mardi 22 septembre 2009
lundi 21 septembre 2009
Le Parti prône la croissance - Frédéric Koller
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Lors de son plénum annuel, le PCC promet de lutter contre le séparatisme ethnique
Est-ce le signe d'un malaise? Vendredi soir, en conclusion du plénum annuel du Parti communiste chinois (PCC) qui a duré quatre jours, l'unique communiqué diffusé par l'agence Chine nouvelle ne faisait aucune mention de nominations au sein de l'appareil. La plupart des observateurs prédisaient pourtant que Xi Jinping, l'actuel vice-président de la République et probable successeur de Hu Jintao en 2012, serait élevé à cette occasion au rang de vice-président de la commission militaire, une étape incontournable vers l'accession aux plus hautes marches du pouvoir dans la tradition de la plus grande dictature de parti unique au monde.
Si les performances économiques de la Chine continuent à impressionner, y compris dans sa capacité à contrer les effets de la crise, l'immobilisme de son système politique demeure un sujet d'étonnement et d'inquiétude. La direction collective semble fonctionner, mais le renouveau des tensions sociales et surtout ethniques - au Tibet et au Xinjiang - ne peut que crisper un peu plus un pouvoir particulièrement opaque qui célébrera le 1er octobre prochain son 60e anniversaire dans une paranoïa sécuritaire sans précédent. Le communiqué final du plénum, qui reprend des extraits du rapport de travail du secrétaire général Hu Jintao, développe quatre priorités. La première, qualifiée de «ligne de vie du parti», évoque la démocratisation interne au PCC, thème récurrent de l'actuel leadership pour une plus grande transparence des processus décisionnels, mais qui s'en tient en réalité au «centralisme démocratique» cher au léninisme.
Deuxième priorité: une «rapide croissance économique». La reprise actuelle, lit-on, n'est «pas stable, ni solide, ni équilibrée», et les facteurs d'incertitudes en Chine et dans le monde sont nombreux. La Chine va ainsi maintenir une politique fiscale proactive et une politique monétaire souple afin d'assurer la stabilité sociale grâce à une meilleure redistribution des richesses.
La lutte contre le séparatisme ethnique est la troisième priorité du moment. Le PCC annonce qu'il va lancer des «campagnes massives d'éducation sur l'unité ethnique» pour restaurer l'«harmonie». Les poudrières que sont le Tibet et le Xinjiang musulman résultent pourtant de politiques jugées discriminatoires par les Tibétains et les Ouïgours malgré les indéniables progrès économiques de ces régions. Le parti va sans doute devoir réviser sa politique à l'égard de ses «minorités nationales».
La dernière priorité est l'éternelle lutte contre la corruption qualifiée de «tâche politique majeure». C'est actuellement la municipalité de Chongqing qui est le théâtre d'une opération «mains propres». Ces campagnes sont généralement le résultat de règlements de comptes qui reflètent l'état des rapports de force politiques entre les diverses factions du pouvoir. Pékin bride toujours ses médias, qui seraient pourtant une utile courroie de transmission pour dénoncer les dérapages. La presse internationale est à peine plus libre. Vendredi soir, trois journalistes japonais étaient violemment agressés par la police dans leur chambre d'hôtel à Pékin.
© 2009 Le Temps SA. Tous droits réservés.
Pékin se place en porte-voix héroïque du monde émergent au FMI
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A une semaine du sommet du G20, la liste de courses de la Chine s'allonge. Au nombre des choses à ne pas oublier de faire, il y a « gagner en influence au FMI » (Fonds monétaire international). Lorsque les vingt chefs d'Etat seront réunis à Pittsburgh, aux Etats-Unis, les 24 et 25 septembre, Hu Jintao réclamera un rééquilibrage des pouvoirs au profit des pays en développement, et du sien en particulier.
La demande de M. Hu est légitime. Détenteurs de 17 % des droits de vote au FMI, les Etats-Unis eux-mêmes reconnaissent que les pays émergents méritent mieux que les 43 % de droits de vote qui leur sont alloués. L'Europe et l'Arabie saoudite sont surreprésentées. La Chine n'a que 3,7 % des votes, soit à peine plus de la moitié de sa part dans le produit intérieur brut mondial.
La Chine n'est pourtant pas dans les meilleurs termes avec le FMI. L'une des missions du Fonds est de gérer les risques qui affectent l'ensemble de la planète. Cela implique de tirer la sonnette d'alarme lorsque les facteurs de déséquilibre deviennent dangereux. Or, la faiblesse artificiellement entretenue du yuan et l'énorme excédent commercial chinois font partie de ces facteurs. Les flots de dollars répandus par Pékin ont contribué à alimenter la bulle financière.
En tant que créancier, la Chine a aussi un rapport de rivalité avec le FMI. Le pays a engagé plusieurs milliards sous forme de prêts et de contrats d'échange de monnaie accordés à des pays peu développés, comme le Kazakhstan ou Cuba. Contrairement au FMI, la Chine n'exige ni privatisations ni lutte anticorruption. Seul l'aménagement de solides circuits d'approvisionnement en matières premières l'intéressent.
Une devise alternative
Mais le FMI ne pourra pas prospérer tant que la Chine ne participera pas pleinement à ses orientations. La superpuissance émergente accorde beaucoup d'importance au prestige. En plaidant au nom de tous les pays en voie de développement, M. Hu fait figure de héros du monde émergent.
La requête chinoise est aussi probablement motivée par le problème que pose le dollar. Pékin pense à ses 2 000 milliards de dollars (1 360 milliards d'euros) de réserves en devises, et s'est déjà plaint du risque qu'il y avait à remplir son bas de laine de dollars.
A l'heure qu'il est, le FMI est le mieux placé pour fournir une devise alternative qui soit internationale sans être celle d'un pays en particulier. La Chine a récemment acheté pour 50 milliards de dollars d'obligations libellées en ce qu'on appelle les droits de tirage spéciaux (DTS). Le FMI se classe par ailleurs en troisième position mondiale pour ce qui est des réserves d'or, l'un des meilleurs moyens de se couvrir vis-à-vis du dollar. Vu sous cet angle, le noble plaidoyer citoyen de la Chine pourrait être en fait cacher un coup brillant pour saper l'influence des Etats-Unis.
John Foley
PHOTO - Dominique Strauss-Kahn, président du FMI / Reuters
© 2009 SA Le Monde. Tous droits réservés.
Pékin dénonce un rapport des renseignements américains
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La Chine a vivement dénoncé hier un rapport des renseignements américains la présentant comme une menace potentielle. Le ministère chinois des Affaires étrangères a appelé Washington à abandonner une « mentalité et des préjugés de guerre froide » et a dénoncé des propos qui « portent atteinte à la confiance sino-américaine ». Dans leur rapport 2009 publié mardi, les services de renseignements américains ont placé la Chine parmi les Etats les plus susceptibles de menacer les intérêts des Etats-Unis, aux côtés de la Russie, de l'Iran et de la Corée du Nord. Reconnaissant que la Chine avait des intérêts communs avec les Etats-Unis, son premier client, le rapport souligne que « sa diplomatie est de plus en plus orientée vers les ressources naturelles et que sa modernisation militaire figure parmi les facteurs qui en font un défi complexe ».
YVES BOURDILLON
PHOTO - Yang Jiechi, ministre chinois des affaires étrangères / Reuters
© 2009 Les Echos. Tous droits réservés.
La Chine s'essaie à la croissance verte - Yann Rousseau
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La Chine fait des efforts pour évoluer vers une « économie à faible carbone » . Les autorités voient dans les nouvelles technologies propres des relais de croissance permettant de casser la dépendance du pays aux exportations à faible valeur ajoutée.
