La marque suédoise, rachetée par le chinois Geely, veut être capable de produire jusqu'à 300.000 véhicules dans le pays.
La renaissance de Volvo ne passera pas seulement par des capitaux chinois, mais aussi par le marché chinois. Telle est, manifestement, la conviction de Li Shufu, le président du groupe automobile chinois Geely, qui a racheté l'année dernière à Ford le constructeur suédois Volvo pour 1,3 milliard d'euros.
Volvo s'apprête à dévoiler, en fin de semaine, un plan d'investissement massif dans l'empire du Milieu. D'après Reuters, la première étape de ce chantier consistera à ouvrir une chaîne de production dans la région de Chengdu, au centre de la Chine, pour pouvoir y produire jusqu'à 125.000 véhicules en 2013. Deux autres usines devraient suivre. Avec un objectif plus qu'ambitieux : se donner les moyens de vendre, sur le territoire chinois, 300.000 véhicules par an, contre au total moins de 25.000 l'année dernière. Ce qui ferait de la Chine le premier marché pour Volvo, puisque la société vise des ventes mondiales de 800.000 unités par an.
Premier marché mondial
A son tour, Volvo prend donc acte du statut de premier marché automobile au monde qu'a acquis la Chine en 2009. Et que cette dernière a confirmé en 2010, au terme d'une année record, avec une croissance de plus de 30 % à 18 millions d'unités. Volvo lui-même a vu ses ventes doubler l'an dernier en Chine.
Pour Volvo, le choix de la ville de Chengdu s'explique par la nécessité de s'éloigner des zones côtières, où les salaires ont substantiellement augmenté. Mais il a d'autres avantages, salués par les analystes. Cette implantation placera l'usine à proximité de l'usine Ford de Chongqing, où étaient produits des modèles Volvo, avant le rachat par Geely de la marque scandinave.
Surtout, Chengdu est considérée comme l'une des villes où le marché du luxe se développe le plus vite. L'an dernier, selon la société J.D. Power, 3 % des ventes de véhicules haut de gamme ont été enregistrées à Chengdu. Une particularité qui n'a pas échappé à Li Shufu, dont l'objectif, avec Volvo, est de se faire une place sur le haut de gamme, ce que Geely ne lui permet pas, compte tenu du positionnement historique très low cost de la marque.
Se doter d'une marque à forte valeur ajoutée semble d'autant plus pertinent aujourd'hui sur le marché chinois qu'on anticipe désormais un assagissement de la croissance des segments inférieurs. En janvier, les ventes de véhicules ont progressé moins vite qu'au cours des mois précédents -quoiqu'à un rythme de 16 % sur un an. Un léger essoufflement qui traduit la fin d'une politique de subvention aux petits véhicules. Mais qui pourrait s'accélérer si les restrictions drastiques d'immatriculations décidées par Pékin, à la fin décembre, étaient appliquées par d'autres villes. Vendredi, le constructeur chinois BYD a annoncé qu'il allait réduire substantiellement ses prix, faisant craindre à certains le début d'une guerre des prix dans le secteur. Avec Volvo, Geely espère bien s'en tirer par le haut.
GABRIEL GRÉSILLON
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