lundi 3 octobre 2011

Ecologie : la France compte saisir sa chance en Chine

Les Echos, no. 21030 - International, mardi 4 octobre 2011, p. 8

Lorsque Wen Jiabao, le Premier ministre, a présenté les grandes lignes du douzième plan quinquennal (allant de 2011 à 2015), il était logique d'opposer un certain scepticisme à ses promesses concernant le développement d'une économie plus verte au regard de ce qui avait été promis dans le cadre du plan quinquennal précédent. Cette fois, il s'agit de diminuer l'intensité énergétique de 16 % et l'intensité carbone de 17 %. Ce qui implique de réorienter la croissance économique vers un modèle plus qualitatif et moins intensif : le PIB est censé croître, en moyenne, de 7 % par an.

Six mois plus tard, la mue est peut-être en train de s'amorcer. L'assagissement de la croissance économique est en cours, même si l'objectif des 7 % semble encore hors d'atteinte. En matière énergétique, la Chine a lancé un vaste chantier pour diminuer la déperdition d'énergie sur son réseau électrique. Devant la perspective d'un doublement de la demande de courant entre 2010 et 2020, elle met les bouchées doubles pour développer des technologies de « réseau intelligent », et prévoit d'investir sur cinq ans l'équivalent de 270 milliards d'euros dans ce seul secteur. Ce qui fait aujourd'hui du marché chinois le nouveau centre du monde pour tous les industriels de ce qu'on appelle le « smart grid ».

Wen Jiabao vient par ailleurs d'effectuer des déclarations pour mettre la pression sur les gouvernements locaux, afin que ceux-ci convertissent réellement en actes les lignes stratégiques décidées par Pékin. Sur le terrain, les industriels qui rencontrent des fonctionnaires locaux sont unanimes : le message est en train de passer. Chaque commission pour le développement et la réforme locale se voit fixer des objectifs propres, déclinaisons du plan national. Et l'avancement de carrière des fonctionnaires chinois tient désormais compte de leur politique environnementale.

Opportunité

Dans ce contexte, la France compte bien pousser ses pions. Dans la production ou l'acheminement d'énergie, le traitement de l'eau ou des déchets, ses grands groupes se positionnent. A l'image d'Alstom, qui vient d'annoncer un partenariat avec le groupe chinois Datang pour développer, sur deux sites dans le nord du pays, des technologies de capture et de stockage du dioxyde de carbone. Chacun devra récupérer un million de tonnes métriques de gaz carbonique par an. Quant aux PME, elles devraient également pouvoir saisir cette opportunité. C'est en tout cas le pari que fait Ubifrance, en organisant pour elles, début décembre, des rencontres d'affaires dans trois villes chinoises (Shenyang, Chongqing et Chengdu). En espérant créer un effet d'entraînement dans toute la filière.

Gabriel Grésillon

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