Dossier. Le climat au coeur des débats internationaux. Vu de Chine
La Chine encourage l'achat de petits véhicules moins gourmands en carburant, ce qui de plus avantage les marques nationales.
Cui Song déambule au milieu des voitures. Elle a profité de son samedi pour aller visiter les nombreux concessionnaires automobiles installés au bord de l'autoroute de la banlieue sud-est de Pékin. Sa voiture, achetée d'occasion il y a trois ans, multiplie les allers-retours chez le garagiste, elle réfléchit donc à s'en débarrasser pour acheter un véhicule neuf.
Elle lorgne principalement vers la marque chinoise Chery et ses modèles QQ (qui s'approchent étrangement du design de la Matiz développée par GM-Daewoo), des véhicules compacts qui ont depuis longtemps envahi les rues de Pékin. « Ces voitures sont mignonnes et, en plus, je pourrais profiter de l'aide lancée par le gouvernement pour les achats de petites voitures », lance la jeune cadre de 31 ans.
Depuis le 20 janvier, la taxe d'achat placée sur les voitures est en effet passée de 10 % à 5 % pour les modèles inférieurs à 1,6 l, qui représentaient 60 % du nombre de voitures vendues dans le pays en 2008. Le gouvernement veut en effet favoriser les voitures à moindre consommation d'essence tout en permettant la relance des ventes nationales, en forte chute depuis cet automne. Et tant mieux pour Pékin si les constructeurs chinois sont plus présents sur ce segment que leurs concurrents internationaux et donc plus avantagés par cette mesure. Du coup, les ventes nationales de voitures sont reparties à la hausse depuis le mois de janvier après avoir enregistré leur première baisse depuis 2006 en août dernier.
Premier modèle électrique pour Chery
La jeune femme hésite pourtant encore. Elle s'est renseignée sur les véhicules hybrides, qui n'utilisent pas uniquement de l'essence comme carburant. Chery vient en effet d'annoncer la réalisation de son premier modèle électrique. « Mais ils sont encore bien trop coûteux, le double d'une voiture normale, et le gouvernement n'a encore rien fait pour stimuler leurs ventes auprès des particuliers », poursuit-elle. Certaines municipalités se sont donc substituées à l'État et ont favorisé les constructeurs installés sur leur sol en accordant aux acheteurs des aides allant jusqu'à 20 % du prix des véhicules hybrides. En revanche, le nombre de stations de recharge reste bien trop limité pour permettre une utilisation pratique de ce type de véhicule.
La jeune femme ronchonne encore un peu. Elle vient de voir passer des agriculteurs dans un camion. « Le gouvernement leur a accordé de nombreuses aides, pour la revente de leur camion et pour l'achat de nouveaux véhicules moins polluants (subvention de 10 % du prix d'achat d'un mini-van ou d'un camion léger d'un cylindre inférieur à 1,3 l et 3 000 yuans (270 €) supplémentaires en cas de revente d'un ancien véhicule). Pourquoi n'y avons-nous pas droit nous aussi ? »
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