Aucun des participants du World Economic Forum, qui s'est achevé le week-end dernier à Dalian, n'aura pu ignorer qu'il était transporté sur le site dans des bus et des berlines électriques. A chaque conférence, les officiels chinois ont, en effet, rappelé ce « louable » effort de la municipalité. Redoutant de se retrouver, une énième fois, montrée du doigt dans trois mois, à la conférence sur le changement climatique de Copenhague, lorsqu'elle refusera de valider une réduction rapide de ses émissions de CO, la Chine multiplie les initiatives pour mettre en scène ses efforts de croissance « verte ».
Si elles estiment que les pays développés sont responsables de l'actuel changement climatique et doivent concéder les efforts les plus importants, les autorités chinoises affirment qu'elles se sont, elles aussi, embarquées dans l'aventure de l'« économie à faible carbone ». Pour Wan Gang, le ministre des Sciences et Technologies, ce virage devrait permettre de limiter le réchauffement climatique, mais surtout de créer des relais de croissance dans une Chine qui, en pleine crise mondiale, tente de se réinventer pour casser sa dépendance à son commerce extérieur. « Cette nouvelle demande va permettre de créer de nouveaux emplois », a martelé le responsable.
Programmes urbains
Au 6 étage du centre de recherche de Luming, l'un des leaders chinois de la technologie d'éclairage par leds (diodes électroluminescentes), Bob Liang, le vice-président du groupe, confirme ce nouveau dynamisme du marché chinois. L'an dernier, son entreprise privée aurait généré 1,7 milliard de yuans (249 millions de dollars) de revenus grâce à une hausse de ses ventes dans le pays. A Dalian, où elle est basée, la société a notamment profité des programmes d'installation d'éclairages urbains sponsorisés par le gouvernement central, qui aide financièrement 21 grandes villes du pays à s'équiper de lampadaires dont la consommation de courant serait jusqu'à 70 % inférieure aux traditionnelles lampes à incandescence. « L'an prochain, nous allons augmenter nos ventes à l'étranger », assure le responsable, qui emploie plus de la moitié de son personnel en R&D.
Plus loin dans la « zone high-tech » de la ville, la générosité des pouvoirs publics chinois permet aussi à Sunrise Power d'accélérer le développement de ses véhicules à hydrogène que Pékin compte exhiber, l'an prochain lors de l'exposition universelle. « Nous avons identifié les problèmes économiques et technologiques de cette solution et nous nous sommes donné jusqu'en 2015 pour tous les résoudre », explique Hou Zhongjun, l'un des chercheurs de la société fondée par le constructeur Shanghai Automotive Industry Corp. (SAIC) mais également financée par le gouvernement. Sur le parking du laboratoire, les visiteurs peuvent essayer une petite mobylette à pile à combustible dont la production coûte encore près de 15.000 yuans (2.200 dollars), soit près de dix fois le prix d'un vélo électrique chinois. « Nous savons comment profiter, à grande échelle, des faibles coûts de la production locale et nous sommes convaincus que les opportunités vont bientôt être énormes », souffle le chercheur. Dans un rapport publié la semaine dernière, China Greentech Initiative confirmait qu'en Chine « la taille du marché potentiel des solutions de technologies vertes pourrait atteindre de 500 milliards à 1.000 milliards de dollars par an »,soit presque « 15 % du PIB estimé de la Chine en 2013 ».
PHOTO - Usine d'autobus hybrides au Beiqi Foton Motor Co., Pékin, septembre 2009 / Getty Images
Suez Environnement mise sur la Chine - Arnaud de la Grange
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Les investissements « verts » du pays sont une aubaine.
Pour les acteurs de la « croissance verte », il est clair que c'est en Chine que la relance économique s'est ébrouée. De passage à Pékin, le directeur général de Suez Environnement, Jean-Louis Chaussade, situe un net redémarrage de l'économie chinoise aux alentours des mois de mai et juin derniers.
Dans son secteur néanmoins, il s'attend à un impact encore plus grand du plan de relance chinois en 2010, voire 2011. « Il a déjà stimulé des industries qui consomment de l'eau et nous retrouvons là des niveaux de croissance comparables à ceux connus avant la crise, explique-t-il. Mais pour les municipalités, il y a forcément un décalage entre le moment où elles reçoivent l'argent et celui où leurs projets sont choisis et lancés. » Sur les 460 milliards d'euros de relance chinoise, quelque 8 % doivent être affectés à la protection de l'environnement sur deux ans.
Pour des entreprises comme Veolia et Suez Environnement, la chasse aux nouveaux marchés de « l'économie verte » est plus que jamais ouverte. Suez Environnement doit d'ailleurs annoncer aujourd'hui un nouveau contrat de traitement des boues d'épuration dans le parc industriel sino-singapourien de Suzhou, près de Shanghaï, qui devrait représenter 280 millions d'euros de revenus sur trente ans.
Plus que l'envergure du contrat, c'est sa nature qui réjouit Jean-Louis Chaussade : « Nous innovons ici dans un secteur où tout est à faire en Chine, avec donc des perspectives de marché potentielles intéressantes, confie-t-il. Et nous mettons en plus le pied dans un nouveau parc industriel, ce qui peut aussi nous offrir des opportunités. » L'originalité du projet de Suzhou est que les 300 tonnes de boue traitées chaque jour pourront être utilisées à la place du charbon dans la centrale thermique voisine.
De l'eau pour 14 millions d'habitants
En exploitant 23 joint-ventures dans 17 villes chinoises, Suez Environnement assure déjà la distribution d'eau potable et le traitement des eaux usées de 14 millions d'habitants, dans des grandes métropoles comme Chongqing ou Shanghaï notamment. Même si la Chine représente encore moins de 10 % du chiffre d'affaires de l'entreprise, cette part est en augmentation constante. Grâce à une croissance essentiellement organique, Suez Environnement devrait générer plus de 800 millions de revenus dans le pays cette année.
Jean-Louis Chaussade relativise les accusations européennes de protectionnisme chinois dans le secteur « vert », observées surtout dans le domaine de l'éolien.
© 2009 Le Figaro. Tous droits réservés.
INTERVIEW - Les activités de Suez en Chine - Jean-Louis Chaussade
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JEAN-LOUIS CHAUSSADE PDG DE SUEZ ENVIRONNEMENT (PHOTO)
Le CIC, le fonds souverain chinois, étudie des investissements potentiels dans des groupes français. Serait-ce un avantage pour Suez Environnement de voir ce fonds entrer dans votre capital ?
Nous serions ravis que des grands fonds souverains prennent des participations dans Suez Environnement. Ce sont souvent des investisseurs qui ont des objectifs de long terme qui correspondent parfaitement à notre activité. Un fonds souverain du Qatar détient déjà près de 3 % de la société et nous en sommes très contents.
En 2008, votre activité en Chine avait généré 750 millions d'euros. Cette année, vous avez emporté plusieurs nouveaux marchés notamment le contrat d'approvisionnement en eau potable d'un district de 1,2 million d'habitants à Chongqing. Espérez-vous une progression de votre chiffre d'affaires ?
En 2009, notre activité, toutes branches confondues, devrait générer 800 millions d'euros en Chine. Comme chaque année, c'est une croissance essentiellement organique à laquelle vient s'ajouter le gain d'une ou deux nouvelles opérations. Je suis convaincu que cela va continuer comme cela pendant longtemps car les problématiques d'eau et d'environnement restent considérables en Chine. Ici, seulement 7 % de la distribution d'eau sont pour l'instant délégués à des entreprises privées. L'essentiel reste toujours contrôlé par les municipalités.
