'a manifestement pas séduit les investisseurs.
L'internationalisation du yuan ne sera pas forcément un long fleuve tranquille. Pour la première fois depuis que Pékin élargit progressivement les possibilités d'utilisation de sa monnaie à l'extérieur de ses frontières, une étape ne s'est pas déroulée comme prévu, vendredi. La première introduction en Bourse à Hong Kong libellée dans la devise chinoise n'a pas connu la réussite espérée. Pour leur premier jour de cotation, les actions de Hui Xian, la branche immobilière de Cheung Kong (un holding détenu par le milliardaire Li Ka-shing), ont dévissé. Elles ont perdu 9,35 % en clôture. Et ce, alors même que le cours de lancement de l'action avait été fixé dans le bas de fourchette, afin de limiter les risques d'une déconvenue.
Malchance
Il y a une bonne dose de malchance dans cette dégringolade imprévue. Comme le note Dariusz Kowalczyk, économiste chez Crédit Agricole CIB, « dans son ensemble, le marché n'était pas très porteur vendredi à Hong Kong et, de plus, le secteur immobilier pâtit actuellement de l'incertitude liée aux mesures prises par Pékin pour freiner sa croissance ». L'action Hui Xian représentait donc, résume-t-il, « le mauvais secteur au mauvais moment ».
Il n'en reste pas moins que le jour de la souscription, la demande pour les actions Hui Xian avait déjà été particulièrement faible. Li Ka-shing, en 2005, avait fait face, lors de la précédente introduction en Bourse de l'un de ses trusts immobiliers, à une demande de 300 fois supérieure au nombre d'actions mises en vente. Cette fois, d'après un communiqué de la Bourse de Hong Kong, la demande n'a été que de 2,2 fois le nombre d'actions disponibles. Un signe que les actions en yuans, plutôt que de séduire des investisseurs alléchés par le potentiel de hausse de la devise chinoise, les ont plutôt refroidis, compte tenu des incertitudes qui entourent l'avenir de cette monnaie, son accessibilité et sa convertibilité.
GABRIEL GRESILLON
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