La Chine avale les compétences les unes après les autres. Déjà poumon mondial de l'électronique grand public, elle devient également l'un des centres de l'industrie des semi-conducteurs, comme le révèle une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC). L'empire du Milieu est d'abord le plus grand utilisateur de puces au monde, avec 41 % de la consommation mondiale en 2010, contre 38 % en 2009, et un marché local de 101 milliards de dollars. Loin devant les Etats-Unis (17 % de la consommation mondiale), le Japon (16,9 %) et l'Europe (13,2 %). Le développement fulgurant des industriels de la high-tech dans l'empire du Milieu -allant des géants locaux, comme Lenovo ou Huawei, aux sous-traitants des grands groupes internationaux, comme Foxconn ou Quanta -, qui fabriquent tous des produits à base de semi-conducteurs, a naturellement favorisé cette tendance. Les chiffres sont d'ailleurs impressionnants : en 2009, selon PwC, 44,9 % des téléphones portables produits dans le monde étaient fabriqués en Chine. Ce chiffre atteint 60,9 % pour les PC, 48,3 % pour les téléviseurs et 80 % des appareils photos.
150 « fabs »
Mais l'expertise chinoise se situe désormais dans toute la chaîne de l'électronique. Ces dernières années, les grands groupes de semi-conducteurs y ont accéléré la relocalisation de leur process de fabrication. D'abord des activités à faible valeur ajoutée -assemblage, test -, mais de plus en plus des métiers de production, voire de R&D. La Chine concentre désormais 9,4 % de la capacité mondiale de production de puces, à 1,7 million de plaque de silicium par mois. En 2003, le pays ne pesait que 3 % des capacités mondiales. On y dénombre 150 « fabs », ces usines de fabrication qui requièrent un investissement unitaire compris entre 1 et 5 milliards de dollars. Les industriels les plus implantés ? Intel, le leader mondial des microprocesseurs, avec 2,3 milliards de dollars de revenus en 2009, en hausse de 50 %. Loin devant Hynix-Numonyx, SMIC et Freescale. Jusqu'ici centrée sur des sites d'assemblage de test et de R&D -son centre de R&D pour toute l'Asie est à Zizhu, à proximité de Shanghai -, Intel accroît encore sa présence cette année, avec l'ouverture, en octobre dernier, de sa première « fab », à Dalian, dans le nord-est du pays.
Certes, la Chine a encore des marges de progression. A l'échelle mondiale, ce sont le Japon et Taiwan qui disposent des plus grandes capacités de production de semi-conducteurs, suivis des Etats-Unis. Mais l'appétit chinois n'est certainement pas rassasié.
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