Pour relancer sa croissance, la Chine a déployé depuis novembre dernier un plan de relance de 4.000 milliards de yuans, essentiellement alimenté par les fonds publics. N'aurions-nous pas dû assister à une explosion des contrats dans votre secteur d'activité ?
Comme dans beaucoup de pays, il se passe beaucoup de temps entre le moment où ces plans de relance sont annoncés et le moment où ils se traduisent par de l'activité réelle. En Chine, nous sommes dans ce temps intermédiaire et beaucoup de municipalités ont attendues pour savoir si elles allaient pouvoir profiter de ce plan et se sont concentrées sur d'autres projets plus immédiats. Il n'y a ainsi pas eu beaucoup d'opérations mises sur le marché par les villes ces derniers mois mais cela va repartir. Il est certain, ce plan va avoir un impact positif sur notre activité mais ce sera plutôt en 2010 et 2011. Depuis le printemps, nous avons déjà pu remarquer la reprise des activités industrielles dans le pays.
PROPOS RECUEILLIS PAR YANN ROUSSEAU
© 2009 Les Echos. Tous droits réservés.
DERNIER CHIFFRE - Objectif d'énergie hydroélectrique : 300 000 mégawatts
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C'est, en mégawatts, l'objectif que s'est fixé la Chine pour 2020, en matière de production d'énergie hydroélectrique. A la fin 2008, sa capacité de production était de 172 000 mégawatts, la plaçant au premier rang mondial. La Chine compte donc la doubler dans le cadre du développement des énergies renouvelables.
© 2009 SA Libération. Tous droits réservés.
PORTRAIT - Wang Lijun, le nouveau héros de la lutte contre la mafia
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Nanfang Zhoumo
La Chine a son nouveau héros de la lutte contre la mafia : Wang Lijun, 50 ans, nommé en juin 2008 au poste de directeur adjoint de la police de Chongqing par le nouveau secrétaire général du Parti communiste de la ville, Bo Xilai. Wang a aussitôt lancé la plus vaste opération mains propres que l'on ait vue depuis vingt-cinq ans. En quatre-vingts jours de campagne antimafia, 32 771 affaires criminelles ont été répertoriées, 9 512 personnes arrêtées, et les maisons d'arrêt sont pleines à craquer. L'une des prises de Wang est l'un de ses prédécesseurs. Wen Qiang, retraité après avoir régné à ce poste pendant seize ans, était depuis longtemps connu de la population locale comme le parrain de Chongqing. Il a été arrêté le 17 août dernier en même temps que trois milliardaires, 67 chefs de triades, une dizaine de commissaires de districts et des centaines de policiers. Né en 1959 en Mongolie-Intérieure dans une famille de cheminots, Wang a déjà occupé plusieurs postes équivalents dans différentes villes de Chine. Sa tête aurait d'ailleurs été mise à prix pour 5 millions de yuans. Il a été surnommé Paume en fer du tigre du Nord-Est, et sa biographie a même été adaptée pour une série télévisée chinoise.
© 2009 Courrier international. Tous droits réservés.
PSA Peugeot Citroën prépare une offensive en Chine - Cyrille Pluyette
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Bien décidé à faire rapidement de PSA un acteur plus « global », Philippe Varin, le nouveau patron du constructeur, a fait de la Chine, « où sa part de marché est insuffisante », sa « priorité » à l'international. Le groupe, qui vient de lancer sa Citroën C4 dans ce pays, y commercialisera en novembre la nouvelle C5. Elle sera fabriquée localement, dans l'un des deux sites implantés à Wuhan. Selon une source interne, la future remplaçante de la Peugeot 407 sera aussi - pour le marché chinois - assemblée dans cette usine, qui dispose d'une capacité maximale de 150 000 voitures par an. L'autre site du groupe dans cette ville a doublé de taille l'an passé : il peut fabriquer 300 000 modèles. Pourtant présent en Chine depuis 1992, PSA n'a jamais réussi à s'imposer dans ce pays : sa part de marché se limitait à 3,3 % à fin juin 2009. Citroën a notamment pâti de l'image des premiers modèles lancés - trop obsolètes - et des faiblesses de son réseau commercial. Pour accélérer dans ce pays, où il a vendu 188 000 voitures l'an passé, PSA « n'écarte pas la possibilité » de signer un accord avec un deuxième partenaire chinois, en plus de Dongfeng, avec lequel il est déjà associé, explique Philippe Varin.
PHOTO - Peugeot RC HYbrid4 au Salon international de l'automobile de Shanghai, le 21 avril 2009 / Getty Images
© 2009 Le Figaro. Tous droits réservés.
Le suédois Saab voit son avenir en Chine - Cyrille Pluyette
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Le constructeur devrait bénéficier de l'appui du chinois BAIC, pour s'implanter dans l'empire du Milieu.
Qui aurait cru dans les années 1980 - l'âge d'or de Saab - que le fleuron suédois devrait un jour son salut à un chinois ? Ce scénario est devenu réalité : le constructeur BAIC devrait s'associer au petit constructeur de modèles de luxe Koenigsegg pour racheter Saab. Loin d'inquiéter les dirigeants de la marque cédée par l'américain General Motors, cette opération leur a redonné espoir.
« BAIC nous donne accès au marché chinois, le plus grand du monde, et celui qui croît le plus vite », expliquait mercredi Jan-Ake Jonsson (PHOTO), patron de Saab, au Salon de Francfort. Il estime qu'il existe un vrai potentiel dans ce pays pour une marque haut de gamme comme la sienne, aux côtés d'Audi, BMW ou Mercedes. Les ventes de Saab en Chine sont encore confidentielles, avec moins de 900 voitures en 2008. Le suédois prévoit grâce à BAIC d'agrandir son réseau de distribution local, qui passerait de 15 à plus de 30 points de vente. « Nous comptons dans un premier temps proposer en Chine des modèles importés de Suède, avant d'envisager de les produire sur place », souligne Jan-Ake Jonsson. Le temps de se refaire une santé. Outre la perspective de nouveaux débouchés, Saab semble aussi se réjouir à l'idée de faire partie d'une organisation plus légère. Il serait en effet détenu intégralement par Koenigsegg, dans lequel BAIC prendra une part minoritaire de 20 %. « Après avoir été un petit constructeur noyé dans une énorme structure très bureaucratique comme GM, dit le patron de Saab, nous allons devenir la priorité d'un groupe beaucoup plus petit que nous : Koenigsegg, qui sera notre seul interlocuteur. De quoi permettre des décisions plus rapides. »
Embauches à Trollhättan
Les ventes de Saab, qui n'a vendu que 93 000 voitures en 2008, devraient chuter d'environ 40 % cette année. Il mise sur ses futurs modèles pour devenir rentable en 2012, avec environ 100 000 ventes. La nouvelle berline 9-5 (qui n'avait pas été renouvelée depuis 1997) sera commercialisée en 2010. Ce véhicule, qui devait être fabriqué dans l'usine d'Opel de Rüsselsheim, en Allemagne - une marque également vendue par GM -, sera finalement assemblé dans l'usine suédoise de Saab, à Trollhättan. Le constructeur devrait embaucher environ 500 ouvriers et 200 cols blancs. Il espère une signature définitive de l'accord entre GM et Koenigsegg le 31 octobre. Elle devrait entraîner la décision du gouvernement suédois de garantir un prêt de 400 millions d'euros demandé par Saab auprès de la Banque européenne d'investissement.
