Un producteur de porcs à la Bourse de Paris ? Chinois de surcroît ? AgFeed Industries a sauté le pas. Cette société spécialisée dans la production et l'abattage de porcs en Chine et au Vietnam s'apprête à être cotée sur Alternext.
Inutile d'y chercher une quelconque manoeuvre pour prendre pied en France. Le groupe, dont le siège social est situé aux Etats-Unis, a choisi la place parisienne pour des raisons de facilités pratiques. Déjà cotée au Nasdaq, la société a profité d'une procédure d'admission allégée sur Alternext, avec un objectif : lever des fonds auprès des investisseurs européens pour « alimenter la machine à croissance » « made in China ».
Au prix d'introduction à 3,37 euros par action sur Nyse Alternext, la capitalisation boursière de la société est voisine de 150 millions d'euros.
Hier, à Paris, quelques heures avant le coup d'envoi du « road-show », Songyan Li, le président du conseil de surveillance, et ses associés américains ont insisté sur le potentiel de la révolution agricole en cours dans une Chine soucieuse de s'autonourrir et de garantir sa sécurité sanitaire.
« Une révolution »
En développant un modèle de filière à l'occidentale, avec organisation intégrée (alimentation animale-génétique-production) et spécialisation des sites, AgFeed s'est hissé en tête des opérateurs indépendants du marché chinois de la production porcine. Un marché gigantesque - il représente à lui seul la moitié de la production mondiale -, mais très atomisé : 75 % des fermes chinoises ne comptent tout au plus que 5 cochons ! « Nous sommes en train de mener une révolution », affirment les dirigeants d'AgFeed. Selon eux, leurs méthodes permettent des gains de productivité atteignant 8 dollars par animal.
L'an dernier, le groupe a vu son chiffre d'affaires progresser de 20 %, à 173 millions de dollars, pour une marge nette après impôts de 6 %. La baisse des cours du porc a cependant pesé sur les comptes du premier trimestre.
A terme, AgFeed envisage de se réorganiser autour de trois pôles (alimentation animale, sélection, abattage) et d'introduire en Bourse, aux Etats-Unis, 20 % de la filiale d'alimentation animale.
VALERIE LANDRIEU
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