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Lenovo espère lancer un concurrent de l'iPhone en Chine dès octobre
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Le géant informatique chinois Lenovo a dévoilé, mercredi 16 septembre, l'OPhone, un rival de l'iPhone d'Apple réalisé en collaboration avec l'opérateur en télécommunications China Mobile, qui compte près de 498 millions d'abonnés. Ce dernier vise la moitié du marché des téléphones mobiles multimédia « dans trois à cinq ans ». Lenovo espère commencer à vendre l'OPhone dès octobre sur le marché chinois. China Mobile est aussi en négociations avec Apple pour commercialiser l'iPhone en Chine.
© 2009 SA Le Monde. Tous droits réservés.
Ai Wei Wei a été hospitalisé à Munich - Eléonore Sulser
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Chine encombrante pour la culture
L'artiste plasticien Ai Wei Wei a été hospitalisé à Munich suite à des coups reçus en Chine. La diplomatie chinoise a protesté contre la présence de deux intellectuels dissidents à un colloque préparatoire de la Foire du livre de Francfort.
L'Allemagne ouvre ses portes à la culture chinoise en cet automne 2009. La Chine est l'invitée de la Foire du livre de Francfort prévue du 14 au 18 octobre. L'artiste plasticien Ai Wei Wei ouvrira le 12 octobre une exposition à Munich. Mais la préparation de ces événements a été perturbée ces derniers jours. Des déboires qui montrent qu'il n'est pas aisé de collaborer avec la grande puissance émergente de la planète. Elle reste très sourcilleuse qu'il s'agisse ou pas de culture.
Ainsi, Pékin a vivement protesté contre la présence dans le cadre de la Foire du livre de Francfort de deux intellectuels chinois, Dai Qing, une militante auteure d'un livre critiquant la construction du barrage des Trois Gorges, et Bei Ling, un poète exilé à Boston. Lors d'un colloque préparatoire organisé samedi dernier, l'intervention des deux dissidents a provoqué la fureur de la délégation chinoise, dont une partie a quitté la salle. L'ambassadeur de Chine en Allemagne Wu Hongbo, interrogé par le Berliner Zeitung a jugé «inacceptable» l'invitation des deux opposants chinois.
Mercredi, l'annonce de l'hospitalisation à Munich de l'artiste Ai Wei Wei a ajouté au marasme ambiant. Celui-ci, une grande figure de l'art contemporain chinois, connu notamment pour sa contribution à la construction du Stade Olympique de Pékin «Nid d'Oiseau» bâti pour les Jeux de 2008, a dû être opéré d'une hémorragie interne, due à des coups reçus à la mi-août en Chine. L'artiste s'est engagé aux côtés des activistes qui réclament toute la lumière sur le pourquoi et le comment des effondrements d'école qui ont entraîné la mort de nombreux enfants lors du tremblement de terre du Sichuan en mai 2008. C'est alors qu'il se préparait à assister au procès d'un de ces activistes que la police l'aurait frappé. L'artiste très présent sur Internet - il possède un blog parmi les plus consultés de Chine - a diffusé lui-même des photos de son opération sur Twitter. De quoi alimenter la polémique autour de ce mois culturel chinois en Allemagne.
© 2009 Le Temps SA. Tous droits réservés.
A Pékin, l'éternité est ripolinée - Bruno Philip
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Lettre d'Asie
Victor Segalen (1878-1919) avait un jour écrit, dans un poème du recueil Stèles intitulé Dix mille années que, pour les Chinois, " rien d'immobile n'échappe aux dents affamées des âges. La durée n'est point le sort du solide. L'immuable n'habite pas vos murs, mais en vous, Hommes continuels ".
La remarque visait certes à illustrer le rapport spécifique jadis entretenu par l'empire du Milieu à son passé monumental au temps lointain des dynasties. Elle reste cependant toute aussi pertinente aujourd'hui, dans cette République populaire de soixante ans d'âge qui s'avance sans sourciller au rythme du capitalisme autoritaire : si, comme voulait l'exprimer Segalen, la longévité du monument est en Chine, contrairement à l'Occident, moins fondamentale que la permanence de " l'esprit du lieu " ou le souvenir qui y survit dans un présent toujours retransformé, le Pékin d'aujourd'hui en est souvent l'illustration frappante.
Le vieux quartier de Qianmen, situé immédiatement au sud de la place Tian'anmen, est l'un des exemples saisissants de la manière dont les promoteurs et la municipalité s'emploient à faire revivre le passé en le reconstruisant de manière artificielle. Sans que cela ne choque les touristes venus de la Chine entière qui se pressent dans ce royaume du toc et du kitsch censé reproduire un monde disparu et désormais rêvé.
La rue principale de Qianmen, devenue piétonne depuis les jeux Olympiques de 2008, a été complètement refaite. Elle est aujourd'hui bordée de bâtiments copiant le genre architectural des dynasties Ming et Qing : briques grises des façades, balcons ripolinés et même un tramway style début XXe siècle qui, pour un court voyage aller-retour, donne au visiteur l'illusion de se retrouver dans les années de la fin de l'empire, sous la dynastie Mandchoue (1644-1911). Les magasins de luxe, des restaurants, des fast-food s'alignent, côte à côte. Tous les cent mètres, des issues de secours incongrues rappellent tout de même que le XXIe siècle veille au grain...
Il suffit cependant de pousser plus loin, à l'est de cette fausse vieille rue de Qianmen, pour pénétrer dans un autre monde : là-bas, mais pourtant tout près, ce qui fut un charmant quartier de " hutong " - ruelles - n'est plus qu'une cité des murmures où erre une poignée d'habitants qui persistent à résister à l'avidité des promoteurs, cette version contemporaine des " dents affamés des âges " dont parlait Segalen.
Ici, il est prévu de construire un ensemble de maisons à cours carrées traditionnelles après avoir abattues celles qui existaient déjà depuis des lustres. Boutiques de luxe, restaurants mais aussi hôtels " de charme " devraient donc bientôt se substituer à cet étrange village qui attend la mort en silence au coeur de Pékin. Bientôt mais pas tout de suite : les affaires de corruption dans lesquelles semblent s'être empêtrés des caciques de la municipalité et leurs entrepreneurs complices n'ont pas arrangé les choses, et le temps semble s'être figé à l'est de Qianmen.
Le contraste entre la vieille-nouvelle rue et cet endroit ne pourrait être plus spectaculaire : ici, une vieille porte en bois résiste, tout comme son propriétaire, en se coiffant d'une vigne vierge. Là, un pâté de maison n'est plus qu'un champ de ruines et de murs écroulés. Plus loin, un soldat démobilisé confie son ignorance en tripotant son téléphone portable : " Oui, tout va être démoli, mais quand ? " Ailleurs, un vieil homme qui époussette son tricot devant chez lui raconte : " J'attend que l'on me dise ce que l'on va me donner comme compensation financière en échange de mon départ. Mais personne de la municipalité n'est venu me voir ! "
On ne sait pas ce qu'est devenu M. Li, qui, il y a quelques années encore, pestait contre les autorités en jurant : " Je ne partirai pas. Je suis ici chez moi, c'est l'histoire de ma famille ! On ne va pas me déloger sous prétexte que l'on m'accuse de vivre dans des conditions insalubres ! "
Ce prétexte est l'argument central de la municipalité, au nom d'une nécessaire " modernisation ". Mais si cette excuse est essentiellement commerciale, il est aussi vrai que beaucoup de ceux qui ont accepté de déguerpir étaient, au contraire de M. Li, des locataires pas forcément fâchés d'être relogés dans de lointaines périphéries pékinoises, dans des HLM disposant de toilettes et du chauffage central...
On retombe là sur la question du rapport au passé et aux vieilles pierres. Lors d'une récente table ronde organisée par la Fondation Victor Segalen (encore lui !) à Chengdu, au Sichuan, et consacrée à " la préservation du patrimoine dans le processus de rénovation des villes ", l'anthropologue française Sandrine Chenivesse résumait en termes modernes le dilemme auquel est confronté l'empire en transition : " En Chine, le passé est une réalité qui peut s'actualiser et se "désactualiser" sans cesse, sans s'aliéner, sans perdre sa nature, son essence. Les bâtiments chinois ne sont pas construits pour durer. Et si le bâtiment n'est pas conçu pour durer, si sa nature est transitoire, c'est que céder à l'impact du temps permet justement de mieux s'en affranchir. Ce qui révèle une autre forme de quête de l'éternité, dans une logique tout autre que la nôtre. " Pour les vieux quartiers de Pékin, en tout cas, la messe est dite.
PHOTO - Qianmen, le 2 février 2009 / Getty Images
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EXPO - L'énigme souriante des statues de bouddhas du Shandong
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En 1996, des terrassiers retournent le sol pour préparer un terrain de football à Qingzhou, ville minuscule pour la Chine (1,5 million d'habitants), située au sud de Pékin, dans la région du Shandong. A quelques heures de route se trouve Tangshan, détruite par un tremblement de terre en 1976. Entre Tangshan et Qingzhou passe actuellement le cours inférieur du fleuve Jaune, qui a la mauvaise habitude de changer de cours presque tous les trente ans, laissant derrière lui de vastes marécages. Cette nature instable a contribué à isoler le Shandong du reste du pays, mais c'est pourtant l'un des berceaux de la culture chinoise, patrie de Confucius (551-471 av. J.-C.).
Qingzhou avait une autre allure au début du Ier millénaire de notre ère, alors que le bouddhisme était entré depuis peu en Chine, par mer ou à dos de chameau. La ville était riche en temples, palais, jusqu'à un incendie à l'époque de Yuan, vers le XIVe siècle.
En creusant pour la gloire du football, les terrassiers, vite relayés par les archéologues, ont mis au jour un véritable cimetière de statues ou fragments, plusieurs centaines, pieusement rangés pour l'éternité. A l'examen, ces pièces, qui datent du IVe au VIe siècle, révèlent une grande diversité de styles, mais un haut niveau de sculpture.
On s'aperçoit qu'elles ont été endommagées, une, deux, trois fois, par des tremblements de terre, des incendies. D'abord réparées, elles auraient été enterrées par des moines quand leur état et aussi l'évolution des styles en vogue auraient écarté d'elles piété et dévotion.
Une trentaine de ces oeuvres ont été prêtées au Musée Cernuschi, à Paris. Il y a des statues entières ou des stèles (la plus haute dépasse 3 mètres) et quelques fragments significatifs, telle une délicieuse joueuse de flûte de 8pan (vers 550).
Allons vers la fin de l'exposition, sans jeter un oeil aux trésors exposés. Sur la gauche, avant la dernière salle, d'un rouge intense, se dresse une haute silhouette, à la fois gracile et douée d'une douce autorité. Les plis de sa robe tombent, ordonnés comme les marques laissées sur le sable par une mer calme. Elle est simplement identifiée comme un Bouddha debout, taillé dans le grès, haut de 1,50 m, sans les pieds ni le piédestal, qu'un mauvais destin lui a subtilisés, est datée du VIe siècle de notre ère.
Ces statues, par leur ampleur, le lieu où elles ont été trouvées, ce qu'elles signifient, portent nombre d'énigmes. Même sous la torture, Gilles Béguin, directeur du musée, n'en dira pas plus, même s'il sait être intarissable sur les vertus de cet ensemble. " Depuis l'exhumation de ces statues, chaque année, chaque exposition apporte un fragment de réponse. Cette collection est exceptionnelle, autant par la beauté de certaines sculptures, comparables aux grandes oeuvres de la Grèce classique, que par les questions qu'elles soulèvent. "
Yeux presque dormants
Gilles Béguin pointe dans la salle rouge un bodhisattva. " C'est un chef-d'oeuvre absolu ! " Le bodhisattva est un de ces disciples du bouddha sur la voie de l'éveil, pour indiquer aux hommes le bon chemin pour s'en sortir. L'exposition du Musée Cernuschi a fait un gros effort pédagogique, qu'il s'agisse d'histoire de la religion, de techniques, etc.
Un des panneaux, partant d'une photo associant bouddha et bodhisattva, permet de décrypter le sens des signes, gestes, vêtements ou postures attribués à l'un ou à l'autre. Mais les sculpteurs - anonymes - pouvaient en Chine prendre quelques libertés par rapport aux règles venues d'Inde.
Le bodhisattva préféré de M. Béguin porte ainsi des ornements fastueux, où alternent les éléments venus d'Inde et une inspiration parfois chinoise. Mais l'essentiel est ailleurs, dans la finesse des traits du visage, les yeux bridés, presque dormants, la bouche sensuelle, dans les geste des bras - l'un au moins, celui qui tient rituellement la robe, est resté intact.
Puis, ayant fait le tour de ce bodhisattva, on redécouvre de biais le bouddha à la robe de sable. Imperceptiblement, il semble avoir bougé : un léger déhanchement, juvénile, presque féminin, qui s'oppose à l'immobilité sereine du personnage vu de face.
Frédéric Edelmann
" Les bouddhas du Shandong ",
Musée Cernuschi, 7, avenue Vélasquez, Paris-8e. Jusqu'au 3 janvier 2010. Tél : 01-53-96- 21- 50. Catalogue : 142 p., 39 ¤. A paraître : " L'Art bouddhique ", de Gilles Béguin, CNRS Editions, 416 p., 75¤. www.cernuschi.paris.fr
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Quand Warren Buffett parle chiffons, la Bourse de Shanghai s'enflamme
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Le 2 mai dernier, lorsque Warren Buffett est monté sur l'estrade du Qwest Center d'Omaha pour s'adresser aux actionnaires de Berkshire Hathaway, aucun des 35.000 investisseurs présents n'a prêté grande attention à la coupe légère mais cintrée de son costume gris anthracite. Ils auraient dû. Quelques petits porteurs chinois, qui guettent les moindres faits et gestes de « l'oracle » américain, viennent de faire fortune après avoir remarqué que leur gourou portait, ce jour-là, un ensemble de la marque Trands, produite par Dalian Dayang Trands, un fabricant basé dans le nord-est de la Chine. Totalement inconnue du grand public chinois, la société cotée sur la place de Shanghai vient de voir son titre bondir de plus de 80 % depuis le début du mois de septembre et la mise en ligne sur le site du groupe d'un message vidéo de Warren Buffett, louant la qualité des coutures des vêtements Trands, vendus seulement dans une vingtaine de boutiques du pays. Hier, l'action de l'entreprise s'est encore envolée de 9,97 %, pour clôturer à 14,67 yuans.
Dans le message adressé à son « amie » Li Guilian, la présidente de Dayang, qu'il avait précédemment invitée à Omaha, l'investisseur explique qu'il a jeté tous ses autres costumes, pour ne plus porter que les neuf ensembles faits sur mesure pour lui par Dayang. Il assure que ses amis Charlie Munger et Bill Gates ont eux aussi été conquis par la petite marque créée par celle qu'il appelle « Madame Li ». « Elle a commencé il y a trente ans avec une machine à coudre et fabrique maintenant 5 millions de costumes par an », insiste Warren Buffett, qui a découvert le tailleur il y a deux ans, lors d'un bref passage dans la ville de Dalian.
Après la flambée du titre du couturier, les porte-parole de Berkshire Hathaway ont pris soin de rappeler que leur holding ne détenait officiellement aucun investissement dans Dalian Dayang Trands. Cela n'a, en rien, entamé l'enthousiasme des petits porteurs chinois qui ont vu dans les compliments de Warren Buffett une nouvelle prophétie. Des milliers d'investisseurs locaux ont déjà fait fortune après avoir suivi les précédentes divinations de l'Américain, qui avait, il y a quelques années, investi dans Petrochina, le géant chinois du pétrole, puis dans le plus obscur BYD. Il y a tout juste un an, MidAmerican Energy Holdings, l'une des filiales de Berkshire, avait acquis, au prix de 8 dollars de Hong Kong, 9,9 % des actions de ce fabricant de batteries se rêvant en leader de l'industrie automobile. Depuis, Warren Buffett n'a cessé de louer le « génie » du PDG de BYD. La valeur du titre du groupe a été multiplié par 8 et le vieux sage d'Omaha a généré un profit potentiel de 1,3 milliard de dollars.
YANN ROUSSEAU
PHOTO - Warren Buffett au Qwest Center d'Omaha, le 2 mai 2009 / Reuters
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Un T. rex miniature découvert dans le nord-est de la Chine
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Des chercheurs américains et chinois ont mis au jour une nouvelle espèce de dinosaure, vieille de 125 millions d'années. Découvert dans le nord-est de la Chine, Raptorex kriegsteini, décrit dans le numéro du vendredi 18 septembre de la revue Science, appartient à la famille des tyrannosauridae; il est l'ancêtre du célèbre tyrannosaure (Tyrannosaurus rex), attesté il y a environ 68 millions d'années.
Mais bien que séparés de quelque 50 millions d'années, Raptorex et son lointain descendant ont une anatomie en tous points analogue. A cela près que le T. rex culmine à près de 15 mètres de hauteur, tandis que Raptorex ne dépasse pas la taille, plus modeste mais respectable, de 3 mètres.
" C'est une découverte à la fois importante et spectaculaire, mais pas si inattendue, dit le paléontologue Philippe Taquet, du Muséum national d'histoire naturelle. Les membres de cette famille ont logiquement conservé les éléments de leur anatomie - bipédie, membres antérieurs atrophiés, large crâne, bulbes olfactifs importants, etc. - qui ont fait leur succès, mais leur taille a augmenté, le mécanisme de sélection ayant favorisé les individus les plus grands. " La découverte de Paul Sereno, de l'université de Chicago, et de ses coauteurs relève donc d'un " cas d'école ", selon l'expression de M. Taquet.
D'ailleurs, observe le paléontologue, le même type de processus évolutif a été à l'oeuvre chez les proboscidiens - la famille des éléphants - ou encore chez les cétacés, dont la taille a crû de manière importante.
Le mécanisme inverse existe aussi, lorsque la niche écologique se rétracte et que les mieux adaptés sont alors les individus de petite taille. Une illustration en est le nanisme insulaire, à l'origine vraisemblable de la petite taille (de l'ordre d'un mètre) de l'homme de Florès (Homo floresiensis), cette miniature d'Homo erectus qui a vécu il y a quelque 18 000 ans sur l'île de Florès, dans l'archipel indonésien.
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LIRE AUSSILa Chine, fabrique de dinosaures - Brice Pedroletti
Beipiaosaurus - le dino à poils est en fait un dino à plumes
Un miraculeux gisement de dinosaures en Chine
Un dinosaure gros comme un moineau
Incertitudes sur la situation des abeilles en Chine
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La Chine, premier pays apicole au monde, avec 200 000 apiculteurs et six millions de colonies, connaît-elle des pertes anormales d'abeilles ? " Il est très difficile de recueillir des données sur ce pays, explique le biologiste Peter Neumann, coordinateur du réseau de prévention des mortalités, Coloss. Officiellement, il ne se passe rien. Mais quand on en discute en privé, des cas d'effondrements sont rapportés. "
Voilà pourquoi la présentation de Wei Shi, de l'Institut de l'Académie des sciences agricoles de Pékin, était particulièrement attendue au congrès Apimondia. Le chercheur, qui devait relater les pertes " inexpliquées " de colonies, ne s'est pas présenté. " Ils ont eu peur de la grippe A ", explique Henri Clément, président de l'Union nationale des apiculteurs de France (UNAF), co-organisateur du congrès.
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INSOLITE - Un serpent avec queue et têtes
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Un serpent doté d'un pied a été trouvé en Chine, à en croire The Daily Telegraph. Les scientifiques de Nanchang planchent sur l'étrange créature. En matière de mutation, note le quotidien, on trouve plus communément des serpents à deux têtes. Ces animaux n'ont guère de chances de survie car les deux appendices ont tendance à s'attaquer mutuellement, précise le quotidien.
© 2009 Courrier international. Tous droits réservés.
Merveille en chocolat
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Dans l'esprit du livre de Roald Dahl, Charlie et la chocolaterie, un parc merveilleux du chocolat devrait ouvrir à Pékin début 2010 avec des répliques de Grande muraille, de soldats du premier empereur de Chine, de tasses Ming ou de tableaux célèbres. Cet univers du chocolat devrait ouvrir près du Nid d'oiseau, le stade des JO.
© Rossel & Cie S.A. - LE SOIR Bruxelles, 2009
dimanche 20 septembre 2009
VIDÉO - Chine, le plus petit homme au monde
VIDÉO - Une femme tire une voiture avec ses cheveux en Chine
VIDÉO - Répétitions de l'armée chinoise
VIDÉO - Tensions au Xinjiang après des attaques à la seringue
VIDÉO - Le Xinjiang toujours en proie aux tensions interethniques
VIDÉO - Hervé Ladsous, ambassadeur de France en Chine
vendredi 18 septembre 2009
RETRANSCRIPTION AUDIO - Y aura-t-il des changements en Chine ? - Alexandre Adler
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C’est un peu la dernière chronique de rentrée puisque, à petite touche, quand l’actualité ne l’exigeait pas, nous avons vu les principales régions du monde s’éveillaient à cette nouvelle année et nous avons vu Obama et les difficultés probables de Poutine en Russie. En Chine, il n’y a pas de difficultés, mais par contre il y a peut-être une mutation. On annonce en effet que Hu Jintao, l’actuel président de la Chine, va donner les rennes du pouvoir d’ici deux ans à un successeur. Et il faut admirer la manière dont les Chinois procèdent qui n’a plus rien avoir avec celle des dictatures du passé où le numéro 1 était éternel jusqu’à ce que des ennuis de santé ou des complots de sérail mettent en cause son autorité. En chine, c’est un processus de transition totalement administratif réglé comme du papier à musique. Il y a un mandat de dix ans pour un secrétaire général du parti qui devient président de la Chine, et ensuite, on lui trouve un successeur encore jeune. Ici, le nom est déjà indiqué : Li Shiping (sic). Évidemment les noms chinois sont difficiles, mais on va finir par se souvenir de son nom, lequel devrait dès l’année prochaine devenir président de la commission militaire du comité central, un centre de pouvoir considérable, qui pour le seul civil qui en est membre signifie qu’il va exercer les pouvoirs régaliens dans leur totalité.
Li Shiping est un candidat qui satisfait à deux exigences. C’est un fils d’un grand dirigeant et donc, il plaît assez bien à l’aristocratie de facto qui s’est constituée en Chine. Mais c’est aussi un gros travailleur qui a passé son temps à aller de préfecture en préfecture selon le système impérial chinois que Napoléon a ensuite adopté pour la France et qui est très bien décrit dans « Le juge Ti ». Il a d’abord été au Gansu, province de l’Ouest, difficile où Hu Jintao lui-même s’était illustré dans sa jeunesse. Et puis ensuite, le Sichuan, dans la plus grande province de Chine qui est un peu comme un marchepied vers le pouvoir suprême. L’homme est évidemment prudent, mais c’est un réformateur économique convaincu du bien fondé du modèle chinois.
Alors, bien fondé du modèle chinois, c’est là la vraie question. En réalité, le modèle chinois a changé radicalement avec la crise beaucoup plus qu’aux États-Unis ou en Europe. En l’espace d’un an, avec des méthodes léninistes de dictature autoritaire, ce sont des sommes absolument astronomiques qui ont été dépensé pour ranimer le marché intérieur. Et alors que les exportations chinoises baissaient de plus de 5% pendant l’année, la Chine enregistrait une croissance de 8 ou peut-être de 8,5% vers décembre, soit la plus forte croissance de l’ensemble de la planète qui est pour beaucoup dans la précocité avec laquelle nous sommes en train de sortit de cette immense crise. Et, évidemment, la question est posée quand on distribue du pouvoir d’achat, comme les Chinois l’ont fait, sous toutes les formes, les salaires ont augmenté, mais aussi les prestations sociales ont beaucoup amélioré (santé, éducation) qui jusqu’ici avait perdu leur gratuité.
Après avoir distribué du pouvoir d’achat, la question est de savoir s’il faut distribuer du pouvoir tout court. C’est-à-dire, est-ce que la démocratisation en Chine peut reprendre après ces années où elle a été mise sous le boisseau, cette "cinquième modernisation", comme l’appelait Deng Xiaoping ? La question est ouverte, mais à mon avis, le changement d’équipe pourrait bien se traduire par une ouverture prudente, mais inévitable en matière de libertés politiques.
"L'année du modèle chinois"
jeudi 17 septembre 2009
Idéal n'est pas chinois - Philippe Chevallier
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A la quête occidentale du Beau, du Bien, la pensée confucéenne ou taoïste préfère le cours naturel des choses. François Jullien poursuit son dialogue des sagesses.
"La montagne c'est la montagne, l'eau c'est l'eau" : ce proverbe chinois pourrait résumer l'oeuvre de François Jullien, inlassable arpenteur des sagesses d'Orient et d'Occident. Depuis plus de trente ans, cet agrégé de philosophie devenu sinologue creuse l'écart entre deux mondes : quand on est les pieds dans le ruisseau avec Confucius, on ne voit pas le monde comme de l'Olympe grecque. Mais insister sur la singularité de la voie chinoise, n'est-ce pas reconstruire une Grande Muraille de concepts gardée par quelques érudits ? En 2006, un sinologue suisse, Jean-François Billeter, publia un retentissant Contre François Jullien, auquel l'intéressé répondit l'année suivante (Chemin faisant). Pour Billeter, l'opposition entre philosophies européenne et chinoise n'est qu'un vieux mythe occidental, colporté par les jésuites et Voltaire. Non, répliqua l'accusé, l'étrangeté est d'abord un fait linguistique et historique qui ouvre la possibilité d'une confrontation féconde. Si les échanges furent à couteaux tirés, le débat resta de haute volée.
Aujourd'hui, Jullien reprend la plume dans un essai qui prolonge ses réflexions, tout en leur donnant une subtile inflexion. Effet peut-être du pamphlet venimeux. Même s'il prétend n'avoir été piqué que par un moustique, c'est au talon qu'il le fut, comme Achille. L'écart entre Chine et Occident se joue cette fois autour de l'idéal, notion platonicienne qui a irrigué toute la culture européenne, lui permettant de penser la science, la morale et le politique. Mais à quel prix ? L'idéal - qu'on le nomme le Beau, le Bien ou le Vrai - est toujours une vision qui s'élève au-dessus de l'expérience ; il fait violence au cours naturel des choses, dont le lettré chinois tente au contraire de se pénétrer. Confucéen ou taoïste, le sage cherche un invisible à fleur de visible, un mouvement secret d'où tout éclot continûment. Que faire alors si les choses tournent mal ? Certainement pas les changer, les rêver autres qu'elles ne sont, mais simplement les réguler. Pensée fluide, donc, qui coule sur le monde comme le style de Jullien, passant et repassant aux mêmes endroits, dissolvant les idées trop bien arrêtées, au risque par moments de faire de la Chine un long fleuve tranquille où l'on pense sous les bambous en buvant du thé.
C'est en se confrontant à la crise politique que connaît aujourd'hui l'Europe que Jullien sort heureusement de sa pagode. Si le ciel pur des idéaux ne protège plus nos projets collectifs, comme en témoigne une construction européenne en panne, pas question pour autant d'utiliser un "Orient compensateur" qui nous soulagerait en distillant une sagesse indolente. Le sinologue relève les problèmes que pose aussi la pensée chinoise : si penser c'est suivre l'inclination des choses, quelle place reste-t-il à la contestation, surtout quand l'ordre social prétend prolonger l'ordre cosmique ? C'est en effet à l'ombre de l'empereur que la pensée lettrée chinoise s'est développée. Le détour par la Chine n'a donc pas pour but de rejeter l'invention occidentale de l'idéal, mais au contraire de la libérer de sa gangue historique pour en révéler la fécondité. Belle leçon d'un dialogue véritable : on ne passe plus par la Chine comme on passait par la Lorraine, avec ses sabots.
Signalons la réédition en un volume de sept essais : La Philosophie inquiétée par la pensée chinoise, par François Jullien. Seuil, 1 664 p., 39 €.
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60e RPC - Pékin serre la Toile - Robert Neville
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A l'approche du 60e anniversaire du régime, le Parti surveille plus que jamais Internet et les défenseurs des droits de l'homme.
La stabilité est la priorité absolue." Ce slogan semble avoir été conçu pour la période qui s'ouvre, à l'approche du 60e anniversaire de la République populaire, fête nationale et commémoration très politique. Il date pourtant de 1989 : Deng Xiaoping l'avait lancé au lendemain de l'écrasement de Tiananmen. A quelques semaines du grand défilé militaire qui empruntera, le 1er octobre, l'avenue de la Paix-Perpétuelle à Pékin, le voilà remis au goût du jour. Avec une traduction très concrète : répression tous azimuts contre les ONG, censure accrue sur Internet, poussée de la propagande.
Le 29 juillet, Xu Zhiyong, juriste et fondateur du centre Gongmeng, une ONG qui assistait les victimes d'injustices, est arrêté chez lui. Sa faute ? S'être penché sur le dossier du lait contaminé à la mélanine en 2008. Gongmeng a aussi défendu des moines tibétains accusés de détenir illégalement des armes, et a enquêté sur les "prisons noires" de la capitale. Quelques jours plus tôt, les autorités ferment l'ONG, prétextant une affaire fiscale. Puis, 53 avocats chargés d'affaires sensibles se voient retirer leur licence.
Après l'arrestation de Xu, son blog est fermé et les références à son nom sont supprimées de la Toile chinoise, y compris sur Google. Comme si Gongmeng ou lui-même n'avaient jamais existé. Ce contrôle renforcé d'Internet a commencé il y a plusieurs mois : fermeture de sites de micro-blogging, comme Twitter, censure du blog d'Ai Weiwei, un artiste renommé qui prête main-forte aux familles des écoliers tués dans le tremblement de terre du Sichuan... A présent, une circulaire du département de la propagande recommande aux médias de ne pas aborder les sujets fâcheux pendant les fêtes du 1er octobre. Ce durcissement est-il conjoncturel ? Ou traduit-il une évolution de fond du PC chinois, qui chercherait à renforcer son emprise ?
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La Société Générale va s'attaquer au marché des particuliers chinois
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Mardi après-midi, une équipe de la Commission de régulation bancaire de Pékin a visité, pendant deux heures, les locaux de l'une des toutes nouvelles agences de la Société Générale dans « la rue de la finance » de la capitale chinoise. Un an après avoir été officiellement « intégrée » dans le pays, la banque française a reçu le mois dernier le droit de lancer des activités de banque de détail en yuans avec la clientèle chinoise mais doit désormais obtenir l'approbation des régulateurs de chacune des villes où elle est implantée. « Si tout se passe bien, nous devrions pouvoir travailler en yuans avec les particuliers dans trois agences du pays avant la fin de l'année », explique Pierre Bonzom, le responsable des activités de « banque commerciale » du groupe dans le pays.
Si elle peut proposer ses produits dans n'importe quelle devise aux entreprises implantées dans le pays, la Société Générale ne pouvait jusqu_alors offrir aux particuliers chinois que des services en monnaies étrangères et avait surtout capté une clientèle hong-kongaise ou taïwanaise intéressée notamment par des dépôts structurés ou des prêts immobiliers pour des appartements de grand standing. « Les licences d'activités en yuans vont nous permettre d'étendre notre activité de manière plus industrielle », insiste le responsable, qui entend tester ses premières agences avant d'ouvrir de nouvelles succursales.
Réseau et savoir-faire
Appâtées par le potentiel du marché chinois et ses 1,3 milliard d'habitants, la plupart des grandes banques du monde cherchent à s'implanter dans le pays mais concentrent leur marketing sur les produits les plus sophistiqués et les populations les plus riches. Incapables de concurrencer sur les activités généralistes les établissements publics locaux qui proposent la gratuité sur presque tous les services de base et disposent d'un réseau gigantesque - HSBC, la mieux implantée des banques étrangères, n'a que 80 agences dans le pays quand ICBCen contrôle 20.000 -, les groupes étrangers cherchent notamment à gérer la fortune des 364.000 Chinois disposant de plus de 1 million de dollars d'actifs.
Pour séduire les grands groupes du pays, les banques étrangères jouent de ce même savoir-faire et de leur réseau à l'international. La Société Générale espère ainsi développer son activité de produits dérivés après la mise en place, au cours de l'été, de nouvelles règles sur ce marché. S'inquiétant des pertes colossales accumulées l'an dernier par plusieurs sociétés d'Etat sur des produits de couverture spéculatifs liés à l'évolution du prix du pétrole, le régulateur veut contraindre ses entreprises à privilégier les produits dérivés classiques et impose désormais aux groupes de traiter avec les banques intégrées localement. « Si cela va desservir certaines banques d'affaires étrangères qui travaillaient surtout depuis Hong Kong ou Singapour, cela peut représenter une opportunité pour nous qui sommes considérés comme un acteur local »,se félicite Pascal Sefrin, le directeur de la division Corporate and Investment Banking en Chine.
Jet Li, nouveau maître du don
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En décembre 2006, l'acteur vedette des films de kung-fu était avec femme et enfants aux Maldives lorsque le tsunami s'est abattu sur l'île. L'une de ses filles a été miraculeusement sauvée des eaux. Traumatisé, Jet Li a mis pendant un an sa carrière entre parenthèses pour créer sa propre fondation humanitaire, One. Grâce à Internet, près de 17 millions d'euros ont été récoltés depuis 2007 au profit des pays victimes de catastrophes naturelles, Chine en tête : chaque année, 200 millions de personnes y sont affectées par un désastre écologique.
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DERNIÈRES IMAGES - Retour en piste à Hong Kong
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mercredi 16 septembre 2009
Grandes manoeuvres à la tête du PC chinois - Arnaud De La Grange
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Le plénum du comité central devrait nommer Xi Jinping à un poste clé qui le poserait en héritier désigné du président Hu Jintao.
Les grandes manoeuvres en vue de la succession de l'équipe dirigeante chinoise, en 2012, se précisent. Le plénum annuel du comité central du Parti communiste, ouvert hier et qui se tient à Pékin jusqu'à vendredi, pourrait nommer le vice-président Xi Jinping (PHOTO, à droite) à un poste clé, celui de vice-président de la puissante commission militaire centrale du parti. Une promotion qui, dans le nébuleux système politique chinois, a valeur d'adoubement et le placerait comme héritier désigné du président Hu Jintao.
L'initiation au sein de cette commission stratégique est essentielle, le futur patron du PCC et chef de l'État devant être à même de faire entendre sa voix au sein de l'institution militaire, centre de pouvoir majeur en Chine. Le président Hu Jintao avait suivi le même chemin en 1999, avant de devenir trois ans plus tard le secrétaire général du parti. Xi Jinping a confirmé son statut d'étoile montante du régime il y a deux ans, en 2007. Il était alors entré au comité permanent du bureau politique du PCC, le véritable centre du pouvoir chinois, qui comprend neuf membres. Il y est chargé des affaires du parti, comme Hu Jintao précédemment. Et, au printemps 2008, il avait été nommé vice-président.
Vers plus de démocratie interne
Gravissant patiemment tous les échelons menant au faîte du parti, Xi Jinping aurait évité tous les faux pas qui auraient pu stopper son ascension. Il a pourtant été chargé de missions sensibles. L'an dernier, il s'est ainsi vu confier la responsabilité de la phase finale de l'organisation des Jeux olympiques, avec le succès que l'on sait. Entre autres, il est aussi l'homme du dossier « Hongkong ». Âgé de 56 ans, Xi Jinping fait partie de cette caste que l'on appelle les « fils de prince », son père Xi Zhongxun étant un vétéran de la guérilla communiste. Si cette nomination attendue ne devait pas se faire, cela serait le signe de tensions politiques sérieuses dans l'appareil.
Au sein du Parti, l'heure est à la recherche du consensus et de l'adaptation. Selon la presse officielle chinoise, les 204 membres du comité central doivent ainsi débattre du « renforcement et de l'amélioration du parti », dans un monde chahuté par la crise économique et l'exacerbation des tensions sociales.
Derrière ces mots, on retrouve évidemment la sempiternelle lutte contre la corruption. Il pourrait ainsi être décidé d'obliger certains cadres à rendre public leur patrimoine immobilier et financier, une exigence souvent formulée par les internautes chinois et mise en place à titre expérimental par quelques municipalités. Mais l'idée est aussi d'avancer vers un peu plus de « démocratie interne » au parti, avec, par exemple, plus de poids donné à la base dans le choix des dirigeants. Un exercice aux limites cependant bien bordées.
L'objectif sera plus que jamais d'afficher une impression d'unité et de stabilité, peu de temps après les troubles du Xinjiang, qui ont apparemment suscité quelques tensions à Pékin, et à deux semaines de la commémoration du 60 anniversaire de la République populaire.
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DERNIER CHIFFRE - Le taux de chômage ne dépasserait pas les 3% chez les travailleurs migrants
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Le taux de chômage chez les 150 millions d'ouvriers migrants ne dépasserait pas les 3 %, d'après une étude du gouvernement, ce qui laisse à penser que les dernières mesures de Pékin portent leurs fruits.
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